[Chronique] Jared James Nichols – Black Magic

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Dire que j’étais excité par la sortie d’un nouveau Jared James Nichols est un doux euphémisme.

Ayant eu la chance de voir l’ami Jared et son power trio surdoppé au Luxembourg en première partie de la tournée solo de Zakk Wylde, j’étais aux anges quand on m’a annoncé que l’album était dispo pour la presse avant sa sortie officielle du 27 Octobre via Listenable Records.

Vous n’avez jamais entendu parler de JJN ? Et bien que dire, ce guitar hero survolté du Wisconsin est un croisement sauvage entre un Ted Nugent jeune, un Leslie West sous stéroïde et un Billy Gibbons branché sur le 220, bref du lourd, du fougueux et surtout un mec qui fleure bon le vieux parfum de blues, de la campagne, du bourbon et de General Lee.

Attention toutefois, ici pas vraiment de branlette de manche indigeste hyper technique et froide mais plutôt de la pentatonique endiablée, du feeling bluesy et des hommages récurrents aux grandes heures du Hard Rock 70’s sauce Mountain, All Man Brothers , SRV et consorts.

Alors que j’étais resté sur l’excellent album « Old Glory and the Wild Revival », album très pêchu et débridé de 2015 mais somme toute peu diversifié, je me demandais bien à quoi m’attendre avec ce nouvel opus. D’autant plus que suivant Jared sur les réseaux sociaux, je voyais avec satisfaction qu’il commençait à se faire un sacré nom jouant avec des mecs comme Glenn hughes, BoC, UFO, Lynyrd Skynyrd et Zakk et me demandait ce que le loustic allait bien pouvoir tirer de toute cette expérience.

Je ne vais pas vous le cacher, « Black Magic » a nécessité plusieurs écoutes pour que j’arrive à en tâter l’essence et à l’apprécier. Et pour tout vous dire (on est en famille, non ? ) , je m’attendais à un album plutôt typé « chien fou », en mode bluesman en furie reflétant ce que fait régulièrement JJN sur son Facebook, à savoir pas mal de live et de reprises mais toujours avec un rythme effréné et avec une certaine virtuosité et ça n’a pas été tellement le cas ici.

C’est le casque vissé sur mes oreilles, l’oeil agard (oui somme Samy, (de Van Halen, pas de Scoobidoo)) que les premières effluves de « Black Magic » me parvenaient et me laissaient songeur .

Les chansons me paraissent fort lentes par rapport à ce à quoi il nous a habitué. Le rythme plus posé, me faisait me questionner sur la possibilité d’un changement de cap souhaitant accentuer les lyrics et enlever un peu les spotlights sur la guitare .Et puis finalement,….. je me suis laissé prendre au jeu. Le changement c’est maintenant comme on dit, non ?

Alors oui, et Franchement Oui ! le talent est là, indéniable, on a ici 10 titres (sans les bonus) permettant d’installer pendant cette petite demi heure une ambiance bien particulière. Jared nous montre une autre facette de son blues, loin du côté uniquement basé sur ses prouesses techniques, il nous montre, avec l’aide des excellents Erik Sandin (bass/vocals) et de Dennis Holm (drums), qu’il est également capable de flirter avec un côté plus Black Crowes , et même parfois Alice in Chains (Don’t be Scared) . Cette sensation est renforcée par une prod fort léchée, donnant la part belle aux orchestrations et à des chœurs doublés et octavés ajoutant une présence féminine sur les chorus et parsemant tout au long de l’album différents effets (parfois à l’excès) . L’album a par ailleurs été enregistré au studio « The Boneyard » à Boston ainsi qu’au studio de Johnny Depp à Los Angeles et on peut dire que l’ensemble est fort bien construit et professionnel.

Malgré mes réticences du début, je me rendais finalement compte qu’alors que le premier album de 2015 était un déluge constant de riffs et d’énergie quitte à être un peu fouillis, celui-ci à défaut de venir du même moule était plus dans la nuance et la diversité. Après plusieurs écoutes, je réalisais que loin de plomber mon enthousiasme, ça mettait finalement encore plus en valeur les chansons énergiques («  Last Chance» »). Ce que j’avais pris d’abord pour une faiblesse se révélait au final mieux servir le disque qu’un déballage constant de solos et de sueur comme « Old Time ».

Ne dit on pas que le mieux est l’ennemi du Bien ?

Ici, Jared James Nichols montre qu’il n’est pas juste qu’une machine à riff, qu’il est aussi un chanteur doué capable de jouer dans plusieurs registres et d’avoir plusieurs cordes à son arc passant du classique Skynyrdien « Home » à un titre rappelant plutôt Nazareth « Keep your light on Mama» tout en sachant continuer à pondre des rythmiques bien groovy et lourdes comme « End of Time ».

Nul doute que cette nouvelle palette de couleur va faire des miracles en live en venant s’ajouter à l’avalanche de tubes du premier album et ainsi créer une alchimie rock’n roll communicative taillée pour brûler les planches.

Je vous laisse avec la première chanson de « Black Magic » du nom de « Last Chance » !

Hunter Ravnika Pour Loc

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