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Qui sommes-nous? D’où vient-on? Où allons-nous? Il y a 6 ans nous avons lancé l’aventure LORDS OF CHAOS WEBZINE. Mais au final, qu’est-ce que l’équipe met derrière ce nom? La rubrique « Un jour, un album » tombait à point nommé pour interroger chaque membre sur un album à y apposer. Alors? « Lords » ou « Chaos »?
Mercredi 17 juin : CHILDREN OF BODOM – « I Worship Chaos », par Freyja
Avec ce thème je renoue avec mes premiers amours metalliques et le groupe CHILDREN OF BODOM. En 2015, les Finlandais nous servent « I worship chaos », un neuvième album produit par Peter Tägtgren (PAIN, LINDEMANN). L’album ne déroge pas à la règle du groupe et renouvelle son genre tout en y restant fidèle. Les titres s’enchaînent à merveille, la production est impeccable et aucun titre n’est à jeter. Se démarque notamment le titre « Morrigan », petit coup de coeur personnel!
Bonne semaine !
Jeudi 18 juin : ARCTURUS – « La Masquerade Infernale », par Bernard-Henri Leviathan
Cette semaine, nous avons le choix entre « Lords » et « chaos » pour illustrer la rubrique. J’opte pour la seconde option, simplement parce que je préfère le chaos à lord(re)… (vas-y mets ton pouce bleu pour la blague). Lorsqu’il s’agit de chaos au sein de la musique que nous aimons, une association se fait automatiquement dans mon esprit : « The Chaos Path » ! Extraordinaire titre phare de « La Masquerade Infernale », mais aussi de toute la carrière d’ARCTURUS. La chanson incarne à elle seule toute la philosophie du groupe : la voie du chaos. Mais attention, un chaos finement orchestré, majestueux et virtuose. Avec ce disque, ARCTURUS se hisse au sommet gouvernemental de l’avant-gardisme musical et n’en redescendra jamais vraiment par la suite. Formé de membres de MAYHEM, ULVER, KOVENANT, le groupe n’a plus rien de vraiment Black Metal. « La Masquerade Infernale » est un flot d’expérimentations géniales où se mêlent grandiloquence théâtrale et baroque emmenée par les voix de Garm et Vortex, programmations électroniques et cosmiques, approches instrumentales metalliques et classiques, folie, décadence et excentricité en tout genre, et le tout d’une beauté tourmentée indéfinie mais assurément infinie. En 1997, rien ni personne n’était préparé à une telle œuvre et elle ne pouvait laisser insensible. De l’inquiétant et mystérieux « Master Of Disguise » au gothique « Of Nails and Sinners », en passant par la mélancolie aérienne de « The Throne Of Tragedy », le magistral « Ad Astra », « Painting My Horror » à l’interlude opératique rappelant « The Trial » de PINK FLOYD et, bien sûr, la démence poétique de « The Chaos Path », aujourd’hui encore « La Masquerade Infernale » reste un chef d’œuvre grandiose, inspiré et audacieux, à l’ambiance si personnelle, qui continue de m’émouvoir 23 ans plus tard. S’il existe bien des Seigneurs du chaos, ils portent assurément le nom d’ARCTURUS !
Vendredi 19 juin : SEPULTURA – « Chaos A.D. », par Thrashmaniac
En 1993, le Thrash Metal tel qu’on le connaissait jusqu’alors était en voie de disparition… Seuls quelques irréductibles étaient encore là, citons SODOM, TANKARD, OVERKILL ou SLAYER par exemple. Tandis que des groupes avaient « adouci » leur style, d’autres expérimentaient afin de ne pas s’enfermer dans un genre, d’autres comme SEPULTURA!!! Après deux albums se ressemblant un peu, « Beneath The Remains » de 1989 et « Arise » en 1991, Max CAVALERA et sa bande vont proposer un album aux influences un peu différentes avec ce « Chaos A.D »!! L’album débute avec un battement cardiaque, il s’agit de celui de Zyon CAVALERA, premier enfant de Max, enregistré « in utero » avant que n’arrive le classique « Refuse/Resist »! Dès ce premier titre, on découvre un groupe un peu différent, fini les titres déboulant à 100km/h, ici la musique s’alourdit, dans le sens Heavy du terme, on découvre aussi des influences Punk plus prononcées que sur les albums précédents. Les leads d’Andreas KISSER sont moins techniques et rapides qu’avant, s’adaptant à chaque titre, tandis que Paulo Jr et IGOR CAVALERA constituent une section rythmique irréprochable! La production signée Andy WALLACE sonne très live, et laisse enfin de la place à la basse, ce qui n’était pas forcément le cas auparavant. On découvre aussi des influences « non metal » comme ces percussions au début de « Refuse /Resist » et surtout sur l’instrumental « Kaiowas » qui viennent plus de la musique brésilienne, influences qui seront plus franchement exprimées sur l’album suivant « Roots » sorti en 1996. Le groupe se permet aussi de reprendre un titre de NEW MODEL ARMY, groupe Rock britannique tout en l’adaptant à sa sauce! On peut aussi trouver des influences plus industrielles, le groupe écoutait MINISTRY ou GODFLESH par exemple, cela se ressent sur « Nomad » ou « Manifest ». Seul le titre « Biotech Is Godzilla » se rapproche un peu du Thrash avec son tempo très élevé, comprenant des textes écrits par Jello BIAFFRA ex chanteur des DEAD KENNEDYS. Pour beaucoup de fans du groupe, cet album sera un peu le début de la fin, car moins typiquement Thrash. Pour moi, c’était une progression après un « Arise » ressemblant à son prédécesseur, je le réécoute à chaque fois avec plaisir, même si mon album favori des Brésiliens restera « Beneath The Remains ».
Samedi 20 juin : HOUSE OF LORDS – « Sahara », par Wicasa Wakan
Avec comme thème de la semaine « Lords » ou « Chaos », vers quel autre groupe aurais-je pu me tourner que HOUSE OF LORDS ? Restait à choisir l’album… Finalement c’est vers « Sahara » que mon choix s’est porté. Exit Lanny Cordola, welcome Michael Guy aux guitares, même si entre temps Doug Aldrich aura assuré l’intérim et enregistré la quasi totalité de cette deuxième galette ! Greg Giuffria, en père fondateur, mène toujours la danse même si ses claviers, Heavy en diable, font maintenant jeu égal avec la guitare moins en retrait que sur le premier album. On sent que le groupe a mûri pour ce second opus. Même si le premier frôlait déjà l’excellence, l’ensemble montre ici une cohérence accrue et une plus grande homogénéité dans l’écriture, bien que pas mal d’intervenants extérieurs aient participé aux compos. On trouve de très bons titres dans « Sahara », tels que « Chains Of Love », ainsi qu’une reprise flamboyante de « Can’t Find My Way Home » du BLIND FAITH de Steve Winwood. Le Hard très classieux de HOUSE OF LORDS fait mouche même si on sent bien que le groupe essaye de marcher sur les plates-bandes de WHITESNAKE, et on ne peut pas vraiment leur en vouloir… Un album à posséder pour tous les adeptes ou nostalgiques du début des nineties et pour les amoureux du Hard ronflant et rutilant comme une Corvette des années 50 !
Dimanche 21 juin : CHAOS INVOCATION – « Black Mirror Hours », par Cerdiwen
En cette semaine de double choix, le mien s’est porté sur le chaos avec un groupe venu d’Allemagne et leur album « Black Mirror Hours ». J’ai choisi les bien nommés CHAOS INVOCATION. Formé en 2004, le groupe sort son premier opus » In Bloodline With The Snake » cinq ans plus tard. « Black Mirror Hours » arrivera en 2013. Riffs accrocheurs, tranchants, rythme soutenu mais avec des breaks bien casés. Ambiance occulte… le groupe ne révolutionne pas le genre et restera dans sa lignée mais ce disque marquera plus les esprits que le précédent et c’est avec cet album que je les ai découverts en live.
Lundi 22 juin : RHAPSODY OF FIRE – « From Chaos To Eternity », par Aniron
Cette semaine, j’ai choisi de vous parler du Chaos, plus que des Lords. J’aurai pu vous faire un joli article sur les Complete Recordings de The Lord of the Rings, ou vous parler de Mylène et de son légendaire « Tout est K.O » (Ou Chaos si vous préféré), mais je sens que la rédaction aurait pu trouver ça trop décalé (… euh… la rédaction confirme). Alors parlons d’un bon groupe de Metal, que quasi tout le monde connaitra : Rhapsody (Formation Of Fire), et leur fameux « From Chaos to Eternity ». Sorti en 2011, c’est le petit dernier de « The Algalord Chronicles », l’oeuvre de RHAPSODY, commencée en 1997 avec « Legendary Tales », et il clot également « The Dark Secret Saga », qui avait débuté avec le Volume 2 de « Symphony of Enchanted Lands : The Dark Secret ». Enfin cet album marquera également la fin de la collaboration entre Staropoli, Lione et Turilli, qui partira pour fonder TURILLI’S RHAPSODY (et tous les petits frères de RHAPSODY par la suite). Ça en fait beaucoup de clôtures pour un seul album! Malheureusement il n’en sera mémorable pour moi que pour cela. Musicalement, il est loin d’être le meilleur de RHAPSODY et je lui préfère « The Cold Embrace of Fear », EP sorti 8 mois avant, et « Frozen Tears of Angels », qui sera le premier album de cette trilogie du début des années 2010. Ceci dit, je suis persuadé que cet album plait à un bon nombre de fans. C’est RHAPSODY, c’est pas non plus mauvais. Plongez-vous dans une histoire auditive, comme quand vous écoutiez Marlène Jobert vous conter des histoires sur votre magnétoscope d’enfant.
6 jours, 6 chroniqueurs, 6 albums. 5 voix pour « Chaos », 1 pour « Lords » (Ben ouais, t’as perdu Wicasa!)… Comme quoi, on n’est pas là pour rien! Le chaos, c’est notre fond de commerce! Vous avez demandé les Seigneurs du Chaos? Faîtes place, nous voici!