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On en parlait il y a peu avec ma femme, c’est un truc typique du Metal : du chroniqueur à l’auditeur, nous faisons tous appel à des références connues pour définir la musique d’un groupe et on met ça tranquillement derrière le mot « influence ». « T’as écouté l’album de BURNMOULE ? Ca claque, c’est entre CANNIBAL CORPSE et STEEL PANTHER ! » ou encore au rayon Metal d’un certain magasin : « Tiens, toi qui est fan de Heavy, achète ça, c’est super influencé par HELLOWEEN» (en fait, ça sonne comme du Heavy-Black quand tu rentres chez toi et t’es un peu dégoûté, même si t’aimes bien le Heavy-Black… True story).
Le musique est si vaste qu’il faut pouvoir aiguiller l’auditeur. Parfois ça tombe juste…. et parfois non ! C’est à ce moment que ça peut faire mal aux fesses, surtout quand tu as claqué toutes les étrennes que Mamie t’a laissées le week-end dernier.
De l’autre côté du miroir, il y a aussi les groupes ou les labels qui essaient de se vendre, avec un message interpellant les médias, le public. Ce qui m’amène à vous parler d’EREVAN.
« Le groupe sait manier la même poudre qui fit la gloire de AC/DC, SCORPIONS, PINK FLOYD ou METALLICA. Vous qui êtes fans de ces groupes, n’hésitez pas, EREVAN est fait pour vous! »…. voici ce que je trouve à l’ouverture de l’enveloppe promo m’étant adressée. Avouez que, sur le papier, la carte de visite a de la gueule !
Voilà donc qui m’interpelle et après une ou deux écoutes de « Darkness Epsilon », premier album de ce trio breton, je dois dire qu’effectivement… euh… ben non, je vois pas en fait ! Et là, toute l’attente créée derrière perd subitement de la hauteur.
Neuf titres au son très propre vont se succéder en proposant un mélange rock, parfois alternatif, voire pop (peut-être peut-on y voir les réminiscences du parcours folk/variété d’Hilaire Rama, bassiste ayant accompagné Hervé Vilard, Dan Ar Braz ou encore Hubert-Félix Thiéfaine sur les routes?), teinté de quelques riffs Metal martelés, avec diverses idées, diverses ambiances, ne faisant pas toujours mouche mais conférant une certaine personnalité. L’intention restera toujours mélodique mais du point de vue de l’accroche, il faudra attendre la troisième piste pour arriver sur quelque chose qui montre un peu plus les dents. Et à partir de là, de morceaux en morceaux, il y aura comme une escalade dans la prise de distance avec la légèreté Rock, avoisinant même parfois des atmosphères malsaines (facette qu’il serait bon d’explorer dans le futur) jusqu’à « Killing Our Brothers », morceau peut-être le plus réussi de l’album de par la lourdeur, la diversité et les arrangements plus fouillés.
« Then I’m Alive », « Our Love, Our Time » affichent davantage le visage alternatif pas mal senti du groupe. Quant à « Becoming And Angel », si l’on se dit à l’écoute du premier couplet, avec ces « Hello » posés sur des arpèges clairs, qu’effectivement il y a du PINK FLOYD là -dessous, cette ballade atmosphérique prend davantage le virage d’un pop rock très FM qui saura certainement trouver son public mais qui me reste malheureusement assez indigeste, notamment avec ses 2 minutes de vocalises finales.
La principale difficulté marquée, et cela d’entrée de jeu, reste la faiblesse du chant. On sent que David Guezennec a essayé de bien faire les choses, seulement les limites sont vite atteintes dans le timbre, comme dans l’accent. Dommage car la musique dessous n’a pas à rougir et d’ailleurs, les meilleurs moments du disque restent souvent les parties instrumentales où Christophe Descamps-Treguer (n’étant plus batteur d’EREVAN à ce jour) remplit l’espace de sa frappe assurée et subtile, sans inutiles fioritures (qu’est-ce que j’apprécie cette faculté, tant notre chère musique est rongée de batteurs ne sachant se fixer de limites à l’imbuvable), et où les parties solistes dévoilent un guitariste confirmé, très fluide dans ses interventions. Il y a du travail et nous sommes face à un premier exercice, c’est certain, mais peut-être faut-il réfléchir à quelques choix qui permettraient d’élever davantage les titres pour un prochain produit encore plus convainquant.
Bon alors, bien sûr, comme tout le monde, je ne vous la fais pas, moi aussi je fonctionne souvent en références … Ca, c’est parce que vous avez très sages : il y a des intonations qui m’ont renvoyé à PEARL JAM, des atmosphères parfois à MARILLION ou des schémas de guitare à KING’S X. Le couplet de « Then I’m Alive » est un retour direct au PARADISE LOST de ce que le groupe pouvait proposer sur « One Second » mais, franchement, le mieux serait encore que vous vous fassiez votre idée par vous-même et paf, coup double, vous apporteriez un peu de votre soutien à l’underground qui en a besoin !
… c’est pas du heavy-black finalement ?