[Interview] SOUND OF MEMORIES

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Tout d’abord pourriez-vous simplement vous présenter, et nous indiquer vos parcours musicaux ?

Sound of memories : Sound of Memories est un groupe qui existe donc depuis 2010 mais qui n’est pas la première expérience musicale de ses membres. Chacun d’entre nous a joué dans des formations diverses aux styles larges (rock, fusion, funk, punk/hardcore, death…). Ces expériences ont permis à SOM de ponctuer sa musique d’autres styles et de définir ce que doit être la lignée musicale du groupe.

De manière plus individuelle, Lucho a fait un an de musicologie à l’université d’Evry Val d’Essonne (cours d’arrangement, d’harmonie, de dictée musicale…) et pratique la guitare depuis plus de dix ans.

Alain, de la même façon, a appris la guitare en école de musique pendant plusieurs années, avant de pratiquer et de s’exercer de façon plus autonome. Il compte une dizaine d’années de guitare également.

et Fab est guitariste et bassiste depuis plus de dix ans.

Flo a commencé par la guitare, mais il s’est rendu compte qu’il pouvait crier comme un goret donc il a laissé tomber la guitare pour se mettre à 100% au chant, il a commencé il y a 12 ans environ, après pas mal de groupes, plus ou moins à succès, il s’est installé chez Sound of Memories sur le long terme.

 

Sound of memories existe depuis 5 ans, vous avez expérimentés plusieurs line-up avec des sons finalement très différents, vous considérez être aujourd’hui arrivé à ce que vous souhaitiez initialement ?

SOM : Pas forcément, car initialement nous ne nous projetions pas vraiment dans un death mélo assez massif, nous étions dans l’optique de faire du heavy thrash avec une base mélo et une voix growlée, mais notre musique a muté avec les différents membres qui sont passés par le groupe et qui ont développé tel ou tel aspect. Le Sound of Memories actuel est le prix d’un consensus entre tous les membres et les volontés musicales de chacun. Nous avons durci le ton par rapport aux débuts et avons acquis plus de professionnalisme dans la phase de composition et d’arrangement : nous avons trouvé une marque de fabrique, une « patte » à nous, mais nous souhaitons nous renouveler et chercher sans cesse différentes approches. C’est pour cette raison que le deuxième album sera différent de To Deliverance, on ne veut pas faire la même musique à chaque fois. Certes c’est un risque, mais on est comme ça après tout. Synthétiser toutes nos influences dans une composition, c’est la tâche la plus difficile pour un groupe.

 

Vous avez rapidement transformé l’essai avec votre premier EP et avez réussi à pas mal vous produire. Quels enseignements avez-vous tiré de ces premières prestations lives ?

SOM : Nous avons appris à jouer ensemble, à nous écouter, à développer un jeu de scène énergique même si le compromis entre un bon jeu de scène et  une mise en place rythmique parfaite est encore à travailler car c’est  un effort de longue haleine. Il est certain que la partie la plus importante du travail reste encore à effectuer, mais ces premières prestations nous ont donné quelques automatismes/repères, et surtout l’envie et la motivation de s’améliorer. C’est assez addictif.
Après, comme tout groupe, les débuts furent laborieux que ça soit au niveau technique, présence scénique ou autre. On s’est vraiment beaucoup amélioré même s’il nous reste beaucoup de travail à accomplir, et c’est ce qui nous motive. Voir toujours plus loin, est notre leitmotiv !

 

« To delivrance » est un album assez surprenant, je vais y revenir mais pourriez-vous nous expliquer le concept , la thématique de cet album ?

 

Flo : To Deliverance est un album sur la folie. Tout d’abord laisse-moi revenir sur la genèse de ce concept, on était tous plus ou moins dans des périodes difficiles de nos vies, pour plusieurs raisons… On voulait ancrer cette période dans un instant « t », comme une sortie de thérapie tu vois. On voulait se tourner vers une musique plus sombre, quand tu écoutes l’EP, c’est vraiment flagrant. Nous avons donc pris ce thème et nous l’avons traité d’une certaine manière. Chaque chanson a un concept de la folie différent, je te prends quelques exemples. The Vulture’s Pride concerne la folie de la cupidité, Amenaa concerne la vengeance ou encore Confined in struggle parle plutôt de la folie guerrière et de la soif de sang. Il y a des chansons un peu plus personnelles comme Momentum ou d’autres mais qui ne sont pas sur l’album (peut-être qu’on les sortira un jour !).

Fab : C’est pourquoi nous avons voulu illustrer au travers de la pochette, cet univers dérangé ou l’illogisme règne. l’abstraction collait très bien à la thématique de la folie, alors nous nous sommes inspirés des travaux d’Escher, de Dali et de Magritte.  Above Chaos, le graphiste qui a conçu l’artwork, a synthétisé ces idées en intégrant son style et en fusionnant parfaitement les divers éléments. Il a réalisé un superbe travail ou le chaos et l’ordre semble régner. Nous voulons faire partie de ces groupes conceptuels qui ont une identité visuelle forte déclinée sur plusieurs albums.
Il y a pour moi qui suis d’une génération avant la vôtre une certaine surprise à l’écoute de votre son. Il n’y a rien que je ne connaisse pas, au contraire, il y a quelque chose d’un peu rétro dans votre son. On trouve un mix « un peu gras » qui correspond volontiers au son des groupes de death thrash des années 90, quelque chose d’un peu plus « bourrin » et un peu moins « hype que ce qui se fait couramment en ce moment.

Cela me mène vers 3 questions connexes : Quelles sont vos influences revendiquées ? Avez-vous conscience d’avoir un côté « vintage » et quel regard avez-vous sur le visage du milieu « metal » actuel ?

 

SOM : Les influences au niveau de la musique sont principalement celles des groupes avec lesquelles nous avons grandi, notamment à Metallica, Iron Maiden, Slayer et dans une moindre mesure Children of Bodom. C’est un processus inconscient car nous avons tellement rodés leur Cds, que la musique de ces groupes est gravée en nous, mais en aucun cas  c’est une démarche délibérée, une concertation mutuelle, du style : tiens sur ce couplet il faut un riff  à la Metallica, ou à la COB.

Sur le son des guitares c’est par contre totalement assumé, nous souhaitons nous situer entre justement ce que tu nommes le « milieu actuel » et la vieille école. Car beaucoup de groupes dit modernes un son souvent trop « chimiques », « aseptisés » et « compressés », freinant la variabilité, la dynamique du son  et le côté humain. La brutalité et le mix écrasé des productions Death des années 90 (surtout les productions de Scott Burns pour Sepultura, Death, Cynic et Atheist) servait bien l’imagerie de ces groupes et renforçait leur puissance en évitant l’écueil d’une trop grande propreté qui adoucirait le propos et la musique. Le Death vient de ce son cru et agressif aussi donc nous essayons perpétuellement de garder un point d’ancrage dans le passé en utilisant des idées de sons plus à la pointe.

Nous écoutons peu de groupes actuels hormis des groupes qui justement ont un pied dans la vieille école. Outre les influences cités, certains de nos membres adorent les groupes de la scène scandinave comme Arch Enemy, ou plus modernes comme Insommnium , nous ne sommes pas fermés sur des styles très récents comme le djent, le death core ou metal core mais cela nous touche moins et ne correspond pas vraiment à l’univers de SOM .

 

Vous êtes-vous surpris vous-même pendant la composition ? J’entends par là, partiez-vous d’idées très claires et nettes de ce que devait rendre chaque titre où y-a-t-il une grande part de feeling sur une idée de base ?

 

SOM : Il y a un énorme travail individualisé fourni au départ pour chaque composition. Alain, Lucho et Fabien ont composé beaucoup de matériel qui a été retravaillé ultérieurement par le groupe et notamment par Flo au niveau des arrangements. L’idée était que la musique serve la thématique de l’album, celle de la folie. Ensuite, ce thème étant très précis, nous avons dû effectuer une sélection très importante pour créer un contenu homogène et cohérent sur la musicalité et l’évocation de la folie sur le CD. De nombreuses chansons auraient potentiellement pu figurer sur To Deliverance, cependant les 10 que nous avons choisis sont celles qui reflétaient au mieux cette ambiance sombre que nous avons voulu donner. Mais une grosse vingtaine de chansons a été composée pour cet album.

Lucho : Personnellement je me situais dans une période assez compliquée dans ma vie, avec des angoisses personnelles, et la musique m’a toujours aidé à libérer ses tensions inhérentes. C’est pourquoi je crois que l’inspiration est venue de façon très spontanée surtout sur des chansons comme Amenaa, To Deliverance ou From Above. Les riffs, les notes, les mélodies sont venues sans trop réfléchir au mode ou aux accords utilisés. Cependant  la structuration des chansons a été un travail plus intellectuel, souvent nous redécoupions les titres tous ensemble, dès fois nous supprimions des parties, ou au contraire nous en ajoutions. Chaque chanson à son histoire, mais la démarche artistique était de les relier entre elles, pour créer un univers sonore bien précis.

 

Y a-t-il un titre particulièrement important ou significatif pour vous sur cet album, pourquoi ?

Chaque titre compte, mais la chanson To Deliverance est sans doute la synthèse de ce que nous pouvons proposer quant à la thématique de l’album, c’est également le titre ou l’on trouve des influences musicales plus revendiquées au niveau des styles hors métal.

 

Vous avez tourné avec un EP, vous avez un bon album à défendre aujourd’hui, quels sont vos projets de dates actuellement ?

 

On est plus sur du long terme, on compte faire vivre cet album, on a une bonne dizaine de dates en prévision, dont certaines assez « énormes », une grand première pour nous en fait. On était plutôt dans le cercle « ultra mega underground parisien », et on sort un petit peu la tête de l’eau donc on a quelques propositions sympathiques.

Pour le court terme, on sera le 14 Novembre au Scen’art à Boussy-Sain-Antoine dans le 91 avec nos amis de Daturha, Xi-oX, INCRY et Acyl. Et également le 28 novembre pour notre release party au Studio CAmmpus avec un plateau XXL : K.A, Beyond Chronicles et les malades de Death Decline !

 

Après on a d’autres projets pour l’album, peut-être un videoclip ? Peut-être une nouvelle sortie dans d’autres pays ? Une tournée à l’étranger ? Tu auras quelques réponses dans les semaines et mois à venir J.

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