[Chronique] EVIL INVADERS – Pulses Of Pleasure

Bernard-Henri Leviathan
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Chronique d’une écoute intensive en quatre mouvements : Partie 4 : EVIL INVADERS « Pulses Of Pleasure”

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Note : 9/10

On est montés en intensité et je pense bien pouvoir dire que nous voilà au point culminant de cette écoute.

Je n’avais encore jamais vraiment eu l’occasion de développer mon point de vue dans Lords Of Chaos sur EVIL INVADERS et pourtant ce groupe belge m’a fort marqué à la découverte de son EP sorti en 2013, pour la simple et bonne raison qu’il résume exactement ce que j’aime dans le Metal : visuel horrifique de série Z, mélodies hurlantes, sens de la folie, diableries, goût totalement prononcé pour les fréquences aigues ne laissant aucune chance aux graves graisseux qui, la plupart du temps, m’insupportent, et servi avec ce qu’il faut de speederie dans un esprit des plus originels. EVIL INVADERS a cette folie qui émergeait dans les années 70-80 avec les choses hautes en couleurs, cette folie que j’ai du mal à ressentir au travers des courants Metal actuels. A priori, et pour être plus précis, nous avons dû être bon nombre à être marqués à la découverte de cet EP, ceci les conduisant à très vite signer chez NAPALM RECORDS.

Un EP, même doté de 6 titres, on le connaît vite par cœur alors j’ai attendu comme j’ai pu la sortie de cette longue production. J’ai attendu aussi avec une certaine incertitude car il fallait s’assurer que le style très personnel et insaisissable du groupe tienne sur la durée.

Après quelques remaniements de line-up, « Pulses Of Pleasure » reprend là où on s’était arrêtés en 2013. Au programme, neuf titres d’un Speed Metal laissant très peu de place à la respiration. En effet, hormis quelques obscurs arpèges sur « Eclipse Of The Mind » (que King Diamond aurait très bien pu manipuler) et cette plage instrumentale portant le nom de « Blinded », introduite par la basse de Nico Beekwilder (depuis remplacé par Max qui est en fait passé à la guitare… capice ?) sur lesquelles viennent grincer les six-cordes, tout ne sera que déferlante soignée, rage en perte de contrôle et insanité.
EVIL INVADERS se défend d’une simpliste appartenance Thrash ou Heavy qui serait bien restrictive. Il préfère l’appellation Speed et se sentir libre de jongler entre les deux, ceci permettant notamment d’aller planter quelques harmonisations bien calculées sur les maideniens (de préférence version Adrian Smith) « Stairway To Insanity » (comme quoi, les escaliers ne mènent pas toujours au paradis) et « Master Of Illusion » (comme quoi, un maître peut gérer autre chose que des marionnettes). « Siren » me rappelle l’utilisation caractéristique des leads dans BLIND GUARDIAN… les vieux BLIND GUARDIAN, alors que « Venom » a un côté plus marqué « Walls Of Jericho » (HELLOWEEN). Il y a du sacré niveau là dedans, et le jeu des guitares renvoie à des références telles que Marty Friedman ou plutôt Chris Poland, Andy Larocque ou Kai Hansen. Par ailleurs, la voix déchirée et les guitares imprévisibles apportent le côté démentiel typique de l’entrée du Thrash dans l’histoire… « Fast, Loud ‘n’ Ruds » ouvre directement sur un riff qui aurait pu être tiré du cultissime « Killing Is My Business… and Business Is Good » de MEGADAVE.

Derrière une instrumentation ultra-maîtrisée, il y a un flot d’informations dans ces chansons. La voix tellement caractéristique part dans tous les sens, en constante alternance entre graves raclés et suraigus déchirants, et quand elle se pose, se sont les guitares qui prennent le relais sur un rythme toujours effréné. C’est ici que je me posais la question de la durée de vie car le style rend ardue la tâche de discrimination des titres et de leur mémorisation. Si la tessiture de Joe, pouvant rappeler le travail de HELL (notamment du temps de Dave G. Halliday, si vous avez eu l’occasion de poser une oreille sur les démos remasterisées), apporte une originalité évidente, elle peut également présenter sa part d’inconvénients. On peut autant l’adorer que la détester. Ca tombe bien, moi, j’adore. Mais je comprendrais qu’elle puisse taper sur le système tant elle semble insaisissable et laissant difficilement trace dans l’esprit.

Difficile donc de chantonner avec eux mais comme nous ne sommes pas là pour les câlins, on va décider de s’en foutre. Et que nous reste-il ? « Pulses Of Pleasure » est une vraie partie de plaisir et ne représente rien de moins que ce qu’il peut se faire de mieux, actuellement, en matière de Metal traditionnel de l’autre côté de la frontière. La Belgique peut être fière d’avoir un représentant difficilement battable sur ce terrain-là et mon pote Michel Serry de Music In Belgium ne me contredira certainement pas !

Voilà mon petit. Ce fut intense. Et crois-moi, il y a un tel niveau d’excitation, là, dans mon salon, que j’ai peine à croire qu’il ne s’eût simplement agit d’une écoute d’albums ! J’ai toujours cette impression péjorative, quand on parle du Metal découlant des années 80, qu’on a affaire à des mecs irrémédiablement ancrés dans le passé. Mais soyons clairs, ces quatre albums prouvent une simple chose : le Metal traditionnel reste et restera toujours d’actualité. Quatre albums vivifiants à écouter sans modération mais surtout en vinyle, au pire en CD… les autres alternatives sont à brûler !

Je ne sais pas toi mais moi je suis crevé, je vais me coucher… si tant est que j’arrive à chasser tous ces riffs de mon esprit pour trouver le sommeil. Au pire, il sera encore tant de sortir la gratte.

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