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Quand on parle de Phil Demmel et de Rob Flynn, tous les kikoos Metal s’agitent la nouille en beuglant MACHINE HEAD à tue-tête et en clamant que ce sont les meilleurs…
Personnellement, je n’aime pas MACHINE HEAD. Je trouve que c’est fade et je ne vois absolument pas où est le génie dans ce groupe, surtout qu’à part surfer sur la vague et le style PANTERA le temps de quelques albums pour arriver en haut, il n’y a pas grand-chose à retenir. Et puis j’ai le droit de penser ce que je veux, non mais oh !! Cela dit, je dois quand même reconnaître qu’en live c’est vraiment pas mal et que ça poutre, mais c’est tout pour ma part.
– Mais pourquoi tu parles de MACHINE HEAD alors que ta chronique est sensée parler de VIO-LENCE ?
Tout simplement parce que la paire Demmel/Flynn a eu ses premiers faits d’armes dans ce groupe aux côtés de Eddie Billy (ex TESTAMENT et frère de Chuck Billy) et Mark Hernandez (ex FORBIDDEN et ex HEATHEN au passage). D’ailleurs Rob Flynn aura fait un tour dans FORBIDDEN, mais pas bien longtemps et a rejoint VIO-LENCE juste après.
En 88, « Eternal Nightmare » voit le jour et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une bonne paire de claques et que VIO-LENCE porte très bien son nom. La jeune formation dégage une énergie impressionnante et une hargne tout droit sortie des premiers méfaits de METALLICA (« Phobophobia ») et EXODUS (« Kill On Command », « Bodies On Bodies ») voire même MEGADETH (« T.D.S. »). Les compos sont en béton armé, la construction ultra précise où le speed burné côtois des breaks ravageurs et des mid tempos plus fracassants les uns que les autres, et où les changements de riffs sont quasi-incessants agrémentés de solos furieux qui tourbillonnent dans tous les sens.
Le point qui peut paraître le plus rebouteux, c’est la voix de Sean Killian. Partagée entre Baloff et Belladonna, elle semble être totalement hors contexte à la première écoute puis au fur et à mesure on en saisit toute les subtilités et on s’aperçoit qu’elle colle à merveille à la musique de VIO-LENCE. Si le talent de Flynn et Demmel est parfaitement illustré par les rythmiques et les parties solo, la clarté du son permet aussi de distinguer très clairement la basse (« Eternal Nightmare », « Calling In The Coroner ») ce qui n’est pas toujours très commun et fait plaisir à entendre de temps en temps.
Un album d’une grande et rare qualité malgré le manque d’inventivité et d’originalité. Phil et Rob laissent entrevoir un aperçu de leur talent en termes de riffs et de composition, qui s’évaporera trop tôt à mon gout, et nous offre un disque boosté aux hormones et qui ne demande qu’à vriller les neurones de celui qui daigne y jeter une oreille. A découvrir absolument pour les fans de Thrash bien poilu et pour les adorateurs de MACHINE HEAD qui souhaitent savoir d’où est parti leur groupe fétiche.