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Cet extrait de conversation est basé sur des faits réels :
– Tu aimes le Black Metal ?
– Ouais, il y a quelques groupes sympas et …
– Non, non mais je m’en fous de ça !! Je te parle du Trve Norvegian Black Metal !! Le seul et l’unique, le reste ça n’existe pas et puis de toute façon, c’est de la merde…
– Donc, tout ce qui provient d’ailleurs tu ne jettes même pas un bout d’oreille dessus ??
– Pourquoi faire ?? je sais d’emblé que c’est de la merde !!
– …
On en est là… Et c’est triste parce qu’au final, c’est gens là passent à côté de beaucoup de choses. Ce refus catégorique de découvrir des groupes d’ailleurs sous prétexte que « si ça ne vient pas de Norvège, c’est pourri » a le don de me mettre hors de moi.
Heureusement, j’ai toujours sur moi un stock de munitions susceptibles d’atteindre ce genre d’individu. « Swallowed In Black » de SADUS n’a pas eu l’effet escompté, beaucoup trop Thrash. NECROMANTIA et le fabuleux « Crossing The Fiery Path » s’est avéré trop perché et recherché, pas Trve du tout. J’ai donc joué la carte du Black d’Amérique latine. SARCOFAGO, VULCANO et HOLOCAUSTO ont eu l’air de le faire légèrement frétiller mais cela n’a pas suffit à le déstabiliser. Une racine Thrash Death encore trop présente selon lui. Il me fallait jouer sur un terrain encore plus crade et la Colombie a justement ce que je recherche.
C’est comme ça que j’ai pu lui balancer en travers la tronche ce « 888 Metal » de REENCARNACION. T’en veux de la production dégueulasse à un telle point que tes oreilles en vomissent de la cérumen ?? Tout le disque en est rempli. En commençant par les solos les plus moches que t’ai entendu (« Reencarnacion (part I) », en passant par des morceaux plus immondes les uns que les autres (tout le reste). Tout le disque suinte la mort, le blasphème, le moisi et tout ce que la musique peut avoir de pire. On peut tout de même reconnaitre que ça bombarde sévèrement. Sans aller jusqu’aux rythmiques épileptiques, on peut percevoir qu’il y a une violence rare dans chaque titre. Mais ce qui choque le plus c’est cet espèce de côté malsain qui ressort sur des titres comme « El Canto De Los Sepulcros » avec les pleurs du pire bébé au monde accompagné de notes de synthé (je crois, c’est tellement dégueulasse qu’on distingue mal), ou encore le hurlement au début de « Armageddon » suivi d’une rythmique à vomir. Mais quand on pense avoir atteint le cimetière de l’horreur et du mauvais goût, REENCARNACION prouve qu’on peut aller encore plus loin avec quelques notes de violons probablement pas accordés soutenant un solo de guitare dissonant au possible(« Nexus Universalis », « Reencarnacion (Part II) »). Affreux.
Je pense que lorsqu’August DERLETH, dans « L’Habitant de l’Ombre », parle de musique du Diable accompagnant l’arrivée de Nyarlathotep il parlait surement de cet album. Comment ça chronologiquement ça ne marche pas ??
Un disque qui a dû voir le jour grâce aux pires incantations démoniaques. Réservé à un public averti et qui baigne déjà dans le style car ça a de quoi faire fuir des villages entiers. Ce côté « Raw » et bestial a largement de quoi effrayer un auditeur qui se serait perdu dans le rayon Metal Très Très Très Extrême. Si vous chercher à convaincre une personne qui n’écoute pas de Metal avec cet album, c’est mort et enterré. Vous serez surtout considéré comme un échappé de l’asile de fous du quartier.
Globalement c’est relativement mauvais mais il faut reconnaitre que le côté Evil et malsain est particulièrement réussi. D’ailleurs, le bonhomme a semblé presque convaincu mais c’est surtout BLASFEMIA et PARABELLUM, autres groupes colombiens, qui ont eu l’air de le convaincre davantage. Plus bestiaux, plus sales mais beaucoup mieux exécutés que REENCARNACION.
