[Interview] WHEN REASONS COLAPSE

Histoire de resituer un peu les choses pour tous les lecteurs, pouvez-vous nous parler de la formation du groupe et des projets passés des différents membres?

Cris : Le groupe est composé de Thierry (guitare), Cristina (chant), qui sont dans When Reasons Collapse depuis sa formation en 2008, et qui ont un side project hardcore nommé BULLCHARGE (mis un peu de côté au profit de WRC), ensuite Julien (guitare) nous a rejoint en 2010 après un stage rapide dans BULLCHARGE, marquant le début des concerts pour WRC. 2012 a été l’année creuse avec une absence de batteur jusqu’à ce que Guillaume nous rejoigne, et enfin très récemment Michaël (basse), qui vient du groupe parisien DIKTAT.

Vous avez réalisé deux EP, et c’est avec ce matériel que vous vous produisez. Quels ont été de votre point de vue les points d’évolution entre ces deux sessions ?

Cris : Les morceaux du 1er EP et du 2nd EP ont été composés à peu près dans le même laps de temps. Du coup, musicalement il n’y a pas de vraie différence entre les 2 : on garde une ligne directrice cohérente, on a juste eu plus de temps pour peaufiner les morceaux du second. Nous avons enregistré nous-mêmes les 2 EP mais pour le second, il a été mixé et masterisé par quelqu’un de l’extérieur, qui avait plus d’expérience que nous. Changement majeur au niveau de la voix également, m’étant faite absolument démonter par les critiques du 1er, j’ai pris sur moi et beaucoup bossé, la différence se fait clairement entendre dans « Full of Lies », et j’espère que ce sera encore mieux pour l’album. Enfin, l’accordage des guitares est plus grave sur le 2nd EP, ce qui ajoute à l’aspect moderne des compositions.

Vous êtes un groupe extrêmement actif, vous vous produisez presque chaque semaine, la scène est-elle votre principal objectif, j’entends par rapport à la composition ?

Cris : On compose en parallèle aux shows mais effectivement, je pense qu’on relâche la frustration de toutes ces années où nous n’avons pas pu tourner pour différents changements de line-up… La scène est notre maison, on tourne effectivement pratiquement toutes les semaines, et je pense que ce n’est pas prêt de changer, nous avons juste une petite pause en Février pour enregistrer l’album dans de bonnes conditions. C’est devenu une addiction, on est en pleine déprime dès qu’on rentre à la maison…

Avez-vous une petite idée du nombre de dates où vous avez joué en 2013 ?

Cris : On a repris les shows fin avril 2013, de fin Avril à fin Décembre, nous avons fait, il me semble, 29 dates.

En ce début d’année vous venez d’effectuer votre première tournée européenne, quel a été votre périple ?

Cris : Nous avons fait 4 pays : Slovaquie, République Tchèque, Pologne, Lettonie. 9 dates en 10 jours, 7200 km, monter descendre, monter descendre… : Bratislava, Prague, Plzen, Banska Bystrica, Naklo Nad Notecia, escale à Gdansk pour un jour off, Jelgava, Palanga pour visiter, Liepaja, Riga, et Most.

Quelles ont été les bonnes et les mauvaises surprises ?

Cris : Les bonnes surprises ont indubitablement été le prix des bières et l’accueil des gens, les gens sont d’une gentillesse incroyable, on n’a jamais vu ça, puis jouer aussi fort que l’on veut, à l’heure que l’on veut, très peu de contraintes par rapport à la France… Les magnifiques salles où l’on a joué également….

Les mauvaises surprises… Pas grand chose, juste 3 shows qui ont été annulés, deux en dernière minute, un pour lequel on a réussi à trouver un remplacement, mais où il a fallu faire un trajet de 18 heures, c’est à dire : jouer, prendre une douche, partir, arriver, et rejouer 🙂

Quels sont vos meilleurs et plus mauvais souvenir sur scène ?

Cris : Bon, c’est une question super compliquée… On a tellement de bons souvenirs…

Ji : Je mettrais deux évènements marquants comme excellents souvenirs. D’un côté nos premières grosses scènes (Chez Paulette, et au Fontaine Palace à Liepaja) avec matériel et conditions « pro ». Ces expériences sont vraiment exceptionnelles tant nous sommes habitués à jouer dans des cafés concerts ou caves. De l’autre ce qui nous motive le plus c’est de voir le public commencer à bouger et à mettre le bordel lors des shows … c’est vraiment ce qu’on espère en se donnant à fond sur scène, et ça fait tellement chaud au cœur quand ça headbang ou pogotte à fond ! Question mauvais souvenir, on a eu pas mal de galères techniques (les systèmes sans-fils et les cassages de cordes), un record à 3 spectateurs, et des erreurs de débutants quand on a essayé d’organiser nos premiers échanges de dates (on a réussi à faire venir à Valenciennes un groupe de Marseille qui atterrissait à l’aéroport de Lille pour finalement tous dormir à Tourcoing après le show heureusement que The Omega sont des mecs extra cools !), mais il y a toujours eu quelque chose pour rattraper les galères et positiver. Le côté humain est quand même essentiel et pour l’instant globalement excellent dans la scène que nous avons cotoyé  🙂

Parlons un peu scène, vous faites clairement partie du monde du deathcore j’ai envie de dire radical et pour le coup extrêmement underground. Considérez-vous que cette forme de confidentialité soit une force ou au contraire un handicap ?

Cris : AAAAHHH, la « scène », le fameux « deathcore »…, on ne le vit pas comme un handicap. Pour tout dire, on est rarement associés à d’autres groupes de deathcore, et nous ne jouons que rarement avec ce type de groupes, oui, nous sommes amenés à partager des affiches avec une scène très underground et on le vit très bien, des gens de tous horizons apprécient notre musique, c’est incroyable, et notre « fanbase » n’est majoritairement pas deathcore… Ça peut parfois être un handicap, car oui, dans les milieux extérieurs extrêmes, le deathcore est souvent hué ou moqué, on a entendu plusieurs fois que de toutes façons cette scène serait morte dans 6 mois… Puis une fois qu’on est passé sur scène, les propos changent… On est principalement deathcore mais on n’a énormément d’influences extérieures à ça, c’est dur de se coller des étiquettes. On a du mal à nous associer à d’autres groupes français, disons qu’on a décidé de le prendre plutôt positivement plutôt que comme un handicap !

Je vous ai vu plusieurs fois sur scène, y compris dans des salles injustement clairsemées. Quel que soit le monde présent vous avez toujours la même rage sur scène, n’est-ce pas quelques fois frustrant ?

Cris : Frustrant ? Non ! Jamais ! S’il y a bien une chose sur laquelle on s’entend parfaitement avec les autres membres du groupe c’est que, il y a des gens qui viennent nous voir, des gens qui payent pour une prestation, et qu’ils soient 3 ou 100 c’est bien simple, ils payent le même prix pour voir une prestation de WRC, donc on se doit de leur donner la même chose peu importe le nombre de personnes dans la salle… De toutes façons sur scène on est des animaux, on a vraiment du mal à se contenir !

Ji : En effet c’est toujours un peu décevant d’arriver sur scène dans une salle vide, mais on a constaté que malgré tout ce qui peut y avoir comme galères, dès que l’on commence notre set tout s’oublie et on arrive naturellement à s’éclater.

Vous composez et enregistrez actuellement votre premier album, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur sa sortie prochaine et les orientations musicales que vous avez prises ?

Cris : On est en plein enregistrement effectivement… Concernant sa sortie, on ne sait pas encore quand, ni comment, mais ça se prépare. Pour les orientations musicales, toujours une très bonne cohérence avec les deux premiers EP, avec un chouilla d’évolution aussi, on essaye de se surpasser, puis le line up a changé, le niveau global des musiciens aussi, on tente des trucs un peu plus techniques… On va dans ce sens…

Pouvez-vous nous parler de votre méthode de composition, êtes-vous dans l’optique d’un album « concept » avec un univers ou au contraire quelque chose de moins cadré ?

Cris : L’album en lui-même n’est pas un album « concept » avec un univers… On suit en toute logique l’univers de « Tale of Crime » et de « Full of Lies », visuellement et dans les compos… Disons qu’on a essayé d’instaurer un « univers » autour du groupe, des morceaux, des paroles… Et cet album, « When Reasons Collapse » en fera partie intégrante, un album assez sombre, brutal et mélodique, comme le reste, mais en plus élaboré.

Ji : J’espère que ça se sentira sur l’enregistrement, et que ça se voit déjà sur scène avec les nouveaux morceaux qu’on joue déjà, mais le principe de composition de Thierry c’est : il faut que chaque nouveau morceau soit impossible à jouer et fasse mal aux bras ! Après on travaille pour arriver à jouer ça en sautant partout. Sinon le travail de composition a porté sur un peu plus de nuance entre passages calmes et bourrinage, toujours dans une optique de live et d’efficacité ce qui reste la base de l’esprit du groupe.

Que peut-on vous souhaiter pour la suite, comment l’envisagez-vous ?

Cris : On peut nous souhaiter plein de tournées, de concerts, de nouvelles rencontres et de nouvelles découvertes musicales, plein d’autres albums…. C’est ce qu’on voit pour le futur…

D’après les photos qui traînent sur FB et internet, il semble que certains d’entre vous attaquent les autres avec leurs instruments, que l’un d’entre vous a un pied pourri, que votre chanteuse se lèche l’aisselle gauche avant de rouler des pelles pour vendre vos bonnets. Considérez-vous cela comme une loi du milieu ou une marque de fabrique?

Cris : C’est notre marque de fabrique, dans d’autres groupes il y en a bien qui mangent leurs excréments…

Ji : Je dois révéler de nouvelles photos de mon fameux pied d’ailleurs …

Avant que l’on ne se quitte et que je prenne un bonnet, avez-vous quelque chose que vous souhaiteriez ajouter pour les lecteurs de Lords Of Chaos ?

Cris : Oui, achetez nos bonnets ! 😉

Bienvenue aux nouveaux lecteurs de Lords of Chaos, si vous ne nous avez pas encore vus en concert, n’hésitez pas à passer et à discuter si vous le souhaitez, ça nous fait toujours plaisir, si vous ne nous connaissez pas, allez jeter une oreille à notre son, à notre album, et si vous nous connaissez déjà et que vous aimez ce qu’on fait : bisous, nous aussi on vous kiffe !

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