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Suite à la chronique du premier EP « 3 ème guerre » d’ Aksaya, j’ai découvert un groupe qui au-delà de jouer de la musique semblait vouloir parler de beaucoup de choses.
J’ai donc souhaité donner une autre tribune au groupe.
La prolixe Fanny alias Gaia Aaria qui mène le groupe à la baguette (c’est la batteuse) nous éclaire, et c’est nécessaire, dans leur si sombre univers…
Commençons par le début, pouvez vous me dire comment est née votre formation, votre rencontre entre musiciens et éventuellement vos antécédents musicaux ?
Notre groupe est né d’une rencontre entre Chris (guitare/chant) et moi-même (batterie) et de deux univers musicaux complètement différents : le « rien » ou le « tout » musical de Chris et le black métal pour ma part. Chris compose tout et nous écrivons ensemble les textes. L’âme d’Aksaya se situe aux confluences de nous deux. Des musiciens nous ont tour à tour accompagnés, et nous avons stabilisé notre line-up à l’arrivée d’Allan (basse) en septembre 2013. Son univers à lui va de la musique classique, au rock en passant par le métal sous toutes ses formes.
Avant Aksaya, nous avons tous joué dans d’autres formations de métal, (hardcore, black métal, punk métal) diverses et variées…certaines plus connues que d’autres, mais seul Aksaya compte à nos yeux !
C’est le projet musical de notre vie.
Vous êtes clairement un groupe de black metal, quelles sont les influences que vous revendiquez ?
C’est Chris qui compose la totalité des morceaux et il n’écoute pas, ou peu de musique. Il a quelques groupes de prédilection (Dissection – The Somberlain ), quelques morceaux fétiches et ça s’arrête là. Du coup, je ne vois pas d’où peuvent sortir ses influences, de ses émotions peut-être. La voix, totalement black, ainsi que mes parties batterie, amplifient cette teinte black métal je pense (car pour le coup, je n’écoute que du black métal traditionnel : Satyricon, Gorgoroth etc…).
« AKSAYA » n’est pas un nom choisi au hasard, pouvez-vous éclairer nos lecteurs sur sa signification ?
En effet, le terme a été choisi en toute connaissance de cause, pour sa signification, son origine et sa sonorité. Aksaya signifie donc « Incorruptibles » en Sumérien… Notre civilisation doit tous ses grands mythes fondateurs aux sumériens (et accessoirement l’écriture, ce qui n’est pas rien !). Sans être passéistes à tout prix, savoir d’où nous venons est nécessaire, pour savoir qui nous sommes ! C’est donc notre héritage, et nous restons fidèles à nos valeurs, à nous même : « incorruptibles ».
Vous abordez de nombreux sujets dans vos textes, plutôt sombres, quelles sont vos sources d’inspiration ?
Nos sources d’inspiration sont le monde qui nous entoure. La société, les autres, l’être humain, ce mammifère grégaire mais paradoxalement hostile aux autres…Nos morceaux traitent de ce qu’il y a de plus noir dans notre mode de fonctionnement sociétal. Cette thématique n’a pas pour but de coller à tout prix à un précepte ou à une identité black métal. Mais nous sommes des observateurs de la société et de ses travers et c’est ça qui nous inspire : les déviants, les sociopathes, les guerres déclarées encore et toujours pour des motifs « lobbyistes », les hypocrisies économiques et religieuses, la consommation de masse et les « jeux du cirque » (en ce moment ce sont les JO) qui étouffent la révolte… Nous espérons tirer une sonnette d’alarme et délivrer tout de même un message d’espoir : battons nous pour ce en quoi nous croyons, restons « éveillés » et gardons les yeux ouverts et l’esprit critique, afin de ne pas totalement sombrer dans le chaos et l’apocalypse de la pensée unique.
C’est ainsi que nos morceaux semblent traiter de sujets variés, mais forment une unité autour du thème de la troisième guerre. Notre Ep a donc pour titre et thème la guerre qui risque de se produire, mais pas seulement ! C’est avant tout celle que nous subissons, sans vraiment la percevoir : destruction de notre environnement, de notre alimentation, aliénation à la consommation de masse, aux divertissements de masse, contrôle des individus, fin du libre arbitre, « dictature-démocratique » de nos choix….qui aboutit à une mort lente, mièvre, morne, insidieuse de l’espèce humaine… Et là aussi, nous encourageons l’être humain à réagir, à « briser ses chaînes », à se libérer…D’où des appels récurrents dans nos textes au combat (qui n’est pas seulement celui de la rue, ni forcément celui qui mène à la violence, le combat peut en effet prendre plusieurs formes !), à la prise de conscience et à la désobéissance « raisonnée ».
Ainsi, « Prisonnier » traite d’un sérial killer, prisonnier de ses pulsions et qui cède à sa folie. On peut y voir un deuxième degré de lecture, avec notre société qui elle aussi, tout comme cet individu, cède à sa folie et entraine l’humanité à sa perte. D’autres textes sont des hommages au passé : aux guerriers ancestraux qui ont su prendre les armes pour ne pas subir (« Combattants » ou « Brise tes chaines ») et qui nous semblent être des exemples à suivre, enfin, « Post Little boy » est un rappel de l’histoire et évoque la première bombe A (qui avait pour nom de code « Little Boy ») larguée sur Hiroshima le 6 août 1945, alors que la guerre était finie. Ce morceau appuie essentiellement sur le ressenti des civils, sur l’horreur du geste et la manipulation politique autour de ce largage/carnage (qui était en réalité le premier essai nucléaire en conditions réelles).
Vous considérez vous comme objectifs, noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir ?
Bien sur que non ! Mais le chemin est long et difficile ! Notre imagerie et notre univers post apocalyptique sont une métaphore. C’est donc une alarme que nous tirons ! Réagissons, agissons ou le chaos (mental) et le vide nous guettent.
Quelles sont les difficultés majeures pour un groupe comme le votre, être un groupe de black français, être originaire du Loiret, d’avoir une fille aux fûts (j’espère qu’en 2014 non)?
Il est clair qu’être originaire et vivre dans le Loiret ne facilite pas les choses pour construire un line up stable (faible densité de population, et de musiciens/metalleux). Quant au fait d’être français ou d’avoir un élément féminin dans nos rangs ne change pas grand-chose !
(ndlr : ouf)
Reparlons un peu de l’EP, votre artwork évite le cliché et le mauvais goût de certains groupes de black, comment l’avez-vous réalisé ou fait réaliser ?
L’artwork colle pleinement à notre thématique post apocalyptique et a été entièrement réalisé par Chris, qui a de bonnes bases en photographie et info-graphisme.
Quels sont pour l’heure vos projets à plus ou moins long termes ?
Nos projets musicaux consistent à mener Aksaya le plus loin possible ! Nous n’avons pas de « Side Project » et nous nous consacrons à ce groupe à 200 %. Nous recherchons des concerts partout et un label.
Dans l’immédiat, nous jouons le 23 mars au Klub, aux côtés de nos compatriotes du Loiret les excellents « Savage Anihilation » et « Pestifer » ; ainsi que le 5 avril à Pont Sur Yonne (près de Sens, 89) avec « Lurking » et « When Reasons Collapse », entre autres.
Notre EP est autoproduit et distribué le 14 mars 2014 chez Cold Raw Records
www.coldrawrecords.com
www.facebook.com/ColdRawRecords
Pour terminer que voudriez-vous dire aux lecteurs de Lords of Chaos qui n’ait pas été abordé ?
« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. » (Albert Einstein)
Je me doutais que Fanny finirait sur quelque chose de positif, je le voyais venir, et je la remercie pour ses réponses.
Encore une fois je constate que les autres sont au bistrot pendant qu’elle bosse.
Quant à vous, lecteurs, il ne tient qu’à vous de devenir public, les prochaines dates sont annoncées.