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Note : 8,5/10
Il existe, aux confins de la Wallonie, une belle bande de coiffeurs-barbiers un brin déjantée, un peu charcutière mais à la sympathie sans limite. On avait déjà eu le coup de la coupe offerte : long dans la nuque au temps du premier disque, puis court au carré lors du second… aujourd’hui, prenez place et profitez, c’est rasé de près que vous ressortirez !
Premier coup d’oeil sur l’illustration, celle-ci est à placer au rang de plus belle de ce que le groupe belge a pu proposer jusqu’à présent et constitue une parfaite invitation à venir se faire tailler la tête, à défaut de se faire tailler un short… quoique les deux ne soient pas incompatibles à l’écoute de cette petite bombe. Assurément HAIRCUTS THAT KILL poursuit, avec ce troisième album, sa mutation entreprise depuis ses débuts. Le déjà bien costaud et excellent « Hurricane » (2012) était en fait le maillon permettant la transition entre un premier album résolument old-school et classique en termes de Heavy Metal, et ce nouveau bébé très musclé !
Neuf titres et un bonus dans une veine tranchante et déterminée, c’est le programme de « Bad Hair Day ». Je connaissais les visées plus virulents d’HTK et il est vrai que jamais la troupe ne s’est autant rapprochée de groupes tels qu’OVERKILL, KREATOR, voire MACHINE HEAD. Le style HTK a pris un grand coup de modernité, « War » est l’entrée en matière rêvée pour le prouver. Nous sommes ici bien loin du maidenien « Land Of Death », pourtant si cher à mon cœur ! Parfois, au milieu de l’écrasante vague de décibels, des passages evil, presque Doom, viennent apporter une diversité au rythme soutenu du disque. Parfois même, comme sur « The Other Side » ou « Suck Me Nice And Hard », l’ambiance sautillante nous rappelle que, au-delà de cette lave de fureur, ces mecs sont aussi de joyeux drilles. En furetant, on trouvera aussi quelques références comme ce riff typique du « Reckoning Day » de MEGADETH sur lequel « Taste My Balls’Skin » se termine.
Vincent Bachely, seul gratteux à bord depuis maintenant plusieurs années, précis et au son massif, est une machine à riffs inspirés du Thrash, limite même du Black Metal ou encore du Stoner. On peut également dire qu’il a trouvé sa place en tant que soliste. Non pas que ses interventions soient démonstratives mais justes, bien placées et harmonisées à bon escient. La basse promet également quelques moments de réjouissances en claquant ce qu’il faut. Changement de mercenaire d’ailleurs, avec Alain Hache qui rejoint les rangs et il me tarde de voir ce que cette nouvelle alliance rend en live. Les morceaux sont rythmiquement en place, contenus par la batterie millimétrée de Claude Jouret. Et Jean-Christophe Spreux offre une prestation rageuse et extrêmement plaisante de son timbre reconnaissable entre mille. Axant bien plus sur l’agressivité et la rugosité de sa voix, il est secondé par des choeurs virils, preuve que le Thrash se joue avec des poils ! La barbe de Vincent Bachely est d’ailleurs là pour le rappeler !
Après avoir digéré « Bad Hair Day », vous trouverez une dixième piste en guise de bonus, reprenant dans une version alternative le « Holy Shit » déjà présent en amont dans sa version originale. Celle-ci met en lumière la fraternité au sein de l’underground franco-belge, avec l’invitation de 3 guests : Jean-Marc du groupe DOOMFORGE, Yo de BLACK JUJU INC et YGC de THE LOSTS… 3 timbres, 3 personnalités différentes permettant de faire évoluer le morceau et lui donner un autre visage. Une démarche intéressante.
Si ce disque fait peut-être moins immédiatement mouche que le précédent (peut-être du fait de l’aspect mélodique plus en retrait), dieu qu’il est bon de retrouver ce groupe avec un album encore différent, finement (auto)produit (seules les cymbales auraient mérité un traitement un peu plus soigné) et particulièrement solide. Parfois ça a du bon d’être un peu rafraichi derrière les oreilles, mon pote Michel Serry ne dira pas le contraire et voilà qui devrait vous convaincre. Un disque qui décoiffe… assurément !
Et comme nous ne sommes plus à une bonne nouvelle près, retrouvez le groupe accompagné de PERSEÏ et DOOMFORGE le 17 novembre 2018, au Cornwall de Tournai (BE) pour sa release party. Détails ici!
1 commentaire sur “[Chronique] HAIRCUTS THAT KILL – Bad Hair Day”