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Album sorti le 17 juillet 2020 chez Flying Dolphin Records
Note: 8/10
Vous vous rappelez où vous étiez, il y a vingt-six ans ? En 1997, votre serviteur traînait ses guêtres sur les chaises d’un lycée du Nord de la France, dans une classe de seconde avec comme camarade de classe un metalleux qui allait ensuite arborer le blase de Bernard-Henri Leviathan (Note du relecteur : c’est moi!)
Tarak Ben Sassi, lui, en 1997, fondait Carthagods dans sa Tunisie natale, avec pour objectif un jour d’inonder le monde de ses riffs à la gloire du heavy metal.
Dix-huit ans plus tard, en 2015, le groupe enfin stabilisé sortait un premier album éponyme que j’avais chroniqué alors que j’officiais encore à La Guilde du Metal (et chroniqué ici par… ah bah, Bernard-Henri Léviathan, tiens!). J’avais été à l’époque convaincu par ce disque, et c’est bien évidemment avec la curiosité acérée que je me suis lancé dans l’écoute de The Monster in Me dont voici – enfin – la chronique, après une première place dans mon top 10 de l’année 2020, pour un album qui aurait même pu sortir en 2019…
D’entrée, le riff tranchant de « Whispers from the Wicked » témoigne de l’énergie de ce morceau au chant inspiré, rehaussé par les claviers et l’intervention de Mikael Stanne (de Dark Tranquillity). Le refrain mid-tempo vous restera en tête un bon bout de temps tandis que vous vous étonnerez de l’utilisation des claviers presque comme un instrument rythmique lors de la montée en puissance. Ce premier titre est à l’image de cette seconde livraison des Tunisiens : des refrains à reprendre en chœur (comme sur « The Monster in Me »), des soli puissants, des envolées au chant (comme sur « The Devils Doll ») et une production aux petits oignons.
Le chant de Mehdi Khema, parlons-en. Il est bien meilleur que sur le premier album. Entre envolées pleines de lyrisme (sur le morceau titre notamment) et passages plus en retenue (sur la nouvelle version de « Memories of Never Ending Pains » ou sur « The Rebirth »), il est parfois à rapprocher de Jorn Lande (sur « Cry Out for the Land »). On a vu pire comme comparaison!
Les compositions sont un autre point fort de l’album, je retiendrai notamment « The Rebirth », tout en puissance, et pour laquelle le groupe a eu la bonne idée de reprendre en clôture, cette fois-ci en version instrumentale.
Les fans du groupe seront en terrain connu avec « A Last Sigh » et « Memories of Never Ending Pains », qui étaient déjà présentes sur le premier album (et même deux fois pour la ballade!) pour des versions retravaillées, le featuring de Mark Jansen (Epica, MaYaN…) sonnant d’autant plus abouti, tout comme l’ensemble du morceau, une vraie réussite.
S’il y avait un bémol à apporter à cette chronique somme toute très positive, c’est, comme pour le premier album, sur la quantité. 8 titres, dont une reprise instrumentale et deux titres retravaillés, ça nous laisse avec cinq « vrais » nouveaux morceaux. Une fois encore, le groupe aura fait le choix de la qualité plutôt que de la quantité. En y réfléchissant, il n’y a pas vraiment de moment faible sur ce disque. Et ça, peu d’albums peuvent s’en vanter. Les musiciens bénéficient d’un mix qui leur permet de tous tirer leur épingle du jeu, et chaque nouvelle écoute vous permettra de déceler telle ou telle subtilité de ce disque très riche.
Carthagods, après les atermoiements qui ont précédé le premier album, semble lancé sur un rythme plus classique, prêt à prendre la place qui lui revient sur la scène heavy metal internationale. Ce deuxième album, riche en riffs, riche en lignes de chant mémorables, est en tout cas une carte de visite que de nombreux jeunes groupes rêveraient de pouvoir présenter. Une tournée était prévue en France en 2020, avec un passage par Toulouse, malheureusement annulée. Attendons le troisième album qui saura, je n’en doute pas, continuer à ouvrir les portes…