[Chronique] GAMMA RAY – Empire Of The Undead

Bernard-Henri Leviathan
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Note : 8.5/10

« J’ai le sentiment d’avoir progressé en tant que chanteur »… En ces temps de promotion et de disette quant à la gloire, on se doutait bien, mon petit Kai, que tu ne serais jamais venu nous cueillir en proclamant à la face du monde que, décidément, sur ton nouveau bébé tu t’es retrouvé à chanter comme une paire de fesses ! Il faut dire que, ces derniers mois, le mauvais œil était rivé sur vous entre le départ de Dan (Zimmermann, batterie) et l’incendie du studio à Hambourg. Ajoutant à cela le souvenir de vos dernières productions à l’explosion de saveurs toute relative et la découverte de ce Fangface qui n’a jamais été aussi mal lifté (il faut l’avouer, le graphiste a dû mourir avant d’avoir passé l’étape du schéma). Il ne restait donc que notre fidélité et « Empire Of The Undead », morceau déjà découvert sur le précédent EP à l’agressivité toute fraîche, auxquels se raccrocher ! Enfin, tout ça pour introduire ma chronique et se débarrasser tout de suite de 2 ou 3 infos qu’il faut bien placer quelque part…

Comme écrit plus haut, ma fidélité (pas forcément mon oreille critique) au parrain du speed mélodique n’a jamais totalement flanché! Joyeusement transmis par Verycords, c’est donc avec un certain enthousiasme non feint que je me lance dans l’écoute de ce onzième album qui, je peux le dire tout de suite, s’annonce varié avec un bon penchant pour l’agressivité, voire une évocation des balbutiements Heavy/Thrash de Kai Hansen avant, bien avant l’aventure GAMMA RAY.

Si l’ouverture progressive d’ « Avalon » n’apporte rien de totalement neuf, le groupe nous balance d’entrée de jeu le titre fleuve avoisinant les 10 minutes, mélodique à souhait dont la saveur angélique rappelle les ébats épiques de « Land Of The Free » (premier du nom et 4ème album du groupe). Et au moment où la voix se pose sur les arpèges atmosphériques, l’idée se précise que Kai, ce sacré filou, ne nous avait pas menti! En nous délivrant des aigus limpides d’une voix douce mais puissante, nous avons bien, là, l’impression que le bougre n’a jamais aussi bien chanté… La paire de fesses comme cordes vocales, ce ne sera donc pas pour cet album-ci! Les tiroirs s’ouvrent sur des riffs et des parties variées toujours aussi bien pensés.

Après cette piste aux allures d’hôtesse d’accueil aux formes généreuses, GAMMA RAY sort l’armement… il l’avait bien planqué ! « Hellbent », « Pale Rider », « Born To Fly », 3 titres bien qu’assez classiques, se passent le mot pour envoyer une sauce rythmique chiadée, rentre-dedans parfois moderne, nous renvoyant à ce que pouvait proposer le groupe du temps de « Powerplant ». Michael Ehré, nouvelle recrue derrière les fûts, a maintes fois l’occasion de nous prouver pourquoi il est là! La bande a toujours aimé JUDAS PRIEST et on se souvient d’une certaine polémique quant à « To The Metal »! Sans aller jusque-là, l’influence ère « Painkiller » ne plane jamais très loin quand bien même un sentiment de fraîcheur se dégage de ces gros riffs! Nous connaissions « Empire Of The Undead », le morceau, mais je dois dire que c’est un plaisir de le retrouver à nouveau tant l’esprit thrashy qui l’anime renvoie à l’essence même de ce qu’est Kai Hansen en tant que compositeur. Rappelons qu’il a été écrit sur les bases d’un morceau datant de 1981, époque où Kai jouait avec Piet Sielck (IRON SAVIOR) quelques années avant de balancer un « Walls Of Jericho » fondateur avec HELLOWEEN. « Walls Of Jericho », tiens… esprit es-tu là? Avec des titres que ceux cités plus haut, il n’est plus très loin en tout cas. « Demonseed », titre puissant bien que plus mid-tempo introduit par des hurlements d’effroi, clot ce paragraphe consacré aux titres les plus musclés. « Couillu » serait approprié.

Car, entre-deux, on retrouvera la facette plus mélodique de l’écriture typique de nos allemands. « I Will Return », en clôture d’album, débute par une marche épique, puis le chant suraigu posé sur un bon riff speed d’antan nous emmène vers des contrées célestes. A l’image de ce qu’on retrouve dans cet album, le refrain est très enjoué, les mélodies de guitares et soli exécutés avec maestria mais ça, on le sait, chez GAMMA RAY, on n’a jamais fait dans le manchot de l’hémisphère austral! Alors bien sûr, tout n’est pas totalement merveilleux. Le très moyen « Master Of Confusion » (déjà découvert l’an dernier sur l’EP portant le même nom) est un cas. Il est là le morceau qui a lourde tâche de proposer le, maintenant habituel et semble-t-il obligatoire, morceau « à la « I Want Out » ». Oouuuh ! Allez, on le montre du doigt ! On nous avait déjà fait le coup avec des titres comme « Heaven Or Hell », par exemple, ou encore « Time To Live »… là, j’en arrive à saturation! « Seven », autre morceau plus anecdotique, présente un GAMMA RAY traditionnel et ce n’est pas son interlude sombre et lugubre qui arrivera à sauver le morceau. « Time For Delivrance » est une étonnante ballade dont le refrain amènera directement au « We Are The Champions » de QUEEN… pas dégueu en soi donc mais clin d’œil un tantinet forcé !

Un cadeau final, portant le nom de « Built A World », tient son rôle de bonus-track en nous proposant quelque chose d’un peu plus moderne, à l’approche assez Rock. Les couplets auront tendance à nous rappeler le « Empathy » de « To The Metal » mais voilà une note bien agréable pour refermer cette livraison 2014. 

Ayant récemment reçu le nouvel EP de UNISONIC (« For The Kingdom ») pour chronique, le parallèle est intéressant. GAMMA RAY nous offre, dans l’ensemble, un très bon album. Sans forcément partir sur quelque chose de complétement nouveau car le style est établi depuis quelques décennies maintenant, on apprécie un album qui, par son retour à l’agressivité, offre un bon plat de résistance au dessert acidulé offert par UNISONIC. Après plusieurs albums accueillis de manière mitigée par la critique, GAMMA RAY pourrait bien réussir à faire à nouveau croire en lui !

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