Voilà pour toi, ami lecteur, fan de Blind Guardian (?), un report oublié au fin fond de mon ordinateur. Dans la mesure où le groupe a sorti il y a quelques semaines son « Somewhere Far Beyond – Revisited », la publication arrive à un moment pas si inopportun que ça…

Il est de ces moments où on se dit qu’on a sacrément de la veine. Blind Guardian. L’un de mes groupes de chevet depuis plus de 20 ans, que j’aime d’amour, que je défends corps et âme face aux détracteurs qui n’apprécient pas le chant d’Hansi Kürsch, que je n’ai pas vu en concert depuis un Wacken 2007 d’anthologie. A Toulouse… bon, c’est à 2h de route, donc faut pas que ça tombe un jour ou une veille de jour de boulot. Pendant les vacances scolaires ? Annoncé à quelques jours de mon anniversaire ? Les planètes sont alignées, la place m’est offerte (merci chérie), les Bardes n’attendent plus que moi. Laissez-moi avaler les 2h de route sous la pluie, j’arrive…

… j’arrive juste à temps pour le début du set des Espagnols de DAWN OF EXTINCTION. J’étais allé écouter quelques titres avant le concert et j’avoue que je n’avais pas été convaincu. Heureusement pour moi, la prestation live était bien plus convaincante et variée que ce que les quelques pistes découvertes distraitement avaient laissé présager. On navigue ici entre mélodie et puissance, tantôt power, tantôt melodeath, et le public d’un Bikini bien rempli réagit bien à cette première partie. Pour ma part, je reste en fond de salle, une bière à la main. Un passage au merch, pas emballé, et de toutes façons, j’avais oublié ma CB dans la voiture après le passage au péage.

Je m’avance un peu, l’excitation monte et voici que le groupe de Krefeld attaque pied au plancher avec « Imaginations From the Other Side ». Hansi est en voix (il force façon thrash sur les aigus, mais c’est sa marque de fabrique depuis quelques années maintenant…), les autres musiciens assurent tant à l’instrument qu’aux chœurs et le son est très bon.

Le groupe vient ce soir en promotion de leur dernier album The God Machine (dont je parlais ici → https://lordsofchaoswebzine.com/news-les-albums-de-2022-le-top-10-de-thierry/ ) et la setlist en propose 4 titres sur les 9 que comporte le disque. (Bizarrerie : pas de « Life Beyond the Spheres » qui avait pourtant été choisi par le groupe pour sortir une vidéo.) Pourtant, le groupe réussit l’habile tour de force de proposer tantôt ces nouveaux titres, tantôt les grands classiques, notamment les impondérables (et excellentissimes) extraits de Nightfall in Middle-Earth.

Autre tour de force, réussir à surprendre son auditoire après plusieurs décennies de tournées et concerts. C’est chose faite ici avec « Skalds and Shadows », aux allures d’interlude acoustique cosy au coin du feu entre deux brûlots power-metalliques. En parlant de moments calmes, difficile de passer outre « The Bard’s Song » ou « Lord of the Rings », tout comme il était évident que le show se terminerait sur « Mirror Mirror ».

Le public, sur ces trois titres, mais aussi sur les refrains de « Time Stands Still (at the Iron Hill) », « Nightfall », « Lost in the Twilight Hall » ou encore « Valhalla », se décroche la voix, histoire de bien faire sentir que les fans de la première heure sont bien présents dans la salle.

Le problème, quand on est fan d’un groupe, c’est qu’on souhaiterait que tant de titres soient joués. Pas de « Majesty », pas de « Bright Eyes » (ma fille de 8 ans aurait adoré) ou, mais là c’était rêver, de « And Then There Was Silence ». Il n’empêche que j’ai passé un peu plus d’une heure et demie aux anges. Difficile d’être objectif dans ces conditions, je vous l’accorde.

Mais fan ou pas fan, quand on sort d’un concert en se disant « Et mince, c’est déjà fini ? » mais aussi « S’ils repassaient demain, j’y retournerais ! », c’est qu’on a passé un sacré bon moment. Et c’est fatigué, mais heureux, que j’ai repris l’autoroute pour deux heures de route avec une certitude : Blind Guardian est un GRAND groupe de scène, et je suis un petit veinard d’avoir pu les revoir sur cette tournée.