[Chronique du grenier] Leaves’ Eyes – Symphonies of the Night

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Leaves’ Eyes
Symphonies of The Night, 2013

Après un album à l’atmosphère très folk en 2011, Leaves’ Eyes revient avec un nouvel album en cette fin d’année 2013. Considéré par le groupe comme beaucoup plus Epic que les précédents, Symphonies of The Night ne frustrera pas les fans du groupe, contrairement au précédent, Meredead, qui a pu en dérouter plus d’un.
Avec le recul (l’album a eu 5 ans le 15 novembre 2018), Symphonies of the Night est le seul album à déroger des thèmes principaux de Leaves’ Eyes : La Mer, les Vikings et l’histoire de la Norvège. Cet album retrace l’histoire d’héroïnes et de femmes de l’histoire de l’Europe.
C’est également l’album des 10 ans de Leaves’ Eyes (Lovelorn est sorti le 26 mai 2004), qui donnera par ailleurs un concert unique : Hymn of a Decade, le 18 octobre 2014 au MFVF XII.
On y découvrira une Liv Kristine plus étendue au niveau de la voix, et vous pourrez y découvrir à nouveau des textes dans différentes langue : Anglais, Anglais Shakespearien, Norvégien, Français et Irlandais.
Au niveau de l’esthétique, nous pourrons également noter un retour vers les débuts de Liv Kristine dans la musique. La tenue qu’elle porte sur la pochette et sur scène, rappelle ses débuts dans Theatre of Tragedy. La pochette quant à elle peut également faire penser à une version Dark d’Alice au Pays des Merveilles.

J’ai pu assister au concert de lancement de l’album, lors du Metal Female Voices Fest XI, le 19 octobre 2013. Les 6 premiers titres de l’album furent joués. J’en suis sorti très enthousiaste à l’idée de pouvoir découvrir cet album un mois plus tard. Mes coups de cœur lors du concert furent immédiatement Galswintha et Symphony of the Night.

L’album s’ouvre directement avec le single, Hell to the Heavens, une première chez Leaves’ Eyes qui nous a habitués depuis Lovelorn en 2004, aux titres d’introduction (Comme Vinland Saga en 2005, ou Sweven en 2015) ou de longues introductions en prélude des premiers titres (Norwegian Lovesong, Njord, Meredead). Ici, on rentre directement dans le vif du sujet. Pas de d’introduction, la voix de Liv Kristine résonne dès les 2 premières secondes.
Le single est digne d’un bon titre de Leaves’ Eyes, et bien plus catchy et « metal » que certains de leur précédents singles (Elegy, My Destiny et To France me viennent en tête). Un bon titre en somme, qu’on apprécie en live, bien que mal promu par un clip simplissime. Mais on ne retient pas Leaves’ Eyes pour ses clips.

Fading Earth est un titre typique du groupe. Ni tubesque, ni inutile, il passe bien et prend tout son sens en live (sans pour autant être indispensable). Il me fait cependant très clairement penser à Velvet Heart sur Meredead, ou Northbound sur Njord. Ce sera par ailleurs un des titres joués sur tout le Symphonies of the night tour.

Maid of Lorraine reste un titre sympathique, appréciable en live. Mais tout comme son prédécesseur, n’est pas tubesque et ne relève pas d’une grande innovation. Il n’en reste pas moins dans l’esprit de Leaves’ Eyes.

Galswintha, titre d’introduction lors des concerts du Symphonies of the Night Tour, est un des titres phares de cet album. Le mélange Alexander et Liv Kristine rend le titre très puissant. Tout comme sa longue introduction et ses accents folk. Si nous devions retenir 3 titres de cet album, Galswintha en ferait très certainement partie.

Symphony of the Night, qui donnera son nom à l’album, raconte ici l’amour entre une Femme vampire et une princesse, inspiré de l’œuvre écrite par J. Sheridan Le Fanu début 1871. Ce titre change complètement des mid-tempo et ballades que le groupe a pu écrire jusqu’ici. L’alliance de la musique et de la voix de Liv Kristine montant assez haut dans les aiguës produit un très bon titre, que l’on retrouvera sur chaque tournée jusqu’à l’éviction de Liv Kristine du groupe. Symphony of the Night fera également office de single promo à la suite d’Hell to the Heavens, en duo avec Maite Itoiz (Chanteuse d’Elfenthal, que l’on a déjà découvert en duo avec Liv Kristine sur Meredead), mais cette fois-ci en espagnol. Symphony of the Night prouvera à nouveau les larges qualités vocales de Liv Kristine.

Saint Cecilia, originalement composée pour Meredead, mais qui n’y trouvait pas sa place, s’intègre à merveille dans cet album. Saint Cecilia fera par ailleurs office d’introduction lors du Symphonies of the Night Tour, dans une version instrumental edit.
On regrettera cependant l’utilisation de synthé au lieu de véritable corde pour ce titre, qui aurait gagné en puissance.

Hymn of the Lone Sands, est pour moi la pépite inexploitée de l’album (ou beaucoup trop peu). Dès la première écoute, nul ne pouvait se douter que les premières notes dignes des plus belles ballades de Leaves’ Eyes, donneraient un vrai titre en puissance comme on en trouve dans chaque album depuis Njord.
Seul regret, que ce titre ne fut joué uniquement lors du concert Hymn of a Decade en 2014 (bien que j’y fût présent). Ce titre aurait dû être sur la tournée suivant l’album, à la place de certains autres titres que nous avons eus bien trop souvent.

Angel and the Ghost, comme son prédécesseur, ce titre commence de façon beaucoup plus calme, pour gagner en intensité par la suite. Cependant Angel and the Ghost reste pour moi un titre moyen qu’on oublie très facilement.

Eleonore de Provence, rejoint Fading Earth, Maid of Lorraine. Titre sympathique, mais pas vraiment révolutionnaire, ni inoubliable. Sympathique, sans pour autant être incontournable.

Nightshade, Seconde vraie ballade de l’album après Saint Cecilia, n’arrive cependant pas aux chevilles de la première, et est loin derrière les belles ballades connues de Leaves’ Eyes (Mourning Tree, Leaves’ Eyes, Irish Rain, Tell-Tale Eyes). Cependant c’est un titre qu’affectionne beaucoup Liv Kristine, puisqu’elle a très régulièrement repris Nightshade lors de ces concerts en solos depuis son éviction de Leaves’ Eyes par Alexander Krull.

Ophelia est une pépite vocale de Liv Kristine. Là où musicalement le titre reste correct, on y découvre une nouvelle facette de la voix de Liv Kristine, plus ouverte et moins dans les envolées lyriques. Ce titre clôture l’album (dans sa version classique sans bonus), tout en finesse.

Eileen’s Ardency, Bonus Track de cet opus, offre un duo avec Carmen Elise Espenaes (Soeur de Liv Kristine et chanteuse de Midnattsol et plus tard SVAN). Ce n’est pas la première fois que les deux sœurs se rejoignent sur un titre, puisqu’une version acoustique en duo d’Irish Rain avait vu le jour sur l’Ep At Heaven’s End en 2010, et sur le magistral Sigrlinn sur l’album Meredead en 2011.
Rien d’extraordinaire. Un bonus track agréable, sans prétention aucune.

One Caress, second Bonus Track et cover de Depeche Mode, parût en premier lieu sur la compilation dédiée au groupe par Sonic Seducer, plus tôt en 2013. Leaves’ Eyes propose ici sa deuxième cover non traditionnelle (après To France en 2011). Je ne la trouve pas spécialement réussie. Mais n’étant pas un grand fan de Depeche Mode (mis à part les grands tubes), j’aurais aimé être surpris, ce qui n’est malheureusement pas le cas. Le titre est plat et est sans reliefs. Cependant, pour un bonus track, je suis moins exigeant. Rare sont les groupes ayant à chaque fois de bons Bonus Tracks.

Pour conclure, Symphonies of the Night reste un bon album, marquant un renouveau dans l’esthétique proposée par Leaves’ Eyes. On y retrouve un peu tout ce qui a été proposé par le groupe durant les 10 premières années, sans en être redondant.
Symphonies of the Night est une digression très agréable à découvrir dans l’univers de Leaves’ Eyes, et dont certains titres sont de véritables pépites.

Top 3 : Symphony of the Night, Galswintha, Hymn of the Lone Sands

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