[Chronique] SARCOFAGO – The Laws Of The Scourge

Mike Elektrökuthör
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1991, le Death Metal est devenu la nouvelle coqueluche à la mode et beaucoup de groupes ont suivi la tendance, pas besoin de vous citer les noms, les vrais savent de quoi je parle (instant je me fais mousser).

SARCOFAGO fait parti de ceux qui ont participé au mouvement et on pouvait percevoir ce changement sur «Rotting» mais cette fois, nos brésiliens ont été assez malins pour ne pas nous pondre que des titres de 6 minutes. Bon, ils nous refont le coup du vieux titre ressorti du placard et réenregistré («The Black Vomit»), ce qui est toujours aussi inutile mais ça permet de meubler car pour le coup, SARCOFAGO a été assez avare en quantité, 7 titres dont 6 sont inédits.
Heureusement, une faible quantité de chansons vaut parfois mieux qu’un trop plein contenant plus de remplissage qu’autre chose.
Car oui, «The Laws Of The Scourge» est un sacré bon album. Déjà, musicalement, le groupe a encore fait des progrès et la musique de SARCOFAGO se retrouve transformée et c’est plus qu’appréciable. Il n’y a qu’à voir l’intro de «Piercing» avec son solo et sa rythmique tranchante. Le titre éponyme possède, lui aussi, des riffs béton avec un martèlement de fûts sans concession typique au Death Metal. Le combo nous montre aussi qu’il peut faire du Thrash bien incisif mais mélodique avec son passage limite symphonique tout synthé dehors. Oui. Vous avez bien lu les mots «Mélodique», «Synthé» et «Symphonique» dans une chronique sur SARCOFAGO. Et le mieux dans tout ça, c’est que ça marche. «Screeches From The Silence» est une tuerie et un des meilleurs titres du groupe à mes yeux, mais la palme revient surtout à «Midnight Queen». SARCOFAGO propose là, une balade Death Metal, ça peut surprendre mais pourtant les brésiliens l’ont fait. Arpèges, synthé, mélodies, jamais nos lascars n’auront été aussi subtils et mélodiques. Cette transformation nous permet de voir le combo sous un angle encore inédit et c’est une facette que l’on n’aurait jamais pu imaginer lorsque l’on entend «I.N.R.I.», qui est à la douceur ce que le Big Mac est à la gastronomie. « Secret Of The Window » se veut dans la même veine que «Midnight Queen» et est assez réussie aussi. Bien sûr, on a droit au titre bien lourd avec «Prelude To A Suicide», qui se veut bien pataud et donne l’effet d’être sous un rouleau compresseur avec sa rythmique pachydermique et son intro écrasante.

En composant de façon intelligente, SARCOFAGO est parvenu à donner une nouvelle dimension à sa musique pour notre plus grand plaisir. En mutant de cette façon, le groupe dévoile un côté épique et subtil que l’on n’aurait jamais soupçonné vu qu’il nous avait habitué à la crasse, au vomi et au traces de pets indélébiles au fond du slip. Le seul problème de cette nouvelle facette, c’est qu’elle rend la musique du groupe plus classique et accessible et cela prouve que SARCOFAGO avait dans l’espoir de faire tourner les projecteurs dans leur direction comme c’était le cas de SEPULTURA. Ce virage commercial est l’aveu d’un groupe qui souhaite vraiment décoller, quitte à vendre son âme au plus offrant.
Il en résulte un assez bon album de Death Metal, très classique malgré ses touches Doom et Thrash fort plaisantes, qui fond de ce disque une œuvre à part dans la discographie du groupe. D’ailleurs, «The Laws Of The Scourge» est le dernier bon album de SARCOFAGO. Ce dernier va ensuite s’embourber dans un grand n’importe quoi qui va ruiner et enterrer le groupe dans le cimetière d’où est sortie la pochette de «I.N.R.I.» après quoi, Lamounier signera la fin de SARCOFAGO et ira enseigner l’économie dans une prestigieuse université brésilienne.

 

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