[Chronique] THE GUARDIAN – Lost World

Bernard-Henri Leviathan
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Note : 8.5/10

Le monde court à sa perte. Il est moche, méchant, perdu mais heureusement, en fouillant dans des recoins reculés, on y trouve parfois source de bonheur. En fin de compte, c’est un peu l’idée de THE GUARDIAN avec son nouvel album « Lost World » paru en avril 2016.

J’ai découvert ce groupe lors d’une échappée dans la Flandre belge éloignée, du côté d’Anvers. En dépit de cette récente révélation, THE GUARDIAN n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il sort ici son 5ème album studio depuis sa création, il y a près de 20 ans. Cependant, il est à noter que « Lost World » est le premier disque d’un groupe renaissant avec un nouveau line-up, réinventant presque sa musique.

La qualité de l’album et le fait que le groupe travaille dur pour le défendre lourdement sur les planches au travers de l’Europe du Nord méritaient bien qu’on lui laisse un petit espace dans nos colonnes.

Amateur de Heavy/Speed, viens par là gamin. T’as cru lire BLIND GUARDIAN? Pleure pas, tu vas être content! Traditionnel dans ses choix et ses partitions, la particularité viendra essentiellement de la présence de dame Ginny Claes derrière le micro, qui, même si ce n’est pas chose totalement neuve, reste tout de même peu courant dans ce style. Alors, quelques images nous viendront forcément en tête comme DORO, CRYSTAL VIPER ou encore le regretté SINERGY.

Après l’introduction classique pour le style, 8 compositions guerrières et évolutives se succèdent. Les schémas rythmiques alternent tempi rapides à la HAMMERFALL, avec la double pédale experte de Ronny Smeekens de circonstance, et passages lourds façon DIO (« City In Ruins », « Monsters Of The Deep ») avec la basse appuyée de Thomas Van Beeck de circonstance, pour une influence globale de la scène heavy des années 90/2000. Ainsi, jamais la dynamique ne cède place à l’ennui.

Menant la danse, et notamment par le biais de refrains taillés pour le live, la voix de Ginny est puissante, bien équilibrée et elle s’installe confortablement dans les médiums. La placer un peu plus dans les hauteurs aurait été un choix plus risqué, certaines limites n’étant parfois pas très éloignées.

Très peu de soli ici, les interventions de guitare se limiteront quelques fois à des phrasés mélodiques bien pensés. Malgré le fait qu’on se rende compte sur scène que Palle Kestellot est un très bon gratteux, il ne souhaite pas en mettre plein la vue. Efficacité maximum, voilà une démarche que je respecte. Il préfère miser sur les riffs qu’il délivre avec précision, passant du speed façon Kai Hansen au savoir-faire incisif de Jon Schaffer (« We Will Rise » ou « We Are The Guardian »), à une approche limite Thrash (« The Weak »).

Avec « Losts World », THE GUARDIAN propose un produit qui mérite de l’attention, quelque chose de sérieux, fluide et consciencieusement préparé. Certes, le groupe est animé d’un esprit que l’on qualifiait de « True » à une époque, mais il s’adresse simplement à tout bon metalleux qui se respecte. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à les accueillir dans nos contrées, pour que chacun vienne s’en convaincre. Nous, on surveille !

 

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