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C’est un groupe très singulier que Human Fate.
J’avais déjà pu entendre un peu de leur musique vers 2009, suite à la sortie initiale de « Part one ». Je me souviens avoir trouvé un projet intéressant, mêlant adroitement des sonorités typiquement « world musique » à un metal sans concession.
Ce projet était initialement porté par deux membres fondateurs, Léo et Nicolas.
L’abandon par le second, dès la sortie, avait beaucoup contrarié la suite du projet puisqu’il avait fallu regarnir les rangs d’un projet très particulier.
Aujourd’hui, Human Fate revient donc supporté par Dooweet et une réédition de ce projet.
Mais attention, ce n’est pas une simple réédition primitive.
Les morceaux ont été retravaillés et enrichis et certains morceaux nouveaux ont été ajoutés.
Depuis 2009, le groupe a donc trouvé ses nouveaux membres et, pour le coup, il faut reconnaître que le line-up colle incroyablement bien aux ambitions du projet.
Nous trouvons Léo Noble au chant et à la guitare, Gary Kelly à la guitare Philippe Santo à la basse, Jonathan Davenport à la batterie et enfin la (charmante) Sofia Miguélez à l’accordéon et aux backings.
Passer une soirée avec les membres de ce groupe, c’est déjà quelque chose. Dîtes vous que Gary parle anglais mais comprend un peu le français, que Sofia ne comprend pas Gary qui parle anglais mais comprend son français irlandais et qu’elle même le parle avec un accent qui fait voyager au soleil, que Léo se démerde entre les deux et que les autres se livrent aussi volontiers à des échanges linguistico-culturels.
Bref, on vous vend de la world music et pas seulement un sample orientalisant en Intro-Outro sur la musique du moment. Ce serait trop simple.
Human Fate est un groupe qui amène véritablement un metal aux bases death/thrash face à une musique d’inspiration traditionnelle qui vous fera voyager du nord de l’Afrique aux Balkans, en passant par l’Espagne. Très concrètement le complément de voix de Sofia en backing et la présence de son accordéon sont des éléments importants des compositions même si, comme elle se plait à le rappeler, elle n’est que la petite dernière arrivée sur un projet déjà très avancé.
Je sais que la référence facile qui est souvent faite lorsque l’on parle de ce groupe est Soulfly ou la fin du Sepultura des Cavalera.
Pourtant, j’ai personnellement bien d’autres références qui me viennent avant. Non pas des références de similitudes mais des références de démarche.
Je pense par exemple à la réunion de Jimmy page et Robert Plant en 1995 où les morceaux du Zeppelin ont été très remaniés pour pouvoir coller aux possibilités d’un orchestre classique et d’un orchestre oriental. Je pense au travail de réunion improbable du saxophoniste-clarinettiste John Zorn et de Dave Lombardo dans l’œuvre Massada.
Car Human Fate c’est bien le rapprochement d’un type de musique traditionnelle avec le metal, et là je sais, mais eux aussi, que cela ne plaira pas à tout le monde.
J’ai bien envie de dire que c’est le principe des projets ambitieux, on ne peut jamais faire l’unanimité avec, c’est d’ailleurs à mon sens tout l’intérêt.
«Part one» est plus une invitation au voyage en onze titres qu’un simple album, cela tient de son concept, de sa construction, de l’enchainement de titres tantôt metal, tantôt traditionnels ou alors absolument fusionnés.
Je n’ai vraiment pas de critique à formuler sur cet album, déjà parce que Human Fate réussit la prouesse d’être sa propre référence en un album et qu’il serait plus simple de comparer la richesse d’un album de ce groupe à un autre album de ce groupe et, ensuite, car on imagine rapidement la complexité de la chose.
En effet, il faudrait au moins une dizaine de musiciens (pour ne pas dire plus) pour réaliser cet album. Evidemment, Human Fate n’a ni les moyens humains ni les moyens techniques encore pour pouvoir réaliser cela sans recours aux samples.
Plus que des critiques, on a plutôt envie de formuler des vœux.
On aurait envie de voir le groupe se produire dans un milieu adapté avec le matériel nécessaire pour mêler instruments acoustiques et amplifiés, on aurait envie qu’ils aient les moyens de jouer avec des guests, et on aurait envie d’avoir déjà un second album pour confirmer les impressions de celui-ci et voir dans quelles directions va aller le groupe.