[News] 31 Janvier 2017, décès de JOHN WETTON

Herbert Al West - Réanimateur Recalé
Les derniers articles par Herbert Al West - Réanimateur Recalé (tout voir)

La poisse. Les années passent et effacent de la mémoire des artistes de talent, c’est ainsi. Et quand la mort vient à s’emparer d’eux, un grand vide se creuse, comme la mer se retirant et laissant sur le jusant d’étranges reliquats du passé, coquillages aux formes étranges, algues luisantes ou méduses semblant venues d’autres planètes. Les rois de la pop et du rock ont droit à une large couverture médiatique lors de ces tristes événements, Mickaël Jackson, David Bowie, Prince, mais d’autres partent avec moins de fracas, moins d’éclat, leur talent n’étant point remis en cause mais leur heure de gloire étant tout simplement… passée. Comme si la mort aurait dû frapper plus tôt. La « pudeur » avec laquelle ces artistes s’en vont, terme préférable a celui pourtant plus juste « d’oubli », a pour moi quelque chose de profondément gênant. C’est ainsi qu’il m’aura fallu plus d’un mois avant d’apprendre le décès de l’une de mes voix préférées, celle de John Wetton, fauché à 67 ans par un damné cancer.

John Wetton, bassiste et chanteur de talent, compositeur surdoué qui marqua tous les groupes avec lesquels il travailla. Et des groupes et artistes de talents, il en côtoya ! Citons les plus connus : King Crimson, Uriah Heep, UK, Roxy Music, Wishbone Ash, sans oublier ses multiples projets solo. Mais pour moi, Wetton, c’était LA voix d’Asia, groupe de rock progressif, certes plus abordable et mainstream que King Crimson, mais qui sut, dès son premier album éponyme, imposer une sophistication frôlant la perfection avec un art consommé des mélodies. Heat of the Moment, Only Time Will Tell, comment résister à ces titres appartenant à l’histoire de la musique ? La mélancolie qui suintait de ces compositions était le reflet de cette vie agitée qui faillit souvent faire chavirer l’artiste : les femmes, l’alcool, ses deux éternels démons et sujets de tant de belles chansons. Il faut souffrir pour mieux créer, mieux s’exprimer.

En cette heure de deuil, je veux garder une image de l’artiste : celle du Phoenix, montré en Une de cet article, symbole de l’éternel retour et immortalisant son retour au sein d’Asia en 2008, après 18 ans d’absence. Et s’il ne me fallait garder qu’un album de ce grand homme parti par la porte du fond, ce serait sans hésiter Astra, troisième livraison du groupe et véritable chef d’oeuvre intemporel lui permettant de tutoyer sans rougir le Genesis d’Invisible Touch (pourtant l’un de mes albums favoris !), sorti en 1986, soit un an après celui d’Asia.

Je laisse les mots de la fin à Wetton, avec le superbe Rock and Roll Dream, morceau le plus ambitieux de la galette susnommée. Bye l’artiste, et à tout jamais dans nos coeurs !

Share This:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *