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Label : Frontiers Records
Note : 9/10

Après 5 ans d’absence discographique, WINGER déploie de nouveau ses ailes à l’approche des jours meilleurs…

Revenus d’entre les morts car victimes du génocide « grungiesque » du début des années 90, Kip et ses acolytes renaissaient de leurs cendres en 2006 avec le sobrement nommé « IV », dans une veine plus prog et plus heavy, bien éloignée de « Sahara » mais non sans rappeler les consonances de « Pull » (1993).

Ainsi, si vous êtes restés accrochés aux 2 premiers albums, sans jamais vous faire à « Pull » et ses descendants, « Better Days Comin’ » risque fort de vous conforter dans votre position aux premiers abords… Mais je pense qu’il faut désormais se faire une raison et que le WINGER de « Sahara » est maintenant enterré sous la dune et que les « Hungry » ou « Seventeen » font bel et bien parti du passé. Mais malgré tout, rejeter en bloc ce nouvel opus constituerait une regrettable erreur car il nous réserve quelques surprises…

Ca démarre plein gaz avec « Midnight Driver Of A love Machine » (up-tempo) et quelques virages plus tard avec « Rat Race » (Speed) où le combo nous entraîne sur des pistes que ne renierait pas Daytona, les pots sont rouges et les pneus fument ! Malgré la vitesse à laquelle nos amis ne nous avaient pas habitués (Rat Race), on retrouve bien la verve catchy de Kip dans les refrains, l’âme du WINGER qu’on aime est bien là ! « Queen Babylon » qui s’intercale entre les deux brûlots suscités nous ramène plutôt à l’époque de « Pull » alors que les lignes de claviers qui l’agrémentent et son chorus n’auraient pas dépareillées sur « In The Heart Of The Young », tiens….????

Avec « Better Days Comin’ », titre éponyme, on aborde une autre facette plus inattendue. En effet, pas la peine de chercher une référence dans la discographie du groupe, peine perdue, toute ressemblance avec des morceaux ayant existé serait totalement fortuite et involontaire ! C’est assez déroutant au premier abord, un peu comme le fut en son temps le « Come Taste The Band » de DEEP PURPLE qu’il n’est pas sans rappeler. Après plusieurs écoutes, ça me surprend encore mais, finalement, ce titre mérite que l’on s’y attarde et il finit par vous séduire !
« Tin Soldier » est dans la mouvance plus prog abordée sur « IV ». C’est d’ailleurs le plus prog de l’ensemble mais nous avons droit malgré tout à un refrain très « Pullesque ». « Ever Wonder » est une jolie ballade « keyboards driven » avec un refrain bien envoûtant. Fait suite « So Long China » qui est le morceau le plus « old school WINGER » de l’album, oui, finalement, Kip et Reb aidés par John (Roth) nous offrent une incartade dans le bon vieux temps. Et les effluves de « In The Heart Of The Young » nous caressent, alors que le magnifique « Storm In Me », également coécrit par nos trois Rapetous, se promène dans les jardins de « Pull », à noter que le solo est l’œuvre de John. « Be Who You Are Now » est musicalement plus proche du travail solo de Kip mais sa partie de claviers nous fait immanquablement penser aux débuts du groupe, encore un morceau envoûtant écrit par Kip & John, ce dernier nous gratifiant ici aussi d’un de ses soli… Cette nouvelle livraison se termine de fort belle manière avec « Out Of This World » qui mêle habilement le Winger actuel et le Winger old-school où l’on retrouve même quelques harmonies de « Miles Away », bien qu’il ne s’agisse point d’une ballade, et le solo de fin de Reb nous rappelle ses exploits de « Headed For A Heartbreak » !

WINGER frappe fort avec un album qui, s’il peut sembler hétéroclite dans sa livrée, est finalement très homogène. Il gagne, d’ailleurs, à être écouté plusieurs fois d’une oreille attentive afin d’en découvrir la quintessence. La direction prise depuis « Karma » semble se confirmer et la formule semble arriver à maturité, un habile mélange des origines et d’arrangements plus 21st Century. De quoi contenter les fans de la première heure et, à coup sûr, d’en gagner de nouveaux ! Oui, les jours meilleurs sont là !