[Chronique] SONIC WINTER – Magical Silver Bullets and Hell Birdsongs

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Ce n’est pas tous les jours que l’on reçoit un projet comme SONIC WINTER qui tient bien davantage du collectif que du simple groupe. Car oui, autour de la passion commune de deux musiciens pour la musique d’une période tout à fait ciblée, ce ne sont pas moins de douze musiciens qui interviennent sur ce projet. Le noyau dur, c’est Jean-Marc (guitare, chant, samples) et Francis (clavier, chant, samples). Mais ne vous trompez pas, derrière ces deux prénoms franco-français, c’est un projet bien plus international et ambitieux que ça puisque le groupe est originaire de Glasgow et que l’on recense des musiciens de France, d’Ecosse, du Brésil…

« Magical Silver Bullets and Hell Birdsongs » est un album tout sauf commun, il est atypique par son line-up nous l’avons vu mais aussi par sa musique très spécifique, un rock post (ou pré, nous pourrions débattre) psychédélique qui puise ses racines dans ce noyau de culture à la limite du rock et du hard-rock original. Cette période des début 60’s aux mid’ 70’s à peine, cette période où les sons électroniques des orgues viennent rencontrer les guitares amplifiées qui se découvrent de nouveaux potentiels.

Mais cet album est aussi remarquable par sa setlist de dix-neuf titres que vous n’aurez pas le temps d’écouter entre deux stations de métro. C’est peut-être là que réside la seule faiblesse du riche projet car sur ces dix-neuf titres je suis persuadé qu’il aurait été préférable de réduire de trois ou quatre. Non pas que leur qualité soit très en dessous, c’est d’avantage la cohérence et l’effet global de l’album qui, à mon avis, aurait été renforcé. Honnêtement, c’est bien pour trouver un défaut car se plaindre d’avoir plus vaut mieux que se plaindre d’avoir moins.

Atypique, cet album l’est encore par la qualité de sa production, qui sait être cohérente avec celles que l’on pouvait rencontrer à cette époque tout en étant adaptée à nos systèmes sono actuels. Une culture  « vintage » parfaitement digérée, oui, une copie hors d’âge, il ne saurait en être question.

Je prendrai pour exemple des titres comme « Bad news from Badsville » dont les loops ultra cycliques de voix et de samples dominent une guitare au solo infini dont le son est placé en arrière. Ce mix est typique du rendu que l’on aurait pu trouver sur bon nombre d’albums et absolument représentatif d’un titre qui me mettrait à genoux en live tant il pourrait être infini, hypnotique et beaucoup plus impressionnant qu’il n’y parait. Mais ce n’est qu’un exemple car, pour chaque titre, une analyse minutieuse pourrait permettre de donner une datation assez précise, que ce soit le premier titre « Miles away » qui sent à plein nez l’arrivée de la scission 70’s du rock et de la pop électro.

On trouvera des titres totalement instrumentaux parfaitement équilibrés comme « The fall of the white panther » ou encore « girls from hell » utilisant à merveille la singularité d’une cornemuse. On tombera aussi bien sur d’élégants mais discrets guitar slides que sur des samples ou des interventions clavier très typées, bref vous l’aurez compris, pour les gens curieux, il y a de quoi faire.

Car c’est bien là l’intérêt de ce groupe, cette curiosité qui en un album peut vous faire voyager dans toute la culture de fond d’une époque en passant par la Factory et les expériences alternatives du Velvet Underground, les premiers albums d’Alice Cooper (jusqu’à Killers) ou encore Huriah Heep, Fleetwood Mac ou Neil Young… Pour les curieux aussi qui se pencheront sur l’inspiration des sujets abordés par-ci par-là comme dans « 11 june 1963 ».

C’est donc à ces curieux dont je fais partie que cet album s’adresse en premier, ceux qui ont envie d’être projetés dans une expérience et une culture que plusieurs générations ont en background acquis sans vraiment la connaitre.

Je ne peux qu’espérer que ce « collectif » soit en mesure de se produire en France, je ne me fais malheureusement pas trop d’idée, je suppose que le dynamisme légendaire de notre scène fera qu’une fois encore ce type de projet à contrecourant du commercial stéréotypé aura bien du mal à se produire.

Jean-Marc Millière: Guitare/Chant/Samples
Francis Girola:Clavier/Chant/Samples
Laurent Duval : Basse
Émile Millière : Basse
James Neilson : Basse
Mr BigBeat : Batterie
Gary Gilmour : Batterie
David Watson : Cornemuse
Dj G.Enjoy : Design Sonore
Seved Malm : Chant
Philippe Duval : Chant
Scott Malley : Chant
Dan The Pass Bus Ticket : Chant
Benjamin Løzninger : Chant
Zoé Løzninger : Chant & Choeur
Paul Cassidy : Chant

Note du relecteur : Moi ! Moi ! Je veux !

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