[Chronique] ARKAN – Sofia

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« Oups », c’est ce qui me vient à l’écoute de cet album des très encensés ARKAN.

Alors, revenons un peu sur le concept de ce groupe.
En 2005, Foued (ex-OLD DEAD TREE) décide de former un groupe mêlant Metal et musique orientale.
Vous me direz que c’est un concept courant et qu’en général on parle de World Music et ce n’est pas complètement faux.
Pourtant, dans le cas d’ARKAN, plutôt que d’avoir un groupe qui va piocher ailleurs dans le monde sans trop comprendre, le projet est d’aller chercher dans les racines culturelles de ses membres.
Ainsi, Foued est rejoint par Mus et Samir (ex-WORTH), Florent et surtout Sarah (ex-THE OUTBURST).
Je dis « et surtout » car la voix de Sarah qui officiait jusqu’alors dans un registre mélodique/Thrash moderne me parait un élément déterminant dans ce qui constitue le visage du groupe.

Le groupe une fois formé va sortir un Ep puis deux albums.
Ces albums sortis en 2008 et 2011 abordent des thèmes liés aux racines de ce mélange musical de Metal et de musique arabo-andalouse.
Ils ont abordé les légendes de la civilisation sumériennes (Iran/Irak) puis l’idée de la paix entre les peuples voisins qui se déchirent.
Je n’irai pas jusqu’à parler d’engagement politique car le groupe cherche surtout à exprimer des sentiments humains.
Jusque-là, j’ai plutôt adhéré au concept de ce groupe, à la fois sur le fond et la forme.
« Sofia » est pour ARKAN le moyen d’aborder la thématique de la perte d’un être cher.
Alors loin de moi l’idée de douter de la sincérité du projet, ni même des éventuels évènements qui ont guidé ce choix mais force est de constater que les choses changent.

Le style d’ARKAN est devenu plus sombre qu’auparavant, il y a quelque chose de beaucoup plus mélancolique qui me perd un peu.
Je conçois qu’au vue de la thématique ce ne soit pas la fête à Neuneu mais certains éléments se perdent.
Certes, j’ai bien dit que la voix de Sarah était un élément déterminant mais le growl qui servait de contraste à celle-ci est en disparition regrettable.
L’album offre d’un coté un pathos de mélancolie et de désarroi qui ne me touche malheureusement pas. Il y a deux raisons à cela, un aspect humain car je ne retrouve pas la complexité des sentiments de ce type d’évènement de la vie et aussi un aspect strictement musical.
La force d’ARKAN était, jusque-là, de jouer du contraste d’un Metal assez fort avec un vrai mélange de musique orientale. Ce style s’est terriblement lissé sur cet album et le résultat devient un album assez platonique qui n’est plus ni si oriental ni si Metal.
Fondamentalement je ne peux pas m’autoriser à dire que les titres sont mauvais car ce n’est pas le cas, les compositions restent bien construites et il y tout de même un esprit d’unité.

Malgré cela, je me demande si ARKAN ne s’essouffle pas un peu en matière d’inspiration.
Je pense sincèrement que la production de l’album à sa part de responsabilité dans ce ressentiment. L’opposition d’instruments acoustiques et d’instruments amplifiés est ici trop faible, trop homogène pour me convaincre.

Je ne prétends pas détenir de vérité et j’espère bien que d’autres chroniqueurs seront plus emballés que moi mais il me semble que, quelques fois, ce n’est pas la complexité qui révèle les sentiments les plus forts, quelque fois des choses très simplistes ont beaucoup plus d’impact.
Au moment de noter cet album, vous me voyez très partagé entre un jugement simplement technique et le jugement du concept.

Ce sera donc assez dur mais sincèrement, ce groupe a beaucoup plus de potentiel.

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