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Après avoir joué en solo sous le nom de Daemonium (1992) et Akhenaton (1995), Vincent Urbain est revenu de fort belle façon en 2015 sous le nom de Sangdragon, entouré cette fois-ci d’une véritable famille musicale, pour nous servir un album qui avait plus que ravi nos oreilles, Requiem for Apocalypse. Promesse avait été faite que la suite des aventures héroïques et mystiques du valeureux Serphanim ne prendrait pas autant de temps pour prendre corps. Le premier pas est fait aujourd’hui, et d’une ambitieuse façon, avec un titre de l’album à venir bien sûr, mais surtout un clip qui fait suite à celui illustrant déjà le très réussi Krakenfyr. Nous y retrouvons à peu de chose près la même équipe, à savoir la famille soudée que forment aujourd’hui Vincent Urbain (chant), Will Hien (basse), Matthieu Asselberghs (guitare) et Edouard Verneret (claviers). Paul Sordet est venu remplacer Régis Cognard à la batterie, et la voix féminine, si importante au sein du groupe, est désormais tenue par la talentueuse Cynthia Marciniak. Ils ont même conservé dans le rôle du Djinn, manipulateur du feu, le mystérieux Thibault Voituret, au rôle si important dans les aventures – allez, je lâche le mot – cinématographiques de Sangdragon ! Car oui, avec ce titre, la musique prend encore une fois un tour sacrément visuel, quelque part entre le court métrage ou la bande annonce de film épique. Et il faut saluer ici le travail formidable réalisé par Mehdi Khadouj, qui utilise une nouvelle fois drones, découpage cinéma et plans visuellement sublimes. Il n’y a qu’à regarder la séquence finale, et tout est dit, un véritable cliffhanger au sein d’un paysage de toute beauté ! Les images suivent l’histoire narrée (bon, il faudra peut-être le livret pour déchiffrer les vocaux bien death…), et reprennent la quête du héros, qui subit une nouvelle fois une terrible épreuve, se retrouve au seuil de la mort sous un soleil ardent, et trouve les réponses, aidé par ses animaux totems, qui changent ici. Dans le précédent clip, le héros voyait ses aventures se dérouler essentiellement de nuit (pour la partie action notamment), et c’était en toute logique que des rapaces – un hibou et un aigle – le surveillaient et le guidaient. Ici, le jour s’impose nettement, et ce sont un loup noir (les souvenirs ?) et un serpent (le guide) qui permettent à Serphanim d’avancer dans sa quête et de retrouver le mystérieux médaillon qui lui avait déjà été fort utile dans le précédent film (j’ai dit « film » ? Oui, j’assume, et nous sommes nombreux à le rêver ce film !!!).
Et si l’on parlait un peu musique maintenant ? Tout d’abord, elle traduit à merveille les images du clip, et il faut le souligner. On sent que tout cela relève d’un travail de titan, minutieusement pensé et découpé, compositions mises en parallèle avec le story-board. Tout commence par une intro symphonique, très courte, avant que ne retentisse le son très clair d’une batterie qui ne lâchera jamais le tempo, alternant blasts et frappe plus mesurée. Puis la machine se lance avec le riff terrible lancé par Matthieu Asselberghs et les vocaux death du plus que jamais en forme Vincent Urbain. Et tout s’embrase alors, et c’est un véritable incendie dévorant tout de sa fureur, mêlant avec une rigueur implacable bon nombre d’éléments dont aucun ne s’avère superflu mais contribue à la solidité du morceau et à son caractère follement épique. La rythmique est en permanence soutenue par le chêne qu’est Will Hien, jouant avec la vigueur qui le caractérise. Les chœurs et le chant prenant de Cynthia sont parfaitement à leur place, nullement envahissants. Côté guitare, outre le riff lancinant qui parcourt cette Malédiction du Désert, on a droit à un break joué deux fois évoquant clairement Gojira, puis à un solo plus qu’efficace et qui ne fait pas l’erreur de jouer la démonstration, intervenant à l’apex du titre. Les claviers ajoutent cette touche orientale qui parcourt ce féroce morceau qui évoque le meilleur de Morbid Angel mais reste avant tout du… Sangdragon. Cela m’a donné l’envie de replonger plusieurs fois dans le précédent album, et on retrouve indéniablement cette marque qui définit le groupe : cette envie de mettre en musique les images qui leur traversent le cœur et l’esprit, ce yin et ce yang symbolisant la chair et l’âme, et surtout, cette famille devenue plus qu’un groupe et que l’on prend plaisir à suivre et à écouter. Le tout est doté d’une production au cordeau, moderne et puissante, ne laissant rien au hasard. Le titre a été enregistré au Sonovore Studio et mixé par Edouard Verneret lui-même. Et cerise sur le gâteau, il ne s’agit que d’une version edit, la version longue nous attendant sur Hierophant, album à venir dont la date de sortie n’est pour le moment pas connue ! Patience, l’année ne fait que commencer.