- [News] Thrash Metal Inoculation – 30 mars 2024, Toulouse - 22 mars 2024
- [News] Les albums de 2023 : le TOP 15 de Bernard-Henri Leviathan - 31 décembre 2023
- [Chronique] WORSELDER – « Redshift » - 7 décembre 2023
Qui aurait pu croire que Leers, cette petite bourgade du Nord connue pour son église, son moulin (si, si, c’est inscrit à l’entrée de la ville), allait accueillir en ce début de septembre 2018 l’un des sillonneurs de la Vierge de Fer ?
Programmé par le Relais59 (que nous remercions bien chaleureusement), association de motards locale relevant haut la main le défi de sauver une date perdue au cours de la tournée du chanteur, c’est une soirée en toute intimité avec Blaze Bayley qui nous attend…. un peu comme s’il venait nous honorer de sa présence au beau milieu du salon. Imaginez donc l’excitation !
La baraque à frites à l’entrée, une sympathique salle agrémentée d’un bar, de canapés, une petite scène montée sur un pan de la salle, backstage aménagé avec 2 draps, 50-60 personnes à vue de nez dans le public, voilà une atmosphère qui respire l’underground ! Et chanceux seront les présents car Blaze n’aura nullement l’intention de servir un set au rabais !
Accompagné de ses 3 musiciens (issus de la formation anglaise prometteuse de Heavy Metal, ABSOLVA, sur laquelle le chanteur a jeté son dévolu), Bayley est au top. Il ne lésine pas, excite la foule, joue avec elle. Très en voix ce soir, de son spectre reconnaissable entre mille, il met une hargne à nous faire passer un bon moment durant les 17 titres d’une set-list faisant forcément place à la trilogie promue sur cette tournée, tout en gardant un peu de place pour titiller la nostalgie et faire forcément mouche avec 5 morceaux d’IRON MAIDEN (« Futureal », « Virus », « The Angel & The Gambler », « Man On The Edge », « Lord Of The Flies ») et 2 de la carrière solo antérieure (« Silicon Messiah », « Samuraï »).
Très communicatif et souriant, il ne cesse de remercier son public. « Merci beaucoup mes amis », « Belle France » et se dit avoir été accueilli comme un roi. Pour être sûr de ne perdre personne, il prend la peine de bien articuler chaque mot, sur un rythme très doux. Ah cette « belle France »… qui doit tout de même passer à l’étranger pour une belle bande de nazes question langues vivantes !
Derrière, le trio guitare-basse-batterie assure véritablement tant musicalement (à l’image de cette version de « The Angel & The Gambler », laissant chacun s’exprimer le temps d’un solo) que dans l’attitude et il laisse imaginer un spectacle qui doit certainement être encore plus sportif dans les situations de scène mieux dimensionnée.
L’excellente trilogie, sortie en disque en l’espace de 3 ans et que le groupe nous présente sur cette tournée, tient parfaitement l’épreuve de la scène et les échantillons choisis sont très représentatifs de la variété de l’œuvre. De manière générale, les compositions de Blaze n’ont rien à envier à son passé envahissant au sein du super groupe anglais mais, bien entendu, ce sont les titres qui ont révélé le chanteur au « grand public » qui remueront encore davantage l’assemblée.
Comme exprimé tout au long du concert, et à l’image des quelques notes retrouvées dans ses disques, le frontman tient sa fanbase en haute estime. Je me souviens d’une interview, il y a de cela plusieurs années, dans laquelle il commentait le fait de se produire à titre égal dans des petits clubs ou sur de gros festivals : un fan est un fan et mérite le même traitement, qu’il se présente en petit comité ou en masse. Une bien bonne philosophie… même si l’on se doute que le destin ne l’a pas gâté et que ces concerts plus confidentiels ne doivent sans doute pas toujours être un choix. Un destin bien rude et peu digne de l’homme intègre, authentique et touchant, qui a su faire face aux coups durs, à l’indifférence douloureuse, qui a su se réinventer à diverses reprises, puis décider de poursuivre son chemin en toute indépendance de l’industrie musicale, ce qu’il annonce d’ailleurs fièrement et que, personnellement, je salue. Ce qui a dû lui en coûter, il ne veut pas s’en plaindre. Comme il le répète, il vit un rêve et il sait en être reconnaissant. Une leçon d’humilité, de persévérance, de sincérité par un homme qui mérite bien plus, un homme à qui j’accorde beaucoup de respect, de crédit et d’attachement.
Après un rappel que Blaze fait languir et qui clôt la soirée par un « Lord Of The Flies » repris en chœur, tout est prévu pour l’after : rencontre avec le public, photos et dédicaces… c’est le moment pour chacun de prévoir un petit souvenir à se ramener. Et puis repartir comme une groupie, avec quelques livrets de disques signés de son auteur, c’est toujours la classe, non ?
Après ce que nous avons entendu ce soir, je sens qu’il tarde déjà à bon nombre d’entre-nous de retrouver rapidement le personnage… Voilà qui tombe à pic car Blaze reviendra au Biplan de Lille le 8 novembre, en compagnie de son ami Thomas Zwijsen (mais si, vous savez, « Nylon Maiden », l’EP « Russian Holiday », etc.) pour nous présenter son nouvel album acoustique. Un set qui risque encore de donner quelques frissons! Peut-être un truc que mon pote Miloudin ne manquera pas cette fois-ci…. Alors? le rendez-vous est pris?
Set-list: