[Interview] LOUDBLAST

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C’est avec grand plaisir que j’ai pu rencontrer les membres de LOUDBLAST, Drakhian et Stephane Buriez à l’occasion de la sortie de leur album Burial ground, prévue le 28 avril 2014. Je ne vous dis pas tout immédiatement, il y aura une chronique pour ça, mais je peux d’ores et déjà vous annoncer que cet album sonne plus lourd que jamais et n’hésite pas à piocher dans des ambiances très sombres. C’est donc à la Manufacture à Paris que j’ai eu le privilège de rencontrer ces deux musiciens et d’aborder, non seulement, ce nouveau projet mais de ratisser un peu la carrière de LOUDBLAST, groupe qui a bercé une partie de ma jeunesse… Après quelques échanges de civilités métalliques nous avons abordé ces questions : 

Certains membres de Lords of Chaos et de nos lecteurs se demandent ce que sont devenus les membres d’origine de LOUDBLAST, François Jamin et Nicolas Leclercq, sont-ils encore actifs dans le milieu ? 

SB : Et bien Nicolas Leclercq a quitté LOUDBLAST lors du split en 99, il a passé des concours dans l’administration et il a un boulot comme Monsieur-tout-le-monde comme on dit mais enfin, il s’y plait. On est encore en contact de temps en temps et ça va…

D : C’était un putain de gratteux…

SB : Oui, avec des super rythmiques. C’est un super copain, on s’est rencontrés on avait 15 ans et on a monté LOUDBLAST ensemble….
François Jamin, lui,….. il a arrêté et euh….je sais pas trop ce qu’il fait… on ne s’est pas quittés en bon termes.

D : Tu quittes LOUDBLAST, ta vie s’arrête (rires).

SB : Bon puis Alex d’AGRESSOR, on sait ce qu’il devient, il continu et on ne va pas tarder à se retrouver.

Justement, lorsque vous vous êtes reformés en 2002/2003, c’était censé être éphémère et ne pas durer non ? 

SB : en fait c’était un concert « hommage », enfin pas hommage, mais un concert de soutien à Chuck Schuldiner justement et il s’agissait de récolter des fonds pour sa fondation. Ca s’était super bien passé, Alex d’AGRESSOR nous avait filé un coup de main et puis on s’est dit bon bah on remet le couvert !
Perso, c’était une période de ma vie particulière où il y avait beaucoup de changements. L’album avait été conçu disons bizarrement, il y avait des choses où l’on pensait que ça marchait encore mais ça ne fonctionnait plus. En même temps notre DVD était sorti, ça a re-secoué les choses et on est repartis sur de bonnes bases…

Des bases très différentes, vous n’avez pas été tentés de repartir avec un autre projet que LOUDBLAST ?

SB : Bah euh… c’est quand même le même projet. Le groupe avait apporté sa pierre à l’édifice… Puis bon, LOUDBLAST c’est mon bébé, je n’avais pas envie de l’abandonner. Ca, ce n’est pas dans mes principes.

Pourtant, à l’époque de la séparation, il y avait bien eu CLEARCUT ?

SB : Bah CLEARCUT oui…

D : Il s’agissait de faire un truc différent.

SB : Oui, de faire autre chose avec des gens différents.

D : Oui, c’était quand même différent avec des samples. C’était la volonté de se diversifier un peu, la capacité d’avoir une autre vie et de faire des choses très différentes.

SB : Oui, c’est vrai. Malheureusement, dans le métal et surtout en France, dès que tu sors des sentiers battus, tu as des levées de boucliers « Mais qu’est-ce qu’ils font ?!  Il s’est coupé les cheveux, il ne joue pas du LOUDBLAST, c’est quoi cette merde !».
N’empêche que l’album de CLEARCUT est sorti en 2000 et il n’a pas pris une ride…

Puisqu’on parle de CLEARCUT, vous vous êtes reformés au JP FEST cette année de manière éphémère encore en théorie, ça le sera vraiment ?

SB : Oui, on l’a reformé pour un jour, on va dire qu’on l’a fait pour ce fest, pour JP parce que c’est mon pote !
C’était mon petit voisin. C’est moi qui l’ai initié au Metal, c’était important que ce soit là.
Tu vois, dans le cadre de ce festival qui a lieu tous les ans, qui a une cause, ça avait du sens.
On a déjà assez de taff avec LOUDBLAST, on ne peut pas aller se perdre avec deux groupes…

Pourtant tu débordes largement dans d’autres projets ?

SB : Oui bien sûr…

D : La chose prioritaire, ça reste LOUDBLAST…

Revenons à LOUDBLAST, vous sortez juste de tournée avec BENIGHTED, déjà c’était bien ?

SB : Oui, trop bien !

D : Super bien oui !

SB : Je crois que c’est une des meilleures tournées qu’on ait faites !
D : Déjà, je pense qu’on a un groupe qui a un noyau dur très saint avec des musiciens, des techniciens très soudés et on s’y est tous bien retrouvés. On a une grosse entente musicale et humainement, ça a super bien marché.

SB : Oui ça a fait une vraie famille, on ne s’est forcés à rien, c’était un bon plateau avec deux groupes extrêmes mais différents.

D : Oui puis c’est un groupe professionnel qui connait la scène, le public…

SB : Ca a été un plateau fédérateur, un vrai succès car ce n’est pas gagné d’avance quand tu fais 17 dates d’affilées en France. Et je te dis, ça a été un succès humain.

Justement, je me posais la question, vous êtes deux groupes très différents, l’un vient vraiment du milieu Core, l’autre Death, vous avez eu l’impression d’attirer deux publics différents ou, au contraire, un public commun ?

SB : Il y a un public commun et, ce que j’ai constaté, c’est qu’il n’y avait pas de scission.

D : Un peu, ça dépend des endroits mais il n’y avait pas un échange de public.

SB : Tu vois, ce qui est important c’est qu’on ait réuni plein de metalleux et ce qui était important c’est qu’on n’avait pas l’impression qu’un groupe était plus en avant que l’autre.

D : En tous cas, si des gens sont venus pour un groupe particulier, ils sont restés pour l’autre.

SB : C’était l’achat gagnant on va dire !

Vous avez fait cette tournée alors que l’album n’est pas encore sorti, ça sous-entend que vous allez repartir directement ?

SB : Bah oui ! Enfin l’album sort le 28 avril donc là on a encore quelques dates. Après ce sont les festivals qui vont vite arriver et ça va laisser le temps à l’album d’être bien distribué.
Pour tout t’avouer, c’est le but !
On va faire une tournée du Québec à la rentrée, et ré-embrayer sur une grosse tournée européenne dès septembre je pense.
Soit en tête d’affiche, soit en support d’un gros groupe mais bon on va avouer, disons, cette stratégie (rires).

Justement, question festival, tu as toi, Steph, une activité télévisuelle mais ça va devenir une habitude le HELLFEST, non ?

D : Bah LOUDBLAST au HELLFEST, c’était il y a quatre ans !

SB : Bah… c’est cool non ?
Il faut dire que comme Stéphane met les pieds dans pleins d’autres groupes, d’autres formations il est toujours quelque part sur scène…

SB : Oui puis là ça va être plein, ça l’est à chaque fois. Il y a la Altar stage, pour moi, c’est the place to be ! J’aime bien cette scène, ce qui se passe sous ces tentes-là…

Parlons de Burial ground, on est quand même là pour ça ! J’ai eu l’album, j’ai jeté une oreille dessus même si je ne l’ai pas assez digéré pour avoir des questions hyper précises titre par titre mais on constate quand même un alourdissement du style au fil des années.
C’est un choix musical de goût ou une nécessité de s’adapter ?

SB : C’est l’évolution de notre collaboration tout simplement (regard vers Drakhian).

D : Je pars toujours du même postulat. Quand tu commences à composer un album, tu n’as pas un cahier des charges. Tu ne te dis pas qu’il faut qu’il y ait tel ingrédient, tel truc.
En fait pour la création, heureusement, ça t’échappe un peu et tu maîtrises ou tu ponces les angles en fonction de tes goûts. Mais bon, on n’a pas une idée hyper précise de comment ça va finir et tant mieux d’ailleurs.
La volonté c’était de faire quelque chose qui soit assez novateur dans LOUDBLAST, qui nous plaise et qui reflète bien ce qu’on a pu vivre personnellement, musicalement et humainement.
Voilà le résultat ! Ce qui joue, c’est que la première couche a été bien mise en place et, après, tout ce qui a été placement de voix d’arrangement et les interventions de guitares a été très soigné.
Après, c’est le mix de Francis qui fait vraiment quelque chose de monolithique.

Monolithique, c’est le bon terme, est-ce que vous n’avez pas peur de perdre un peu vos fans à force ?

SB : Heureusement, on ne s’est jamais posé la question comme ça. On ne s’est jamais dit « Tiens, il faut qu’on fasse un album pour les fans de LOUDBLAST », jamais !

D : On ne s’est jamais posé la question comme ça, non…

Je ne dois pas être le premier à vous le dire cela dit… 

D : C’est vrai mais après c’est un choix, tu as les groupes comme AC/DC ou MAIDEN qui te sortent toujours le même album et ça marche.

SB : Prend un groupe comme BEHEMOTH…( interrompu)

D :… qui a commencé à faire du Black ultra-underground et qui a fait du Death et qui fait du pur BEHEMOTH car plus personne ne joue comme eux donc voilà, les deux se valent.
C’est un choix d’avoir envie de te mettre en danger ou non.

SB : Oui, si se mettre en danger c’est ce que tu aimes, et bien voilà, nous on se met en danger.

D : Pour revenir à ta question, je pense que les fans, de toute façon, reconnaitrons toujours LOUDBLAST. Le fil conducteur et l’élément caractéristique de LOUDBLAST ça reste la voix de Steph et les mélodies intrinsèque dans les riffs. Ca ressemblera toujours à du LOUDBLAST (rire maléfique de Stéphane) !

A propos de cet album, y-a-t-il eu des faits marquants, de bonnes surprises ou des galères particulières ?

SB : Quelques embûches dans cet album… (longuement hésitant) on a perdu une amie chère qui avait beaucoup participé à l’écriture des textes, pratiquement à la fin…

D : Peu de temps avant qu’on rentre effectivement en studio…

SB : Oui, c’est aussi ça qui fait que cet album est aussi sombre. Comme tu disais, il s’est passé beaucoup de choses cette année. Ça s’appelle Burial ground, je crois que ça résume bien quel a été l’état d’esprit…

D : Oui c’est vrai.

Bon, je ne vais pas vous ennuyer trop longtemps mais, bon, une question qui ne vas pas être originale, 1985-2015 ça fait 30 ans non ?

SB : Oui…

On fait quelque chose, on met quelque chose dans le planning ?

SB : On va réfléchir à ce qu’on va pouvoir faire mais c’est évident qu’on fera quelque chose !
Pour le moment on n’a pas eu le temps de bien y réfléchir mais les 30 ans ce sera en avril, je te le rappelle ce sera en avril…
On va essayer de faire quelque chose de bien en tous cas. On a un an. Ce sera peut-être une tournée, une date particulière, une sortie enfin, on fera quelque chose !

D : Non, on ne fera rien du tout ! Allez-vous faire enculer (rires) !

Voilà, après ce bon moment passé où il ne me reste plus qu’à remercier mes deux interlocuteurs, il ne me reste également plus qu’à faire mon gros fan de base en faisant dédicacer mon CD promo et prendre un dernier demi avant de retranscrire, pour vous, cet échange !

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