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Imaginez un immense champ de bataille où s’affronteraient les divinités nordiques telles Odin, Thor ou Heimdall face à Loki et ses géants de glace. Succédant à 3 hivers consécutifs, cette bataille sera la dernière pour Odin, tué sous les coups du loup Fenrir, ainsi que pour les dieux créateurs. Aucun homme n’aura pitié de l’autre et l’humanité ne se relèvera pas… C’est de ces images de Ragnarok que rêvent Fjalar (batterie, basse, chant clair) et Isar (guitares, voix) fondateurs de NIVLHEL. Ce moment où l’Homme, des années après la christianisation du monde nordique, retrouvera sa force individuelle, son essence païenne.
Le duo suédois qui compose NIVLHEL est donc en colère (« Vrede » en suédois). Et c’est au travers de ces 11 titres (« Vrede I » à « Vrede XI ») de black metal dans la plus pure tradition nordique qu’il a choisi de l’exprimer. Le schéma des compositions est assez simple : Les mélodies de guitares rugissent tel un vent glacial nordique autour d’une batterie proposant de longs blasts ou des passages plus épurés à la double grosse caisse, en s’octroyant parfois quelques mid-tempo fort bien choisis. Ne cherchez pas de démonstration technique ni de solo, vous n’en trouverez pas. La basse est bien ronde est joue parfaitement son rôle de ciment dans les compositions. On pourrait juste lui reprocher un côté un peu timide même si elle laisse entendre (trop rarement) des montées dans les notes plus aigües.
Tout au long de l’écoute nous sommes traversés par ce sentiment bizarre de déjà entendu sans pour autant parvenir à mettre un nom unique sur leur musique. On pourra peut-être penser aux premiers BORKNAGAR ou VINTERSORG avec l’apparition de magnifiques vocaux clairs très chauds sur « Vrede I », « Vrede II » ou « Vrede IV ». La voix claire, limite narrative sur « Vrede VIII » nous renvoie directement au milieu des années 90 lorsqu’on se délectait de l’écoute du tout premier album de DIMMU BORGIR : For All Tid. Difficile aussi de ne pas penser à un groupe comme DISSECTION… mais quel groupe de black, suédois qui plus est, peut nier l’influence d’un certain Jon Nödtveidt dans son processus de composition ? Mais les comparaisons s’arrêtent là. NIVLHEL réussi le pari de proposer une musique loin d’être innovante mais qui apporte tout de même une certaine fraicheur au style, une sorte de retour aux sources avec une production moderne.
Attention tout de même à ne pas tomber dans la facilité. Il serait bien avisé que NIVLHEL parvienne à varier quelque peu ses compositions. L’écoute de l’album est certes très agréable, avec des titres oscillants autour de 4 minutes, mais on a parfois l’impression d’écouter une mélodie déjà entendue précédemment… Rappelons tout de même que cet album est la première longue réalisation du groupe après une démo sortie en 2013. Je suis persuadé qu’il corrigera le Tyr (je n’ai pas pu m’en empêcher…) par la suite.
Einheit Produktionen a eu le nez creux en signant ce jeune groupe car le potentiel est bien là. Le groupe trouvera sa place sans aucune difficulté aux côtés de formations comme AISLING, BLACK MESSIAH, CRYPTIC FOREST, THUNDRA ou encore XIV DARK CENTURIES… Par contre si quelqu’un a l’explication de l’ordre des titres de l’album je suis preneur ! Je cherche encore mais c’est à s’arracher les cheveux !!!
Tracklist :
01 – Vrede V
02 – Vrede I
03 – Vrede X
04 – Vrede VIII
05 – Vrede XI
06 – Vrede II
07 – Vrede IX
08 – Vrede IV
09 – Vrede VII
10 – Vrede III
11 – Vrede VI
Note : 8,5/10