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On peut dire que l’année 2021, même si toujours bien embourbée, aura été une année très créative! Difficile alors de synthétiser mes préférences entre toutes ces belles sorties de disques qui ont jalonné ces mois mais l’art de l’exercice est bien là. Même si bon nombre d’autres noms auraient également pu apparaître ici, je vous présente mes petits préférés principaux en 10 mini chroniques. Et puis, pour les plus curieux.euses d’entre-vous, un petit bonus se trouve en fin d’article! Bonne (re)découverte!
1. OPERA DIABOLICUS – Death On A Pale Horse
Près de 10 ans que j’attendais cette livraison avec la plus espiègle des impatiences ! Il faut dire que le Dark Heavy Metal théâtral et orchestré de « 1614 », incarnant en 2012 l’acte de naissance de ce projet tenu par deux mystérieux compères (David Grimoire et Adrian De Crow), avait frappé très fort. Mais les espoirs aiguisés par une longue attente sont parfois les ennemis de la satisfaction. « Death On A Pale Horse » n’en a heureusement aucunement souffert ! Mieux encore, ce nouveau conte horrifique, juste croisement entre KING DIAMOND, CANDLEMASS, THERION et CRADLE OF FILTH, surpasse son aîné ! Snowy Shaw et Mats Leven incarnent avec toujours autant de charisme et de perfection les sombres personnages mis en scène, tandis que de nouvelles figures composent le paysage (Andy LaRocque, Michael Denner, Madeleine Lijestam, etc .). Toujours très cinématique, ce second album m’apparaît plus grandiloquent encore, ainsi que plus finement travaillé dans les arrangements emphatiques – mais jamais indigestes – et les instants de pure beauté. Je pense à ce final de grande bravoure tout en chœur sur « Darkest Doom », ou encore à « Little Sister », la plus belle chanson qu’il m’ait été donné d’entendre ces derniers temps, avec un solo de violon à filer des frissons ! Une œuvre magistrale qui s’est directement placée à la tête de mes préférences de l’année !
2. SNOWY SHAW – This Is Heavy Metal : Plain & Simple
Nous avons ici un cas à part. En effet, comment se fait-il que cet album, étant prévu pour Noël mais au final repoussé à 2022 du fait des répercussions du contexte sanitaire, se trouve dans cette rubrique ? Simplement parce qu’il compile le projet un peu fou du multi-instrumentiste génial Snowy Shaw (THERION, MERCYFUL FATE/KING DIAMOND, ILLWILL, NOTRE DAME, DIMMU BORGIR, MEMENTO MORI, MAD ARCHITECT, XXX, etc.) de proposer un single digital chaque mois sur toute l’année 2021. Un peu un cas à part donc car l’album physique n’est pas entre nos mains mais le contenu est presque entièrement connu (« presque » car il semblerait que des petits bonus soient prévus). Et à l’image du « White Is The New Black » – l’album solo du suédois – “This Is Heavy Metal” propose un peu tout ce qui fait la singularité du personnage et de son parcours : du Dark Metal, du Heavy, du Glam un peu Punk, du Hard, du Goth… du Rock ‘n’ Roll à la suédoise avec cette voix et cette personnalité si particulière tout simplement ! Outre le fait que Snowy enregistre tout lui-même, toutes ces chansons ouvrent la porte à plus de 30 invités ! Un must pour les fans du bonhomme…. donc pour moi ! Et une sensation inédite d’attendre impatiemment un album qu’on a un peu déjà !
C’est toujours un peu délicat de donner un rang élevé à un album que l’on a découvert depuis peu et qui n’a pas encore été complétement digéré. « Leidenschaft » est en effet paru juste à Noël. Cependant, le gothique romantique et baroque de LACRIMOSA exercera toujours un certain magnétisme à mon égard. Cette nouvelle œuvre, faisant suite de manière habituelle maintenant à un album du projet SNAKESKIN, se montre cependant moins évidemment accessible ou immédiate que de précédentes productions. « Leidenschaft » se veut en effet très calme, plus brut aussi peut-être, les arrangements classiques ou les chœurs sont parfois plus discrets et seul le single « Raubtier », et éventuellement le morceau titre aux accents plus metal, reprendront le flambeau des hymnes élancés dont le duo suisse/allemand a le secret. Mais les requiems de ce nouveau disque, enveloppés dans cette belle production faisant toujours vibrer basse et batterie comme jamais, incarnent toute la majesté, la sensibilité à fleur de peau et la beauté infinie du talent de Tilo Wolff et Anne Nurmi. Malgré quelques redites inhérentes à un quinzième album studio, « Leidenschaft » constitue une perle pour celles et ceux qui savent prendre le temps de la contemplation.
4. FANS OF THE DARK – Fans Of The Dark
Autre genre avec ce disque qui s’adresse aux enfants des années 80, ceux qui découvraient la science-fiction sur fond de musique de l’époque ! FANS OF THE DARK, c’est un peu comme si vous regardiez une saison de « Stranger Things » : un nom et un visuel énigmatiques et inquiétants, et une sélection musicale de fond très ancrée dans les dancefloors rock d’il y a quarante ans. Comme GHOST dans son créneau, on peut dire que FANS OF THE DARK cultive l’art du décalage ! Une fois poussée la porte, c’est une véritable bombe de Rock/hard collectionnant les hits aux refrains catchy et au goove imparable qui explose ! La voix d’or, chaude et soul d’Alex Falk est l’atout majeur du groupe et l’énergie positive dégagée dans les riffs et rythmes l’accompagnant est véritablement addictive ! Quant aux références, elles sont plutôt à aller chercher du côté de chansons comme « Sunglasses At Night » de Corey Hart ou de chansons de SURVIVOR. Cet album éponyme est le premier de ce groupe sur lequel je n’aurais pas parié l’origine suédoise mais sur lequel je conterai à l’avenir !
Je vous ai déjà conté mon amour pour ce groupe hors-normes, ce groupe qui ne suit aucune règle exceptée les siennes à tel point qu’on ne sait jamais à quoi s’attendre à l’approche d’une nouvelle offrande. Y retrouvera-t-on leurs racines à travers un Black Metal aux accents folkloriques ? Un album gothique ? Symphonique ? Atmosphérique ? Rock ? Expérimental ? Pour « Hermitage », c’est encore un nouveau chemin que MOONSPELL a décidé de suivre et celui-ci traverse des contrées qui lorgnent davantage vers un Rock progressif et mystérieux. Attention, le groupe n’en oublie pour autant pas de placer à bon escient une dose de bestialité dans ses interprétations si caractéristiques. « Hermitage » est une nouvelle preuve de la finesse, de l’élégance et de l’intelligence de ce groupe qui restera toujours à part. Mon avis détaillé ici.
Plongée dans l’étrange et sacrée surprise que ce « Big Mess »! Des années après OINGO BOINGO ainsi qu’une valise de bandes originales de film (en partie pour Tim Burton), Danny Elfman a mis en musique ces derniers mois qu’il n’a, semble-t-il, plutôt pas trop bien vécus. Un disque torturé, dissonant, pas toujours facile d’accès, risquant même le malaisant, mais ô combien génial ! On reconnaît la patte du maestro (quelques Oompas-Loompas éparses sous acide, ou des réminiscences expérimentales de son ancien groupe), mais cette sorte de Rock indus lorgne également du côté de NIN (un certain Robin Finck se cache derrière quelques guitares), du Bowie le plus décadent assurément, voire de Devin Townsend, ou encore d’autres références que je ne maîtrise pas forcément. Une oeuvre surréaliste comme on en croise peu !
7. DOCTOR SMOKE – Dreamers and the Dead
Voilà un groupe intéressant découvert cette année, grâce à la chaîne Youtube chercheuse de talents undergrounds : NWOTHM ! Ces gars venus de l’Ohio livrent avec « Dreamers and The Dead » leur second album 7 ans après un premier essai très axé Doom/Stoner. Si leurs racines premières sont parfois encore perceptibles çà et là, ne serait-ce que dans l’introduction de « Reborn Into Darkness », le premier titre, c’est davantage vers un Heavy Metal technique inspiré par MEGADETH en tête que les Américains font leur retour. Sur ce plan, la voix de Mat Tluchowski ne trompe pas ! A défaut d’avoir eu la nouvelle offrande de la bande de Musty, nous en avons gagné cette fière relève qui n’a rien d’un ersatz. Là où le groupe impressionne notamment, c’est dans ce jeu à deux guitares proposant un ensemble de riffs très travaillés, mettant la complexité au service d’un véritable groove ! « Dreamers and The Dead » aura créé une belle surprise en rafraichissant le style d’une approche très subtile. Un bel album !
Celui-ci je ne m’y attendais pas vraiment jusqu’à ce qu’il soit entièrement passé au crible de ma platine…. Il faut dire que « The Writing On The Wall », le premier single, ne m’avait pas séduit outre mesure. On a vu passer tout et son contraire sur la toile et pourtant, pour moi, il y a bien quelque chose de spécial dans cette nouvelle offrande. De l’appel oriental de « Senjutsu », aux aérations de « Lost In A Lost World », en passant par les plages de mon Dunkerque d’adoption sur « Darkest Hour » et ce triptyque final, aux personnalités marquées, signé Harris, je trouve une âme toute particulière à ce dix-septième album. Certes, « Senjutsu » n’est pas exempt de défauts (cette troisième guitare qui suit la voix, ce n’est plus possible ! Ou ces longueurs non constructives) mais avec une grande décontraction et tout en simplicité musicale, le groupe a réussi à me transporter dans un MAIDEN révolu et que j’idéalise contre vents et marées : celui de « The X Factor » ! Oui, Je vous entends hurler. Pourtant, je retrouve, notamment sur le second disque, l’obscurité que j’ai tant aimée dans l’ère Bayley. Même l’interprétation de Bruce est à s’y méprendre à certains endroits ! Pour moi, IRON Maiden signe simplement son meilleur disque depuis 1995. Ca faisait un bail.
Avec la disparition prématurée et très douloureuse d’Andre Matos il y a 2 ans et demi, la lente agonie d’ANGRA, la résurrection de SHAMAN qui tarde à venir, l’Eldorado brésilien était devenu bien silencieux. C’était sans compter ce retour inattendu d’Edu Falaschi (la voix d’ANGRA, après le départ d’Andre si un rappel était nécessaire) qui, après quelques errances avec ALMAH, tendait à reprendre le chemin de sa grandeur passée. Mal distribué dans nos contrées, j’aurais pu passer à côté de « Vera Cruz » si mon ami de KALEM KLUB ne m’avait pas averti. Et grand merci à lui car cet album est de ceux qu’on n’attendait plus. Tout au long du disque, le chanteur, entouré de musiciens issus de son parcours antérieur, met tout en oeuvre pour donner l’illusion à l’auditeur que rien n’a changé depuis « Aqua », dernier album enregistré avec ANGRA en 2010. Les compositions s’inscrivent directement dans ce que le dit-groupe a pu proposer de meilleur dans sa deuxième ère de carrière. On retrouve cette même cuisine sud-américaine si caractéristique faite de Power progressif inspiré, aux guitares véloces, aux incursions folkloriques brésiliennes et aux envolées lyriques. D’ailleurs, Edu, ayant su dépasser les limites fautives de son départ d’ANGRA, n’avait pas aussi bien chanté depuis longtemps. Et pour bien rappeler d’où tout cela vient, Max Cavalera fait une apparition en fin de disque. Rien ne pourra jamais nous faire oublier Andre Matos mais « Vera Cruz » nous console d’une époque que nous croyions révolue. C’est déjà fort !
Pour finir cette sélection, et je vous en avais déjà parlé ici, mon choix s’est porté sur ce premier album du groupe des Hauts-de-France, NEMESIS H.P. Il serait plus exact cependant de parler de projet solo, car derrière se cache essentiellement un nom: le guitariste-chanteur Yannis Geenens que l’on retrouve derrière chaque instrument en studio, excepté le frangin Liam Geenens qui apporte son concours sur les leads de guitare. Si le W.A.S.P. de ces dernières années a peiné à vous transporter, soyez sûr de trouver en ce jeune poulain les codes reprenant le flambeau. La voix, les compositions ne trompent pas, c’est du côté de cette référence que l’on se situe. Et à ceci s’adjoint un peu de KISS, voire même de MEGADETH. C’est donc un Hard Rock fauve que propose « Lion », avec des refrains rapidement mémorisables et des riffs très propres et bien ciselés. Un disque qui aura accompagné pas mal de mes sorties sportives, activités hautement recommandées pour brûler toute l’énergie déployée par tous ces petits hits.
Le coin de l’auto-promo sauvage !
Parallèlement à toutes ses sorties, l’année 2021 aura été fortement chargée en projets personnels, prenant alors le pas sur l’activité de rédaction… Si d’aventure vous n’avez pas vu passer ces disques, je vous propose de les découvrir, vous y croiserez sans doute votre serviteur 😉
GIOTOPIA – Trinity Of Evil : Troisième volet pour l’opéra Metal de Gio Smet. Un album plus abouti à tous les niveaux, avec un casting plus cohérent toujours composé de musicien.nes des quatre coins de l’Europe.
SYTHERA – Frozen Rose : Second album pour les RHAPSODY du Nord et on replonge dans leur saga à travers une collection de chansons Power symphonique aux refrains bien inspirés.
Et bien sûr THE LOSTS – Mystery Of Depths : Un deuxième disque approfondissant les contours d’un Dark Heavy Metal personnel, réunissant Heavy, Black, Doom ou encore Thrash chéris par ces membres !