[Chronique] HORRORWISH – « Tales From Death »

Bernard-Henri Leviathan
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En 2020, je terminais la chronique de “No Place To Hide” (premier effort développé en ces pages) par « […] avec l’esprit fourmillant de Gio, nul doute que l’attente ne sera pas trop longue. ». C’est donc trois ans qu’il nous aura fallu patienter pour trouver, en « Tales from Death », la suite donnée au projet belge d’Horror Metal.

Gio Smet, l’homme derrière HORRORWISH (et derrière de nombreux autres projets dont WOLFPACT, GIOTOPIA ou encore GITARON), souhaitait mettre son projet sur les planches au travers d’un véritable groupe. Ce second album reste toutefois celui d’un musicien solo et de sa part la plus obscure, accompagnés tous deux néanmoins pour l’occasion de la charmante compagne, Linda Roosens. Le couple aura enfanté de textes forts, inspirés et documentés de faits réels, mystérieux ou effroyables, de notre monde ou celui puisé dans la littérature. Au fil des 10 morceaux, si vous osez vous y risquer, vous croiserez alors les noms de Roland Doe, Cecil Hotel, Theodore Robert Bundy, John Wayne Gacy, Dhamer, Edgar Allan Poe… De quoi composer une réception des plus raffinées !

HORRORWISH revient donc avec ses contes pour grands enfants qui ne dorment pas la nuit ! Pour celles et ceux qui connaissent le travail de Gio, il n’y a pas tromperie. On retrouve la patte du musicien, tant dans l’agencement des compositions que dans le travail du son, et ceci dès les premières mesures. HORROWISH est un peu comme la face noire et horrifique de GIOTOPIA. Comme pour le précédent album, on est ici un peu dans l’auto-référence car ce Metal horrifique ne va pas chercher du côté des cadors du genre (King Diamond, Wednesday 13, etc.) mais davantage d’un Power Metal personnel, Thrash et gothique, ou encore lourd comme un bon vieux Doom. L’approche nouerait presque même subrepticement une relation insidieuse avec le Black Metal (l’entrée de « Vade Retro Satanas » en est le meilleur exemple).

L’intention qui est mise dans ces chansons peut renvoyer à l’émergence de la scène Gothic-Death des années 90, notamment de par la production très crue, l’utilisation d’orchestrations et de batterie programmées et le niveau élevé de reverb. Ce dernier paramètre pourrait ne pas toujours rendre l’écoute claire mais lui confère assurément un caractère malsain.

Au milieu de riffs puissants, d’arpèges lancinants, de quelques leads dissonants, la musique est ponctuée d’effets imagés (chœur d’enfants, voix démoniaque, cliquetis de cave, etc.), de piano grinçant, de cordes glaçantes ou d’orgue funeste façonnant les ambiances. On se plait à retrouver la voix si particulière de Gio, menaçante et aux vibrations basses profondes qui rappellent les graves inhérents à la musique gothique. Les lignes de chant, très rythmiques, mériteraient toutefois de s’attarder de temps à autre sur des refrains ou des parties plus déployées, afin de développer encore davantage de dimension.

Le travail sur les rythmes est toujours détaillé. Parfois rampants, parfois lourds, aérés à certains moment ou enlevés à d’autres, les morceaux offrent une variation de tempi permettant un album suffisamment varié pour séduire.

« Tales From Death » constitue une suite logique à « No Place To Hide ». Il s’agit d’un album cohérent, qui compile beaucoup d’idées intéressantes et qui vous ouvre une nouvelle porte sur le monde foisonnant de Gio Smet. Et comme cet homme a toujours un tour dans son sac, l’album sortira (avec toute une ribambelle de merch bien sympa) tout juste pour Halloween via la jeune mais dynamique structure Gio Smet Records. Si vous cherchez donc une bande sonore pour votre soirée entre monstres, elle est toute trouvée !

 

 

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