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Paris Metal France Festival 2017
Voilà un event que j’attendais avec impatience. Trois jours de metal, de fiertés nationales (et même internationales pour cette 6ème édition du fest), de coups de cœur, de bonnes découvertes et surtout de belles rencontres ! Autant dire que cette édition a été un parfait succès, entre la gentillesse et le professionnalisme d’ADX Music et de toute l’équipe de l’excellent Philippe Michel (organisateur du festival, manager d’ADX et animateur de l’émission Rock Fort), un son d’enfer, une salle géante et agréable et un public communicatif et enthousiaste, tout était réuni pour fêter l’anniversaire du Maestro et surtout pour célébrer notre musique favorite.
Vendredi 6 Janvier
Dès le vendredi 6, le ton est donné, je récupère mes accréditations et planifie mes interviews pour les trois jours (que vous retrouverez ici-même en compagnie d’ADX, Tentation, Octane et Hürlement dès que j’aurais trouvé une faille dans le continuum espace-temps pour les retranscrire).
Les running orders en main, je rentre dans le vif du sujet et m’isole plus d’une heure et demie en compagnie de l’adorable Betov d’ADX pour parler de l’accueil réservé à leur petit dernier « Non Serviam », de la scène française en général, de Prog et de Ghost. Du coup, je me retrouve déjà en retard pour voir les premiers groupes envoyer le bois !
J’arrive ainsi à la fin du show de T.A.N.K qui, comme à leur habitude, balance du décibel en quantité létale, du bon gros son carré et moderne qui malheureusement ne rassemble, à cette heure, qu’un public très réduit. Malgré ce début timide de l’audience, le groupe se donne à fond comme à son habitude, aidé par un jeu de scène bien rodé et une set list se concentrant sur les tubes du combo. Bref à revoir à une heure décente et avec un public nombreux et réveillé.
Après un petit passage au ravitaillement, je me dirige devant la Rock Fort Stage où je découvre avec plaisir le show des Parisiens d‘Idensity : première belle découverte du festival, un Death Metal teinté de Prog qui personnellement me plaît beaucoup. En 20 minutes de set, le combo arrive à nous transporter dans une ambiance sombre et mélodique aux relents presque romantiques. Le jeu sans faille des musiciens contribue à cette immersion et c’est avec curiosité que je me laisse charmer par la diversité de sonorités et d’émotions que dégage le sextuor. À noter la présence de l’excellente Mayline d’Adagio qui vient ajouter cette touche de mélodie particulière propre au violon électrique, qui nous rappellera, à l’aide de ses compagnons, les meilleurs moments de groupes comme Katatonia et autre Opeth. À creuser et approfondir en studio et surtout en live pour un temps de jeu plus conséquent.
C’est encore la tête dans les nuages ténébreux d’Idensity que je rejoins maintenant l’Ultim Stage pour y retrouver les vétérans de Misanthrope. Première surprise, le public est très clairsemé pour un groupe aussi mythique et les géants ne devront se satisfaire que d’une soixantaine de personnes pour leur set. Et pourtant tout y est, des classiques à la pelle (« Les Empereurs du Néant », « Bâtisseurs de Cathédrales », « Metal Hurlant », « Nevrose », etc.), un SAS magistral et communicatif, une section rythmique toujours aussi éblouissante et les riffs et soli acérés d’Anthony Scemama pour remuer la fosse. Un show d’école malheureusement trop court mais qui comme toujours me transporte dans les époques recluses, les ruelles lointaines où la plèbe subit l’affront du temps sous le regard hautain des puissants. (Wait… c’est pas 2017 aussi ça en fait ?)
Discutant avec les p’tits amis d’Idensity, de Drakkar et d’Octane, je ne vois pas le temps passer et me voilà arrivant à la dernière moitié du set de Witches. Fort de ses 30 ans de carrière, le groupe mené avec puissance par l’éternelle Sybille se trace un chemin vers les légendes du Death français. Malgré les changements de line-up récurrents, Witches continue à ne pas nous laisser indifférent. Son originalité ne tenant pas qu’a son chant « féminin », le groupe a toujours su diversifier son jeu et aborder le Death par différents aspects, tantôt mélodique et possédé ou encore parfois teinté d’un Thrash racé et blasphématoire, difficile de ne pas accrocher à ses riffs et à ne pas remuer sa longue (ou pas) crinière sous les assauts répétés de leur diablesse en chef.
Pour conclure cette première nuit au Plan de Ris-Orangis, nous arrivons au premier show du week-end d’ADX. Petit rappel : forts de leurs 10 albums et de leurs 35 ans de carrière, les légendes françaises du Speed Metal avaient décidé d’inviter leurs fidèles à se réunir pour 3 concerts exceptionnels où toute leur discographie serait passée en revue, donnant lieu ainsi à un enregistrement live. Première nuit de débauche pour nos légendes et quel show ! Du classique en veux-tu en voilà (« Déesse du Crime », « Notre Dame de Paris », « De l’Autre Côté ») mais surtout des inédits avec notamment « Fortune Telling » du décrié (à tort!!) « Weird Visions » ou encore l’excellent « Tourmente et Passion » venant du classique « La Terrrreuuurr » (Coucou Antoine !). Quel plaisir partagé et communicatif de voir le groupe parcourir ces titres, et en ressortir certains des placards, avec autant d’énergie!
Fin de soirée studieuse (comment ça, c’est pas vrai ? Bon… presque studieuse ! Bon ok… Après moult beuveries notoires et chants paillards (ça va là ?) nous regagnons notre petit nid douillet afin de rassembler nos forces pour le lendemain.
Samedi 7 Janvier
Grosse affiche également pour ce samedi ! On entre directement dans le vif du sujet par le Heavy Old School des Furies ! Au programme, un chant féminin à la Doro/Warlock du plus bel effet, un duo de guitare alternant entre pauses 80’s et harmonies bien ficelées et surtout une batteuse d’enfer pour tenir le tout. Show court mais très agréable bien que légèrement répétitif, le groupe monte et prend de l’assurance, ça fait plaisir !
Retour sur la RockFort Stage pour une de mes claques du festival, j’ai nommé les excellents Octane! Que dire sur ce quatuor! Un ensemble survitaminé qui allie la puissance du Metal, les accents Southern fleurant bon le Bayou, les duo de voix efficaces et les refrains entêtants. Tout est parfaitement en place lors de leur trop court set et les voix d’Alexandre et Morgane s’entremêlent naturellement pour laisser entrevoir une palette d’émotions sans limites ! Le groupe en veut et le montre, Fabien martèle ses fûts comme si sa vie en dépendait et les riffs d’Alex font des étincelles. Soutenu tantôt par la basse ronde et chaude de Laurent et les percussions supplémentaires de Morgane, le concert passe à une vitesse folle et électrise le public. La voix féminine n’est ici en rien un cliché mais apporte tantôt une puissance animale et sensuelle gratifiante aux morceaux tout en sachant parfois se faire discrète et intimiste sur d’autres passages. Mention spéciale aux deux singles « Telling Stories » et « Religion » qui résonneront de longues minutes dans nos oreilles après cette prestation décidément trop brève !
Mon petit doigt me dit qu’on retrouvera vite ces 4 petits diables pour un gros plan sur leur groupe qui n’a pas fini de nous faire vibrer !
(A ce propos, j’enchaîne plusieurs interviews, notamment avec Octane et Hürlement, que vous retrouverez bientôt dans nos pages !)
Après avoir gardé ma place un long moment pour être aux premières loges, Hürlement débarque sur la Rock Fort Stage et y fout littéralement le feu ! La salle n’est pas assez grande pour contenir les ardeurs belliqueuses de leur nouvel album «La Mort Sera Belle » ! Quelle sortie mes amis !! Fort de l’arrivée de Julien d’ADX à la deuxième guitare, le groupe place son Heavy traditionnel à un niveau rarement atteint dans notre hexagone ! Du riff épique à la pelle, des choeurs communicatifs, une touche Manowaresque de plus en plus assumée, tout ce qu’il fallait au combo pour passer la vitesse supérieure. Les envolées d’Alexis au chant sont purement incroyables, la foule est en liesse et chaque millimètre de la salle n’est que sueur, pure énergie et mantra à la gloire d’épopées historiques. Ça fait du bien par où ça passe ! Ne passez pas à côté de ce groupe et de ce disque ! Croyez moi, ça devrait être remboursé par la Sécu’ une œuvre pareille ! (J’ai ouï dire que c’était mon cher Bernard-Henri Leviathan qui se chargerait d’ici peu de la chronique de leur nouvel album, attendez-vous à du lourd !! Note de BHL : Oh oui, elle est mienne! Oh oui!)
Après m’être littéralement endormi devant un Yann Armellino insipide et soporifique (et l’absence de Patrick Rondat dont on attendait beaucoup), je rejoins la Main Stage pour le meilleur concert d’ADX du week end !
Ce show est pour moi l’ultime best of de leur carrière, il allie leur énergie légendaire avec une set list du feu de dieu. Moi et mes collègues hurlons sur leurs classiques tels que « Red Cap », « Commando Suicide » ou encore « Le Fléau de Dieu » tout en appréciant le magnifique « Brocéliande » pour finalement exulter sur le mythique « Caligula » !! Rincés mais le sourire aux lèvres et heureux d’être là pour célébrer un de nos groupes les plus emblématiques !!
La soirée se termine avec le concert de Boisson Divine, mélange pour le moins bizarre et aléatoire entre du folklore breton, du Hard et un sens de l’humour douteux. Le mien s’arrêtera définitivement lorsqu’ils tenteront de reprendre « Rainbow in the Dark » de notre Maître à tous: Dio. Je préfère m’orienter plutôt vers le bar que de démarrer une vendetta houleuse et sanguinaire.
Dimanche 8 janvier
Difficile de faire mieux après une journée remplie de bonnes rencontres, de partage et de bon son me-direz-vous! Que nenni messires ! Nous démarrons le jour du Seigneur avec les Toreillans de TENTATION et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça sera un réveil d’enfer !! Le Hard français des sudistes transpire la passion et le old school. Enchaînant leurs titres phares comme « Bruixes » ou encore « Spectre de Lumière », le public est conquis et en redemande ! Le quatuor viendra cueillir les survivants avec l’excellent « Epreuve du Sang » et sa rythmique dantesque ! Le public de connaisseurs sera ensuite comblé puisque c’est un cover des légendaires H-Bomb que Tentation va venir nous asséner avec « Double Bang ! ». Vous pensiez que 25 minutes ne suffiraient pas pour conquérir une fosse et attiser la flamme du Malin ? Monumentale erreur.
Sur les conseils avisés de mes amis de Drakkar, je me dirige vers l’Ultim Stage pour découvrir les Flamands de FireForce. Je ne prête que rarement attention aux étiquettes données par la presse pour définir tel groupe ou telle musique mais là, impossible de trouver un autre qualificatif. FireForce est du COMBAT METALLLL!!! J’ai pris 30 minutes non-stop de pains dans la gueule façon Mr T (les chaînes en or en moins) avec une section rythmique probablement montée sur chenilles et capable d’envahir 3 pays pour le fun avant l’apéro. Le chanteur, en plus d’être une copie physique énergique de sieur Rob Halford se permet de t’envoyer, à l’instar du Metal God, des montées vocales puissantes et ahurissantes. Ce band, mes amis, fait passer ces prétentieux de Sabaton pour des CM2 en tutu lors d’une épidémie de gastro. J’ai fini le set, essoufflé et alerte comme si Ris-Orangis avait subi un bombardement et qu’on se relevait péniblement d’un Blitzkrieg stéroïdé de Heavy Metal. Je recommande chaudement (prévoyez le kevlar et le mercurochrome on ne sait jamais !). Note de BHL : FIREFOOOOORCE!!!! Et des mecs en or en plus de tout ça!!!
Ayant subi les assauts répétés à la fois de Tentation et de Fireforce et portant mes 2 jours précédents de festival, la fatigue a raison de moi pendant Crying Steel. J’assiste donc au show, un peu reculé et bénéficiant d’un support pour mes vieilles fesses. Les Italiens proposent un show tout en énergie et en puissance vocale et s’en sort avec les honneurs devant un public pour une fois un peu amorphe. Le groupe ne déméritant pas, je les note dans ma session « à voir ultérieurement » car l’ensemble parait fort bien léché et dans un style qui m’est cher : Heavy à l’ancienne avec chant charismatique et aigu pour être exhaustif.
Voilà un groupe qui fait partie, lui aussi, de mes révélations du week-end, j’ai l’honneur de parler de la prestation de mes compatriotes Belges de Drakkar ! Dire que leur concert a foutu un bordel pas possible dans la fosse serait un euphémisme. Fort d’un son sans faille et de lights adéquates, les Belges marquent d’une pierre blanche leur venue en France! Faisant exception dans ce line up à 95% français, ils savent apporter cette touche de folie douce, de démence attractive et de feu intérieur qu’il manque au PMFF. Le duo Richy/Pat fait des merveilles et sait briser nos cervicales en nous incendiant de leurs compos diaboliques. Un œil non avisé ne croirait jamais que le bassiste fait une de ses premières dates avec l’hydre maléfique qu’est Drakkar ! Constant et énergique il maîtrise la scène comme ses frères d’armes, sous les coups de boutoirs aliénés du mercenaire Jonas Sanders (Pro-Pain) derrière ses fûts ! Mené par l’incroyable et possédé Leny, la horde belge vient littéralement terrasser nos dernières forces et nous offrir le meilleur de leur « Once Upon a Time in Hell Tour » ! Note de BHL : DRAKKAAAAAAR!!! Et des mecs en or en plus de tout ça!!! Ouais, aussi!
Ayant une longue route à parcourir dans ce terreau de neige et de verglas qu’est notre pays à l’heure actuelle, je termine cette belle aventure du PMFF avec le Show d‘ADX. Fidèle aux deux précédents, le concert est un savant mélange d’émotions (avec notamment la participation de Deuch, ancien membre d’ADX à la basse), de puissance (« L’Ordre Sacré ») de nouveautés (« La Complainte de Demeter ») et de classiques comme « L’étranger ». Invitant le staff d’ADX Music et du PMFF à les rejoindre sur scène, le show se termine sur un grandiose « Division Blindée » faisant la part belle à l’amitié, au partage et à la communion pour le 35 ème anniversaire du groupe.
Ce PMFF a été pour moi un des meilleurs festivals de la saison 2016/2017, la diversité des styles n’a été nullement un problème et on ne peut que tirer son chapeau à l’adorable Philippe Michel et son équipe pour le travail admirable qu’il a encore une fois accompli ! Un Grand merci personnel à Lords of ChaosWebzine, au PMFF, à Elodie pour le service Presse, à ADX, Tentation, Hürlement et Octane pour m’avoir accordé ces ITW, à ma fiancée, au Duc, à Vega et à l’Homme du Sud pour leur inestimable compagnie et accueil.
Note de BHL : En farfouillant bien, vous trouverez dans nos colonnes bon nombre de chroniques et interviews des groupes précités mais également de ces autres excellentes formations que notre éminent Hunter n’aura malheureusement pas pu voir car, et voilà bien le principal reproche qu’on pourra faire à ce fest : trop de qualité!
Cool merci 🙂
Il manque cependant pas mal de groupes ! Mais j’avoue que l’affiche n’était composée QUE DE BONS GROUPES !!!
Phil
Quel reviewer de presse, quel boulot, quel talent, quel fan, quel passioné ce Hunter. Ca donne envie d’aller voir des concerts. Vive le PMFF.
Yes Phil , avec les interviews, le ravitaillement etc c’était pas simple de tout couvrir ! comme tu dis, tout aurait mérité un report détaillé ! Encore un grand merci à toi, c était un super Fest ! xXx