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Il y a quelques temps, mon collègue Blackdog interviewait Francky par mail (vous pouvez retrouver l’article ICI).
Aujourd’hui, à mon tour de m’entretenir avec Irina et Izakar pour parler du groupe, de leur rôle dans celui-ci mais aussi du Full Metal Studio, lors de la journée organisée par Ellie Promotion au Hard Rock café de Marseille.
La première fois que je vous ai vus sur scène, c’était l’année dernière au Triel Open air et quand je t’ai entendue chanter Irina, je me suis demandé comment tu faisais pour entretenir cette voix. Tu prends des cours ?
Irina : J’ai pris quelques cours, mais très peu, avec seulement trois coachs vocaux. Généralement je m’entraîne et je pratique moi-même.
C’est ton premier groupe de metal ou tu as chanté dans d’autres groupes avant ?
Irina : Non, j’ai été dans d’autres groupes de metal avant Blazing War Machine…
Lesquels ?
Je ne pense pas que les gens les connaissent ici, en France. J’ai vécu dans d’autres pays. Je viens de Moscou mais j’ai aussi vécu en Equateur, en Amérique du Sud, aux Etats-Unis ; j’ai donc eu différents projets.
Cela ne fait pas très longtemps que tu es en France, comment s’est passée la rencontre et ton intégration au groupe ?
Irina : Je faisais un boeuf à l’hôtel de la Musique de La Capelette avec un autre groupe et le batteur de ce groupe connaissait Franky. Il avait entendu dire que Blazing War Machine cherchait un nouveau chanteur. Il lui a donc apporté mes chansons et j’ai été invitée à passer une audition. J’y suis allée, ils m’ont appréciée, je les ai appréciés et j’ai donc intégré le groupe.
Concernant le fait que vous sortiez uniquement un clip/morceau en version digitale à chaque fois, vous ne craignez pas que ça lasse le public et qu’il demande un peu plus, comme un album ?
Il est vrai que la version numérique prend sa place mais il y en a qui aiment encore avoir le produit fini.
Izakar : Je pense que c’est une part du risque. On ne s’interdit pas de le faire plus tard, d’avoir un vrai album ou même un EP. Par contre, il faut qu’on trouve les moyens de le diffuser et le distribuer correctement. On peut toujours nous le demander ,et nous, le vendre (on le fait encore avec l’ancien album), mais ce sont vraiment de petites diffusions comparées aux diffusions qu’on arrive à atteindre sur les clips.
On est dans une période de transition au niveau des supports de la musique, et forcément il y aura toujours des puristes et des avant-gardistes. Je suis resté dans les puristes assez longtemps, mais il y a quand même une nécessité de coller au développement technologique et à la demande de cette génération qui n’a presque pas connu le fait d’aller acheter un album en magasin. Il y a pas mal de gens comme ça dans le public et le fait d’acheter le support physique, je pense qu’on réétudiera la question après avoir eu un peu de recul sur la démarche qu’on a actuellement.
Au niveau du fonctionnement du groupe, vous vous situez où exactement ? Qui fait quoi ?
Irina : J’écris des textes mais j’aime aussi l’aspect visuel des vêtements. Pour les deux vidéos, «Polarity» et «Nature Of war», j’ai créé mes propres vêtements et pour certains membres du groupe également.
Izakar : Je compose au même titre que les autres membres du groupe. Je compose mes parties les trois quarts du temps mais je ne suis pas trop du style à livrer une chanson en entier.
Fab, en tant que guitariste arrive avec des chansons assez complètes et après on ré-arrange.
Dans Blazing, il y a certains morceaux qui se créent plus du mix de l’idée synthé/batterie et la guitare fait le liant. Beaucoup de chansons du premier album ont été créées comme ça.
Quand tu écris, tu t’inspires de quoi en général ? Ou de qui ?
Irina : La vie de tous les jours…mais tu dois savoir que j’aime aussi la psychologie. Beaucoup de mes paroles viennent de ce point de vue. Les expériences de tous les jours, interprétées d’un point de vue psychologique…
De quoi vous partez en général pour composer ?
Izakar : Souvent du synthé. Une idée mélodique de quelques notes au synthé va nous donner une atmoshpère, une ambiance, car c’est quand même un instrument qui a ce pouvoir. Et c’est aussi peut-être une manière un peu plus fraîche d’aborder la musique dans le metal, que de partir simplement d’une idée rythmique batterie. Il nous arrive de le faire mais souvent c’est le mélange rythmique/mélodique qui permet de créer notre musique.
Il y en a qui apportent d’abord les textes et qui composent ensuite aussi…
ça se fait mais pas chez nous. Maintenant, Irina est quand même quelqu’un qui a beaucoup de créativité niveau textes et elle en a pas mal d’avance, ça n’exclut pas de partir de l’idée.
Je pense que la musique devient vraiment intéressante quand elle est inspirée de quelque chose qui n’est pas forcément de la musique au départ. Les paroles peuvent avoir ce pouvoir. Quand on cherche une mélodie synthé, on cherche à ce qu’elle soit accrocheuse, qu’elle dégage quelque chose, que ce soit plus qu’une suite de notes. Cela amène à créer des choses plus intéressantes que de partir uniquement du côté technique de l’instrument.
Au niveau des concerts, une tournée est-elle envisagée ?
Izakar : On commence à chercher des dates mais rien de confirmé encore. On attend les retombées de notre démarche création de clips. Quand les promoteurs auront compris ou au moins mesuré l’impact, je pense que ça se réveillera. On travaille sur quelques pistes mais pour l’instant, rien d’annoncé.
En Europe peut-être ? Vous exporter un peu hors-France serait pas mal.
Izakar : S’il y a moyen oui, ce serait pas mal, dans les pays francophones frontaliers. Par contre, en Allemagne, il y a énormément de groupes et une concurrence monumentale. Ils ont une culture qui est plus ancrée dans le metal qu’en France et c’est un pays qui est super à travailler, mais pas si facile au vu du nombre de groupes.
Ou au sud, en Espagne par exemple, où il est plus facile pour nous d’aller.
L’exportation, on en a envie mais il y a moins de garantie d’avoir du monde. Quand tu joues loin, tu as un peu l’obligation d’être accompagné d’un groupe qui te garantira un minimum de gens dans la salle.
Par rapport à votre style, il y a un grand débat. Certains disent que vous faites du Black et d’autres non…
Dans quoi vous vous casez ?
Izakar : C’est dur à dire…Je ne pense pas que ce soit vraiment du Black. Sinon les puristes vont sauter au plafond.
Je pense qu’on prend des influences Black dans tout ce qui est Black symphonique (Cradle, Dimmu…), tout ce qui est hors-true Black, le côté Mayhem, Burzum où il y a une ambiance qu’on peut rechercher de temps en temps mais qui n’est pas notre base de composition, à aucun moment.
Si tu veux répondre là-dessus …(Se tournant vers Irina)
Irina : Non, je suis d’accord avec toi, je ne nous considère pas vraiment comme un groupe de Black Metal.
Izakar : Etant donné qu’on s’offre la liberté de mettre à peu près toutes les influences qui nous plaisent en gardant cette cohérence générale qu’on essaie de tenir depuis le début, je pense que nous mettre dans un style serait une erreur.
Je préfère dire metal extrême. Après, au combien c’est extrême, aux gens de juger.
Tout le monde ne peut pas toujours être d’accord…
Voilà, chacun a son référentiel en matière d’extrême.
Je pense qu’on a joué dans un délire un peu Power/Black/Indus. Cela ne veut un peu rien dire à partir du moment où tu commences à mettre trois termes à la suite mais c’est un peu ça.
Quand vous enregistrez, c’est dans ton studio ?
Izakar : Pas tout. Le prochain titre est produit en partie dans mon studio, il est aussi produit par Fab. Je fais le mixage actuellement mais tout n’est pas forcément produit dans mon studio. C’est aussi une volonté du groupe de pouvoir se diversifier et ça va de pair avec cette démarche de pouvoir créer à chaque chanson quelque chose d’un peu différent. Après, l’avantage de travailler dans mon studio c’est que tant que ça nous plaît pas, on peut toujours insister sur l’ingé son. C’est une certaine liberté mais je ne veux rien imposer au groupe. Si on veut tester un autre producteur, on le fera.
J’ai vu aussi que tu proposais aussi des remises à niveau en anglais pour les musiciens dans ton studio
Izakar : Oui, c’est souvent un problème en France. C’est important pour un groupe qui veut avoir une portée internationale. C’est le bassiste de Blazing qui fait ça, il parle mieux français que moi et pourtant il est anglais. Il est prof de langue. J’avais eu cette idée parce que c’est souvent un frein à la diffusion à l’international. Après, je n’ai pas souvent de groupes qui ont cette ambition, bien souvent ceux qui l’ont ont déjà fait le travail nécessaire.
Mais c’était une idée qui ne me paraissait pas incohérente.
Tu ne reçois donc que des groupes de metal ou tu fais tous les styles ?
Izakar : Je ne fais que du metal. Je suis spécialisé dans le metal, rock et on va dire electro. Dans la mesure du possible, un mélange des trois c’est cool. Je préfère me spécialiser, je sais que je suis meilleur sur ça parce que j’ai de l’expérience là-dedans. Même si je vais apprécier de travailler une musique un peu plus rock ou electro/rock avec du chant clair, je veux qu’il y ait de la guitare et j’ai besoin d’avoir une certaine énergie dans la musique.
Je n’ai vraiment pas envie de faire du jazz dans mon studio, je ne sais pas travailler cette musique et mon studio n’est pas du tout orienté pour.
Je pense qu’à un moment donné, il faut se spécialiser. Si tu veux tout faire, c’est dur d’être bon partout.
Vous pouvez (re)trouver tous les renseignements sur le site internet du studio : http://www.fullmetalstudio.fr/
Toi qui es du coin, que penses-tu de l’évolution de la scène locale ?
Izakar : Je pense qu’elle s’est pas mal réveillée comparé à il y a quelques années. Je pense aussi que le fait qu’internet permette de se populariser et de diffuser sa musique, son visuel plus facilement aide, pas seulement au niveau local, à se donner une identité et créer quelque chose autour de son groupe sans forcément réunir beaucoup de monde dans les salles. Donc les groupes locaux qui débutent arrivent à se mettre à un certain niveau.
Je n’ai plus de questions….ah si, une dernière ! La spéciale Lords Of Chaos.
On n’a pas du souvent vous la faire…On voudrait connaître la couleur de vos sous-vêtements.
Irina : Noir !
Izakar (qui ne se souvenant plus a dû regarder, désolée pour les absentes) : Noir et gris !
Merci à vous deux de nous avoir accordé de votre temps !
Merci à Ellie Promotion d’avoir organisé cette journée, à Mortis Humanae Productions d’être passé et merci au Hard rock café de nous avoir reçus !
Facebook–Presse-Photo du groupe par Jo Slippel et Dinou-shotime