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Autre étalon de l’écurie Cogumelo, MUTILATOR fait parti de ces groupes qui ont eu une durée de vie assez éphémère comparée à des groupes comme SEPULTURA, SARCOFAGO, VULCANO et HOLOCAUSTO. Seulement 2 démos, 2 splits et 2 albums. Pourtant, le groupe perdure dans les mémoires des aficionados du Metal Brésilien pour une raison qui m’échappe totalement. Et encore aujourd’hui, il est très facile de se procurer un patch, un disque ou un t-shirt de ce groupe qui a disparu depuis bientôt 25 ans.
– C’est pourtant simple, c’est parce que ça tabasse bien comme il faut et que c’est un groupe qui n’a pas eu de chance et qui a été sous-estimé donc c’est devenu culte avec le temps. Ou alors, tous les groupes ayant participé au split « Warfare Noise 1 » sont maudits et condamnés à rester dans l’oubli.
Euh… ouais. A la limite, la deuxième option parait être la plus… rationnelle. Parce que bon, niveau tabasse, effectivement ça envoie. Un peu de travers mais juste ce qu’il faut. Pour le côté « pas de chance » et « sous-estimé », il n’y a qu’à regarder ce qui sortait en 87, peu importe le continent, pour constater que MUTILATOR était bien en dessous de beaucoup de groupes donc sa place est un peu méritée. Pour le côté « culte », chacun est libre de penser ce qu’il veut à ce sujet.
Sans être foncièrement mauvais, « Immortal Force » est loin d’être une ogive nucléaire qui détruit tout sur son passage. Le groupe nous balance un Thrash/Death proche de KORZUS et des premiers SEPULTURA (« Bestial Devastation/Morbid Visions ») mais on retrouve aussi des éléments qui font penser à SLAYER comme l’intro du titre « Memorial Stone Without Name » qui rappelle le titre « Hell Awaits » avec sa montée en puissance (Message pour celles et ceux qui ont lu ma chronique sur « Hell Awaits » et qui doutaient de la véracité de mes propos : Alors ? On conteste toujours l’influence qu’a pu avoir cet album ? J’avais bel et bien raison et vous aviez tort, tas de furoncles !!).
Après, c’est assez générique et plutôt quelconque mais on y trouve quand même de bons titres dans tout ça même si la production est moche et a de quoi dégouter les non-habitués aux sons grésillant. Car là, le son est aussi cru que le saumon d’un sushi en plus de ne posséder aucune ligne mélodique. C’est un déluge de violence que MUTILATOR nous envoie en pleine tronche (« Butcher », « Brigade Of Hate », « Blood Storm »). Et avec l’autre taré qui beugle comme un fou furieux ça n’arrange pas les choses. N’allez pas croire non plus qu’il s’agit d’un bon « chanteur »de Metal, loin de là. Kleber, de son petit nom, est doté d’un organe plutôt basique et très limité mais bon, on dira que ça colle au style pratiqué ici. Les rythmiques ne sont pas forcément mauvaises, juste terriblement bateaux et parfois même prévisible. La batterie sort parfois du lot en proposant des rythmes sympathiques comme sur les breaks de « Memorial Stone Without Name » et « War Dogs » mais après ça reste assez commun. Les solos sont… comment dire… particuliers. Non, en fait ils ne ressemblent à rien, c’est des notes gerbées par un épileptique sous speed (j’ai l’image en tête, c’est juste dégueulasse) mais bizarrement ça reste en accord avec la cacophonie qui les entoure.
Enfin voilà, MUTILATOR ne révolutionne rien et se contente de nous offrir un SEPULTURA bis, mais tout de même un peu mieux que les premiers pas de la bande à Cavalera qui, en 87, allait faire tourner les têtes avec « Schizophrenia » et ainsi capter l’attention du public. De ce fait, les autres groupes de chez Cogumelo allaient vite être dépassés puis mis de côté jusqu’à leur extinction. Faute d’inspiration, je finirais en disant que « Immortal Force » est un album tout juste correct mais qui mérite quand même une oreille attentive au moins une fois.