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Aaaah le Brésil ! Ses plages, ses beaux paysages, sa passion du football, sa jungle impénétrable, ses peuples indigènes qui survivent encore de façon « primitive» et traditionnelle loin des embarras du monde moderne, ses cabinets de chirurgie esthétique, ses régimes politiques douteux, ses cartels de drogues et autres trafics en tout genre…
Les groupes de Metal de là-bas reflètent parfaitement les hauts et les bas du pays. La répression permanente dans les années 80 dû à son régime proche de la dictature, aura permit la création de combos qui exprimaient leur colère dans une musique incroyablement violente et agressive. VULCANO a été l’un des instigateurs de ce mouvement avec son album « live » qui ouvrit une brèche dans laquelle beaucoup de groupes se sont engouffrés. SEPULTURA est devenu le plus gros de tous mais il est injuste de ne pas parler des autres comme MUTILATOR, HOLOCAUSTO, OVERDOSE, ATTOMICA, SEXTRASH et bien sûr SARCÓFAGO. D’ailleurs, ce dernier naquit après l’éviction par SEPULTURA de Wagner Lamounier qui, suite à cela, déclarera qu’entre les 2 groupes il y aura une rivalité comme METALLICA/MEGADETH. Sauf que l’histoire ne rendra jamais SARCÓFAGO aussi grand que MEGADETH…
En 87, le combo sort son 1er album après moult démos et malgré le succès mondialement limité de I.N.R.I. Cet album est une relique et une perle que tout fan de Black Metal doit connaître (il parait même qu’Euronymous de MAYHEM s’était inspiré d’eux pour le look). On ne peut pas vraiment parler de Black Metal car la racine Thrash est très présente encore, puis le Black n’existe pas encore vraiment dans sa forme la plus pure. Puis ça sent un peu le Death quelques fois donc on appellera ce concept du « Thrash proto Black/Death » (je n’ai pas inventé le terme), je sais c’est moche mais I.N.R.I. est pile poil entre les 3 styles et le limiter à un seul serait trop réducteur.
Mais qu’a-t-il donc de spécial ce disque ? Bah l’ambiance déjà, elle est plus que sombre (« Nightmare »). Le chant tantôt guttural, tantôt éraillé avec, de temps en temps, des pseudos chœurs faisant penser à un évier bouché. Et il y’a les cris aigus qui surgissent de nulle part sans prévenir (« Christ Death », « The Last Slaughter »).
Et puis, je ne sais pas qui a enregistré ça, mais il devait avoir du camembert dans les oreilles. Le son est dégueulasse, batterie en avant et handicapée par un son qui donne vite mal au crâne. Je pense que la maitrise des instruments est… comment dire ? Très approximative (l’arpège de « Christ Death »… pire que « Spectrum Of Death » de MORBID SAINT. Par contre le break de ce titre tue !). Le tout est passablement mal exécuté et l’impression d’écouter une cacophonie est omniprésente. Les solos sont … pourris, moches et mal joués. J’ai lu une chronique sur SARCÓFAGO une fois, le mec disait :
– Des solos épileptiques digne de Trey Azagthoth.
A mon avis ce mec n’a jamais écouté MORBID ANGEL… Ajoutez à ce cirque, un mauvais niveau d’anglais (je vous laisse voir les paroles pour vérifier) et des paroles pourries (« Ready To Fuck »), on a un tiercé gagnant du mauvais album.
Et pourtant, je l’aime ce disque. Je suis loin d’être un fan de ce qui se rapproche du Black mais à chaque écoute de I.N.R.I. j’ai cet espèce de plaisir malsain qui me donne presque l’impression de prendre un pied d’enfer. Je pense aussi que le fait que le groupe en fasse beaucoup trop en étant conscient de ça, rend le tout plus appréciable. Le côté comique est d’ailleurs un des éléments qui font que j’aime cet album (la musique de fête foraine suivie d’un souci gastrique sur la fin de « The Last Slaughter »).
I.N.R.I. pue. C’est un fait, mais il contient des titres qui font mouche comme « Satanic Lust », « Nightmare », « Satanas » et surtout « Deathrash ». Celle-ci est carrément jouissive, son intensité et ses riffs prouvent que SARCÓFAGO peut composer des bons morceaux quand ils veulent, « The Last Slaughter » est pas mal non plus, son break est cool et ses cris aigues de jeunes pucelles effarouchées me font rire à chaque fois.
Un album indispensable pour ceux qui veulent se jeter, corps et âmes, dans les entrailles du Metal noir.