[Chronique] MANURAIN – Hybride Mégalo Mélomane

Roi De Trefle
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Avec son album « Hybride Mégalo Mélomane », Bernard-Yves Quéruel (ex-Witches, ex-ADX) prend beaucoup d’élan pour se lancer en solo et enfoncer la porte de la scène Rock Metal.

La recette est simple mais ultra efficace : jamais en dessous de 200 BPM, riffs de guitares acharnés et un son énorme.

Vu le passé musical du bonhomme on aurait pu s’attendre à du Speed Metal façon ADX mais en fait rien à voir. L’énergie est telle que je qualifierais plus ça de Punk ‘N Roll parfumé d’huile de moteur coupée à la sueur. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ce n’est pas du Punk à proprement parler sinon les parties guitares seraient aussi pauvres que celles de Bérurier Noir alors qu’ici, il y a du solo et même des parties au bottleneck (cf « Pas à pas »). C’est juste que dans Manurain, on n’a pas le temps de faire dans la fioriture. On branche, on joue et on donne tout ce qu’on a (pour l’intro d’album, Bernard a carrément laissé le craquement que fait l’ampli allumé quand on entre le jack dans la guitare). Il y a un peu de Mononc’ Serge dans l’intention de ManuRain.

BY Quéruel chante en voix claire dans une tessiture alto. Les refrains sont renforcés avec des chœurs façon Bad Religion … OH j’allais oublier … Les textes sont en français ! Chose assez rare pour être soulignée. Si seulement on était plus à le faire… BREF !

Les chansons sont centrées sur les ressentis du leader du groupe ce qui en fait un album très personnel. De là à penser qu’il est mégalo comme le laisserait entendre le titre du CD, il y a un monde. A-t-on déjà reproché à Renaud d’être nombriliste à cause de « Morgane de toi » ? Est-ce qu’un mégalo prendrait le pari de faire chanter ses chansons par d’autres chanteurs comme Mr Hantson au risque d’être comparé à eux? Non. Tout s’est fait à la bonne franquette, Quéruel a invité les copains (Daniel Puzio de Vulcain) et la famille (Cécile Debruge, sa sœur).

Dans les textes de Manurain, on sent bien qu’on a affaire à un rockeur rodé qui en a vu des vertes et des pas mûres mais qui n’a jamais sombré dans le pessimisme. Tout affronter en restant simple. L’artiste peut donc se permettre de commencer par la fin puisque la première chanson parle de la mort, mais sans être plombant car le choix des mots fait en sorte de rester positif.

C’est comme ça pour toutes les chansons. Par exemple dans « Je vous demande pardon », il est question de la difficulté d’être père sans être « relou » avec ses gosses. Ne pas reproduire ce qu’il aurait pu reprocher à son père quand il était jeune. Le titre « La franchise » dresse un portrait fidèle de l’hypocrisie humaine comme pas deux. Le choix des mots permet de nous reconnaître aussi dans ce qu’il peut ressentir. Rien à voir avec De Palmas qui nous casse les couilles avec ses soucis de rondelle.

Vous l’aurez compris, Manurain est un groupe authentique par le côté ultra radical de la musique ainsi que la faculté de s’adresser à tous alors qu’il parle essentiellement de lui. Avec la mort de personnalités marquantes, il nous arrive à tous d’être nostalgiques comme le décrit Quéruel dans « Danser avec les morts ». A chacun son héros perdu : Lemmy Kilmister, Chuck Berry, Kurt Cobain, Professeur Choron, Simone Veil…

Heureusement pour nous, Bernard-Yves Quéruel est bien vivant lui. Procurez-vous vite son album tant qu’il en reste encore.

 

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2 commentaires sur “[Chronique] MANURAIN – Hybride Mégalo Mélomane”

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