[Report] HRB festival – Grenay (62) – le 30/09/2023

Bernard-Henri Leviathan
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14€ la place. Qu’est-ce que tu as de nos jours pour 14€ ?

L’association Handi Rock Bike, non contente de mettre sur pied des événements altruistes, reversant entièrement les bénéfices au service de cancérologie pédiatrique de l’hôpital Oscar Lambret, en profite en plus pour concevoir des affiches véritablement alléchantes à moindre coût, et dans une ambiance particulièrement amicale (avec frites maison à la pelle et retrouvailles de copains) !

Après une programmation résolument Thrash l’an dernier, avec des groupes tels que Loudblast, Heart Attack, Deficiency… après avoir invité depuis 2016 Vulcain, Laura Cox, Pat MacManus, Overdrivers ou encore Existance et Hybrid, Patrice Genet et son équipe de bénévoles passionnés et très investis ont concocté, cette année, une affiche joliment éclectique !

Malheureusement pour moi, les affres de la route me font manquer Perseide, groupe de Metal mélodique qui ouvre cette nouvelle édition. Je démarre alors les festivités avec une curiosité pas banale annoncée, selon les habitudes du HRB, par un Bertrand Roussel très en verve (Bertrand, c’est notamment le chanteur d’Abbygail. Il officie ici un peu comme Monsieur Loyal, avec une facétie et une énergie faisant toujours mouche), accompagné d’ailleurs pour l’occasion d’une jeune relève.

Cette curiosité, elle s’appelle One Rusty Band et vient de Bretagne. L’idée de ce duo est improbable : proposer un Blues-Rock énergique avec des instruments faits main et un rythme balancé…. aux claquettes ! Assurément ingénieux, avec la guitare-radiateur de Monsieur, leurs percus pédestres et les acrobaties parfois clownesques mais toujours très physiques de Madame, ils arrivent sans difficulté à remplir l’espace sonore et inviter le public dans leur cabaret tout personnel. Côté saturation, les riffs goudronnés et la voix rocailleuse façon crossroads enfumées permettent une place non volée au sein d’une programmation aux tendances Metal avouées. Le public, même si tout le monde n’est pas du même avis, mais c’est le prix de l’originalité à payer, répond avec un bel enthousiasme ! Il y a en tout cas là un concept qui peut faire son chemin dans la grande histoire de la musique. 

Je ne suis à l’origine pas fervent amateur de hardcore mais alors ce qui va suivre, mes amis, est une véritable explosion ! Avec « Cancion del Mariachi » qui résonne dans les enceintes, le ton est donné ! Sortez les sombreros, ici on fait place aux mariachis de l’extrême ! Locomuerte, groupe de Chicano Crossover, apporte avec lui le soleil brûlant de sa terre natale… l’Ile-de-France. Mais une IDF qui s’exprime en espagnol. Pendant une heure, nous allons prendre un cours de placement de scène… El Termito court de long en large et en hauteur, tout en éructant (le cliché ci-contre rend d’ailleurs parfaitement compte de ce qu’il se passe sous mes yeux).  Pas de doute, c’est une musique qui se vit de toute son âme, une grande fête dans laquelle le groupe n’hésite pas à inviter le public sur scène et où chaque intervention de Nico Loco (basse) est un sketch. Il y a quelque chose de sensuel aussi dans cette énergie incroyable… Si on devait résumer Locomuerte en un mot, il s’agirait sans doute de « Caliente » ! Un grand succès! 

Voyage du côté de l’Allemagne ensuite puisque Dust Bolt est de retour en ville ! En tout cas, c’est ce que nous annonce Phil Lynott dans les enceintes pendant que les musiciens investissent la scène. Si tu aimes les décibels de la Bay Area et de ses rejetons allemands, sans doute ce set t’aurait séduit ! Palm mute à foison, batterie qui dérouille, la recette est respectée. Toutefois, je suis quelque peu dérangé par le son de guitare très sourd de Lenny Breuss et la linéarité des titres qui s’enchainent. Je poursuis donc le concert depuis l’écran face au bar, le temps d’un verre en discutant.

Nous sommes maintenant bien avancés dans la soirée quand il est l’heure d’accueillir les Américains de KrashKarma. Une marche percussive résonne et pourtant personne sur la scène… Niki, caisse claire à la main, et Ralf, guitare en bandoulière sillonnent la fosse jusqu’à l’estrade. Après cette entrée appréciée, le set semble mal démarrer, Niki doit meubler pendant que Ralf fait face à un problème technique avec « Miss Frankenstein », la guitare hybride que le musicien a conçue qui, il nous l’expliquera plus tard pendant le concert, permet de jouer de la guitare et de la basse simultanément ! Une autre belle curiosité de cette journée décidément pleine de surprises ! Entre harangue et jeux avec le public, éléments visuels (gants lasers, Mjöllnir brandi par Niki de derrière la batterie, chansonnette poussée au milieu du public accroupi, etc.) et gros riffs, le duo n’a rien à envier à un groupe plus garni en musiciens. Avec le partage des parties de chant, KrashKarma nous distille un Metal à la croisée entre Thrash et Metal mélodique moderne en invitant chacun à participer à la belle ambiance. Au milieu de cela, un « Damage Inc. » (Metallica), introduit par une belle histoire d’enfance, est balancé et il n’en faut pas plus pour finir de convaincre le public ! Et de ces convaincus, j’en fais assurément partie !

Il est tard, après quelques embrassades ci-et-là, il est temps de reprendre la route en se disant que, décidément, le HRB est une valeur sûre à encourager ! Si l’association se bat pour une noble cause, ainsi que pour la scène musicale, vous pouvez également à votre tour vous battre pour que ces événements perdurent et grandissent en achetant des billets! 

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