[Chronique] PRIMORDIAL – Where Greater Men Have Fallen

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Note : 7,5/10

Ce qui est bien avec PRIMORDIAL, c’est que l’on a un groupe sans égal dans le monde du Metal et dont on reconnait la patte dès les premières secondes (Note de BHL : Ah ce n’était pas celle de BATHORY alors ?). Mais, revers de la médaille, cette originalité peut parfois entrainer une certaine immobilité dans la musique des irlandais. « Alors que faire ? » disait Monsieur Manatane (je vous laisse chercher…). Tout chambouler pour proposer quelque chose de nouveau et du coup se faire lyncher par les médias et les fans les plus attachés aux racines ? Ou bien continuer dans une voie toute tracée, et se faire taxer d’opportuniste sans rien dans le pantalon par les adeptes du changement ? (Dure la vie de musicien…) En tout cas il semblerait que les irlandais aient choisi la seconde option MAIS qu’ils tentent tout de même d’apporter un peu de neuf à leurs compositions.

Pas de réelle surprise donc de prime abord au lancement de ce huitième album du groupe. On retrouve bien le son qui fait la force du combo dublinois. Des guitares lourdes mais très mélodiques sur un tempo très lent. La batterie bénéficie d’ailleurs d’un excellent son très naturel. Le tout sublimé par la voix claire d’Alan (voix qui me rappelle parfois celle d’un certain Ozzy dans les années 70 ou 80…) Nostalgie, tristesse et désespoir seront donc les maitres mots tout au long de ce périple. La principale nouveauté de cet album c’est qu’il ne repose pas autant sur les épaules du chanteur charismatique que les autres opus. Lui-même l’avouait dans une interview : très occupé ces derniers temps avec son autre groupe, TWILIGHT OF THE GODS, il a beaucoup moins participé au processus de composition qu’à l’accoutumé. Du coup les parties purement instrumentales prennent une toute autre ampleur et sont d’une rare beauté. La voix, toujours très atypique mais qui parfois peut devenir un peu monotone, vient se poser « délicatement » sur les instruments.

L’autre évolution marquante est le côté vraiment inquiétant et malsain des compositions. Entendons-nous : le Black Metal teinté de Pagan et de Folk des irlandais n’a jamais été joyeux mais le côté celtique prend une place beaucoup moins importante pour laisser désarroi et mélancolie s’exprimer. Comme l’attestent les paroles du titre éponyme :

« Vous devrez toujours enterrer vos fils en vertu de promesses stériles cassées

Le cœur de votre mère patrie sera arraché de sa poitrine

Où les plus grands hommes sont tombés nous sommes prêts à mourir »

Bien que tout de suite identifiables, les titres sont tout de même assez variés. On aura quelques chœurs venant magnifier les chorus comme sur « Where Greater Men Have Fallen », du lourd, du très lourd, limite Doom avec « Babel’s Tower » ou « Come the Flood » où vous aurez les poils qui se hérisseront à coup sûr. Nous aurons aussi des morceaux plus typiquement Black Metal comme « The Alchemist’s Head » ou « The Seeds of Tyrants ». Ce dernier étant beaucoup moins mélodique et où Alan abandonne le chant clair. C’est peut être le titre le moins bon de l’album… . On retrouvera des titres oppressants comme « Ghosts of the Charnel House » ou encore une longue et magnifique intro à la guitare acoustique sur « Born to Night ».

Ce nouvel album n’est pas forcément accrocheur au premier abord et personnellement je ne retrouve pas toute l’intensité que le groupe peut dégager sur scène. Néanmoins ce Where Greater Men Have Fallen se laisse apprécier au fil des écoutes et libère petit à petit un sentiment d’addiction qui vous fera appuyer de nouveau sur le bouton « play ». Alors finalement stagnation, évolution ou révolution dans la musique des irlandais ? Je ne sais pas vraiment… mais comme le disait le philosophe Héraclite : « Rien n’est permanent, sauf le changement.»

Tracklist :

  1. Where Greater Men Have Fallen
  2. Babel’s Tower
  3. Come the Flood
  4. The Seed of Tyrants
  5. Ghosts of the Charnel House
  6. The Alchemist’s Head
  7. Born To Night
  8. Wield Lightning to Split the Sun

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