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CODE n’est sûrement pas le groupe le plus connu mais force est de constater que c’est l’un des groupes les plus innovants de ces dernières années. Quelques soit les albums réalisés (Nouveau Gloaming en 2005 ou Resplendissant Grotesque en 2009), CODE n’a jamais été une entité prévisible. S’intéresser à CODE c’est aimer l’expérimentation, s’éloigner des clichés et des préjugés, ce qui en fait une formation plutôt intrigante. C’est pour cela qu’il y a un an déjà, je vous proposais l’une de mes toutes premières chronique pour Lords of Chaos : Augura Nox (2012) : chronique
Nous revoilà donc un an plus tard avec le même groupe et un nouvel album, oui mais… plus la même musique ! Adieu le Black Metal moderne mélangeant voix gutturales et chant clair, bonjour le Post-Rock à tendance mélancolique et atmosphérique ! Car oui, CODE a décidé d’abattre les barrières imposées par le Metal extrême et a fait un plongeon audacieux dans l’inconnu. Le parallèle avec un certain SOLSTAFIR est assez évident et ce n’est pas un hasard si ces deux formations ont partagé la scène à plusieurs reprises.
Plus de membre scandinave pour la cuvée 2015. Le groupe se compose désormais de membres exclusivement britanniques. Et finalement ça s’entend : la musique lorgne beaucoup plus vers du pop rock plutôt « easy listening ». Dès les premières notes de « On Blinding Larks » on reconnait cette touche typiquement british. Mes connaissances dans ce domaine étant assez limitées je me contenterai de citer des groupes comme MUSE ou KEANE même si l’on retrouve également des sonorités typiquement « floydiennes ». Quelques touches métalliques font toutefois encore leurs apparitions. On pourra penser à ARCTURUS par exemple, ou plutôt AGE OF SILENCE avec des plans alambiqués et une basse légèrement saturée sur « On Blinding Larks », à SATYRICON et leur dernière réalisation avec les plans tribaux et la double pédale caractéristique sur « Cocoon » ou encore à MORGUL dans le chant sur « Affliction ». Sur quelques titres plane parfois l’ombre très aérienne d’un RAKOTH sur l’album Tiny Death. Grâce à la voix magnifique de Wacian, vous pourrez assumer le côté « The Voice » qui sommeille en vous tout en rassurant votre entourage : « Mais si si, CODE c’est du Metal ! » J’irai même oser la comparaison à du Björk au masculin sur « Num, an Author ». Les morceaux s’enchainent sans baisse d’inspiration et le groupe maitrise l’ensemble de ces compositions en proposant des titres simples mais aboutis de 3’30 taillés pour un passage radio. Ce choix rend l’écoute très facile et très fluide loin de l’idée que l’on se fait de la musique progressive.
Vous l’aurez compris, CODE créé ici une musique sans aucun respect des genres classiques mais avec beaucoup d’honnêteté. Une musique avec peu ou pas de points de référence, très épurée comme le résultat de la plus pure distillation de leur ambition créative. Ne boudons pas notre plaisir en regrettant l’évolution musicale du combo. Vous pourrez vous délecter de ses précédentes réalisations et apprécier également la qualité exceptionnelle de Mut. Si vous cherchez quelque chose de sombre et brillant à la fois et surtout de différent cet album est fait pour vous. Chaque écoute vous fera découvrir de nouveaux trésors. Avec 36 minutes de superbes mélodies, certains pourront reprocher à cet album sa trop courte durée, mais personnellement je trouve ça parfait en l’état. Cela procure à cet album une légèreté supplémentaire qui vous poussera à l’écouter encore et encore. Une très bonne surprise de ce début d’année.
Tracklist :
- On Blinding Larks
- Undertone
- Dialogue
- Affliction
- Contours
- Inland Sea
- Cocoon
- Numb, an Author
- The Bloom in the Blast
Note : 9/10