Styles de prédilection : Heavy, Speed, Black et Proto-black, Avant-garde, Doom, Thrash,…et plus ça sonne vieux, plus c’est savoureux!
Albums cultes: Angra “Holy Land”, Helloween “Walls Of Jericho”, Megadeth (… n’importe quel album entre “Killing Is My Business…” et “Cryptic Writings”), Death “Sound Of Perseverance”, Black Sabbath “Black Sabbath”, Ghost “Opus Eponymous”, Therion “Theli”, Mercyful Fate “Melissa”, Immortal“Battles In The North”, WASP “The Crimson Idol”, Yngwie J. Malmsteen “ Trilogy”, Notre Dame « Nightmare Before Christmas », Arcturus « La Masquerade Infernale », etc.
Devise : « Ce qu’il y a d’enivrant dans le mauvais goût, c’est le plaisir aristocratique de déplaire » - Baudelaire
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Note : 9/10
Décembre, le mois des bilans, le mois où la rédac de Lords Of Chaos s’active pour classer, reclasser, déterrer, ré-enterrer ses albums chroniqués ou non, sortis dans l’année pour en constituer son totalement bordélique « TOP des meilleurs albums de la rédac ».
Tiens, du coup, je vous le remets là
Déroutant tout de même d’avoir réussi à faire dire à Blackdog et R. Général que, oui, ils avaient complètement adhéré au dernier GHOST… mais on ne me la fait pas à moi, leur secret, je l’avais percé depuis bien longtemps !
Bref, je reviens sur mon top albums dans lequel on trouvait donc : GHOST – chroniqué, ARCTURUS – chroniqué, ZAANG – chroniqué, MOONSPELL – chroniqué, EVIL INVADERS – chroniqué, THE BOTTLE DOOM LAZY BAND – chronique à venir, SATAN’S WRATH – … quoi « chronique à venir » pour le BOTTLE DOOM ??!! Oh merde, nous voilà un mois plus tard et je n’ai toujours pas rendu mon papier !!
Oui, donc on savait mon avis global sur la chose, il ne restait qu’à le mettre en forme ! Ça, c’est le sujet du jour…
Ainsi THE BOTTLE DOOM LAZY BAND, groupe français du style que vous avez deviné, sortait, après une petite poignée de splits, son deuxième album fin 2015 et ceci à nouveau au sein de l’écurie spécialisée EMANES METAL RECORDS. A la prise en main du disque, son contenu était déjà bien perceptible à la vue de sa pochette et de son titre : un goût prononcé pour l’errance, la sorcellerie, l’authentique nudité, le dimorphisme démentiel et les pastelles provoquées par des vapeurs éthyliques et hallucinogènes. Tout ? …. Bien heureusement non, car si le sentiment premier insufflé par ce visuel se rapprochait davantage du discrédit (je parle de l’aspect uniquement pictural), il n’en était pas de même pour le propos strictement musical !
« Lost ‘n’ Drunk », comme de tradition dans le Doom, est un album composé de titres longs dans lesquels vont se dérouler les rythmes pachydermiques, des ambiances torturées mais également des parties fumeuses, seventies, lancées par des soli nébuleux, pas forcément hyper techniques mais jamais avares, où le fuzz n’est pas sans rappeler certaines formations actuelles comme MARS RED SKY, par exemple. Doom classique donc mais tourmenté qui va notamment tirer sa force de la voix hantée, possédée, très particulière de « Bottle Ben ». Ce monsieur sait poser une ambiance et la tenir. C’est ce qu’on appelle le charisme. Et cette approche malsaine est entretenue par une production assez en retrait, sonnant underground comme j’aime, avec un son pas toujours défini mais jouant clairement sur l’ambiance poussiéreuse et diabolique.
Si « Smiling Tomb » est une entrée en matière directe pour le style, où l’on sent la chaleur des lampes d’amplis donner corps à la forte saturation des guitares, « Welcome To The Nearest Grave » va proposer une bonne touche d’originalité en laissant la place tout au long du titre à une cornemuse me rappelant la démarche de UMBRA & IMAGO sur un titre comme « Weinst Du » ou « Feuer Und Licht » dans un autre genre. Le morceau fait son effet même si le schéma assez répétitif qu’emprunte l’instrument et le fait que la batterie de Guyome – tout en ajoutant des éléments pour grossir le rythme – ne propose pas de cassure, peut apparaître redondant, voire lassant sur la durée pour les moins patients d’entre-vous.
« Lost ‘n’ Drunk », la chanson, est judicieusement placée dans le tracklisting. Avec les riffs de ToS et Pierre, crépusculaires au départ puis plus gras, plus Stoner, pleins de basse, elle redonne un petit coup de fouet. On sent les décibels siffler et le solo se posant par dessus apporte ce côté plus psychédélique façon SPIRITUAL BEGGARS.
En fantôme errant sur l’ensemble du disque, « Bottle Ben » fait des merveilles et emmène « Endless Crusade » vers l’apocalypse. Débutant sur une ambiance réellement effrayante et se poursuivant sur une atmosphère de dernier jour, voilà bien un groupe qui a compris ce qu’il fallait mettre derrière le mot « Doom » ! Les accords insidieux glissent et rampent en nappes mouvantes pour accompagner l’agonie finale sous un cri de désespoir.
A ce stade de l’album, c’est le moment où la basse commence à gueuler. C’est vrai quoi, pourquoi être toujours condamnée à jouer les suiveuses ? Et bien moi j’aime bien quand elle prend un peu les devants de temps en temps, se permet des libertés… Paf, d’un coup, voilà Hemreich introduisant « Too Old » telle un bon vieux morceau de feu-Peter Steele, voire, côté son, les bourdons de groupes Drone comme SUNN O ))). La suite se fait plus seventies, avec un bon grain de folie et même une accélération rythmique qui ira jusqu’au blast de batterie !
Enfin, THE BOTTLE DOOM LAZY BAND soigne sa sortie en proposant un titre aux relents plus traditionnels (« Practice A Last Rite »), CANDLEMASS me souffle-t-on, plus pesants que jamais. « Bottle Ben » se lance dans une longue déclamation où la folie ambiante s’appuie sur la dissonance d’une guitare qui ira jusqu’à muer en son clair. Une sortie qui nous plonge dans une longue descente à l’intensité violente…. Il ne reste alors que le sifflement des guitares tels des acouphènes pour réaliser que la démence dans laquelle nous sommes tombés faisait partie de l’expérience musicale.
….
Faut s’en remettre, je vous dis.
….
Une fois les esprits repris, on se rend vite compte qu’il s’est passé un truc. On pourra toujours me dire que ce disque comporte ses défauts, que la batterie ne semble pas avoir été calée sur le clic, que le master global est assez faible, que de nos jours ça ne sonne pas pro… rien à foutre, on ne pourra pas m’enlever ce « truc » qui reste après l’écoute. Et ce truc, c’est simplement ce qu’on appelle une âme ! Ça vaut tout le reste.
Voilà, il méritait bien toute sa place dans mon Top des meilleurs albums 2015 ce « Lost N Drunk ». Tiens, d’ailleurs, je vais pouvoir mettre l’article à jour avec un petit lien tout neuf d’une chronique qui met autant de temps à lire qu’à dire THE BOTTLE DOOM LAZY BAND…
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