[Chronique] ZAKK WYLDE – Book of Shadows II : Autumn Mood & Stormy Day

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Dire que j’attendais cet album depuis longtemps est un euphémisme, si il y a bien une pierre angulaire dans la discographie du géant de Bayonne (New Jersey), c’est bien le Magnifique Book of Shadows premier du nom, son album solo sorti en 1996.

Que dire de cet effort ? Un Album profondément lumineux, un retour aux sources évident et puisant au plus profond des influences de notre Berzerker préféré. Tout était là pour en faire mon album de chevet, des racines fleurant bon le meilleur de Lynyrd Skynyrd, des Allman Brothers ou encore de ZZ Top. Du bon Southern Rock bien groovy, celui qui convient à toutes les situations, que tu embarques dans ta caisse sous un soleil de plomb, que tu mets pendant ta sieste ou que tu saupoudres à l’apéro avec les potes. Un album plein d’expériences nouvelles, de petits rayons de soleil et qui m’a accompagné dans les moments les plus importants et délirants de ma vie.

Pour ceux qui auraient vécu dans une galaxie lointaine très lointaine, Zakk Wylde c’est avant tout une bête de 120 kilos bodybuildé aux multiples facettes. Il est bien évidemment connu pour avoir été pendant plus de 15 ans le guitariste d’Ozzy mais aussi pour être le leader de Black Label Society.

A travers tous ces projets, il a toujours su montrer une diversité étonnante, enchaînant le Heavy bien lourd garni de ses fameuses « Pinch Harmonics » empruntées à Billy Gibbons mais sachant aussi composer des ballades magnifiques capables de tirer une larme aux plus frigides d’entre nous.

C’est cette dualité qui a fait la légende du personnage, à la fois un ancien buveur invétéré, compagnon de boisson du gratin du Heavy Metal passant des beuveries avec Van Halen, Kerry King, Chris Jericho, Dave « Snake » Sabo et bien sûr feu son meilleur ami, notre cher Dimebag Darell, à des moments d’anthologie partageant des soli avec Slash, prenant le piano pour reprendre du Elton John ou les Beatles ou encore à jouer l’hymne américain.

Ce guerrier au grand cœur, supporté par la Horde du Black Label Crew, sillonne les scènes metal du monde entier depuis ses 20 ans et donc depuis 1988 !

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Il nous revient donc ici tout juste 20 ans après le premier chapitre de ce Livre des Ombres et on était en droit de se demander si le résultat allait être à la hauteur de ce légendaire premier album solo.

(Oui j’ai mis de côté le Pride & Glory de 94 étant donné que la composition était moins centrée sur notre unique Viking et que c’était plus un cover band qu’une entité à part ).

Ce qui est le plus flagrant, c’est un total changement d’ambiance par rapport au premier opus. Je mentionnais plus haut le côté solaire de celui-ci. Ici le temps a fait son œuvre et le moins qu’on puisse dire, c’est que la mélancolie est de mise. On se retrouve ici avec un album très personnel, très sensible, un conte d’automne qui s’écoute au coin d’un bon feu de cheminée.

La tempête dehors martèle les vitres et la pluie se fait drue et pressante. La chaleur ambiante contraste avec le décor de la fenêtre. On est vite transporté dans ce cocon protecteur où tout semble plus posé, plus expérimenté mais aussi plus dur. La voix de Zakk a été rarement aussi bonne et aussi pure. Exit les effets à foison des années 2000, le phaser dégoulinant ou les nappes de reverb. Ici, le leader vient parmi les siens, il se dévoile et s’abandonne à nous.

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On ressent de fortes émotions pendant les écoutes successives. Et si de prime abord, c’est la mélancolie et la tristesse qui ont dominé, c’est finalement une ode au temps qui passe qui nous est présentée. Une rétrospective relevant le cours du temps avec ses remords, ses regrets mais aussi ses satisfactions. Les chansons s’égrainent et on a l’impression que Zakk nous parle personnellement, qu’il se livre sur sa propre évolution. Qu’il avait besoin de prendre du temps pour lui, pour revenir à du Folk plus inspiré, plus posé. Ici les solos ne sont pas/plus un déluge de notes partant en guerre. Elles sont toutes calibrées et réfléchies.

Le feeling est privilégié au shred et c’est avec un plaisir immense que je retrouve le Zakk que j’aimais. Pas celui parfois prisonnier de sa grosse machine américaine, mais celui qui vient nous rappeler son amour pour Neil Young, celui qui nous montre que l’inspiration ne l’a pas quitté et qu’il peut en peu de notes et avec ses graves envoûtants nous transporter là où il le souhaite.

J’ai beaucoup aimé ce voyage musical et ne cesse d’y découvrir de nouvelles sensations. Finalement l’album évolue en même temps que son auditeur. On y trouvera tout ce que l’on voudra bien y voir, une caresse du temps ou la mise à nu d’anciennes cicatrices.

Mentions spéciales pour « The King » et « Darkest Hour » très poignantes et affichant une présence presque mystique. Tout le monde fait ici un travail remarquable, la production est minimisée, pas d’effets trop fancy, mais plutôt un retour à la simplicité.

Il est heureux de constater que le géant a encore des choses à nous dire et à nous confier, qu’il est capable d’aller dans une direction où on ne l’attend pas et à arriver à nous remuer encore les tripes.

Un album mature et envoûtant qui risque de tourner encore longtemps sur ma platine.

Et puis après tout, Winter is Coming …. (note de BHL : ouais ben, repasse le premier, moi c’est l’été que j’attends!)

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