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Ils en auront eu des difficultés, les mecs de DARKNESS pour pondre cet album. Les changements de line up incessants les empêchant de décrocher un contrat les feront arriver un peu en retard par rapport à leurs voisins de KREATOR, SODOM et autres groupes germaniques. Formés en 84, il ne leur faudra pas moins de 7 démos avant de pouvoir enfin sortir un album en 87 après avoir (enfin) stabilisé ses membres.
DARKNESS propose un Thrash assez sauvage (« Critical Threshold », « Death Squad »), typique de la scène allemande, mais terriblement sommaire et basique. Attention, cela ne signifie pas que c’est mauvais, loin de là. La force du groupe tient dans le fait de savoir faire des refrains très accrocheurs qui se gravent automatiquement dans la tête. Peu importe la chanson, chaque refrain fait mouche. Un autre élément très important, DARKNESS brille lorsqu’il s’agit de composer des parties acoustiques. Que ce soit « Invasion Sector 12 » ou l’intro et l’outro de « Burial At Sea », on ne peut qu’être fasciné par les mélodies qui retentissent. D’ailleurs, « Burial At Sea » est pour moi, le meilleur titre de l’album. Tout en mid tempo (le seul de l’album), on pense à IRON MAIDEN et à JUDAS PRIEST (surtout lors du break qui me fait beaucoup penser au titre « The Ripper »), du Heavy/Thrash de très bonne facture ma bonne dame. On a aussi droit à un titre instrumental (« Tarsman Of Ghor ») plutôt correct démarrant dans une ambiance Heavy pour partir dans un délire Néo-Classique (dont le passage en tapping fait fortement penser à celui de CORONER sur « Nosferatu ») pour revenir à un Heavy à la MAIDEN (encore) avec certains solos ressemblant un peu à ceux de « Transylvania » (tiens donc…). Morceau sympathique mais qui se traîne un peu en longueur.
Bref, voilà pour les morceaux qui sortent du lot car pour le reste, c’est un Thrash direct et sans concession qu’on se prend dans les dents. Rythmiques rapides, riffs acérés et chant écorché, proche de DESTRUCTION, sont au menu. On se retrouve littéralement écrasé par toute la violence que le groupe balance à toute vitesse soutenue par les vocaux de Olli, typiques là aussi du Thrash allemand. Ajoutez à ça, un son qui a trèèèèèèèès mal vieillit et vous avez le combo pour décrocher si vous êtes friand de production claire. Ce n’est pas inaudible non plus, mais le fait que les guitares aient un son étouffé empêche les morceaux d’être vraiment percutant et du coup, ils perdent en puissance et l’impact qu’ils auraient pu avoir est considérablement réduit.
Une perle du Thrash injustement oubliée ? Pour ma part, oui et non.
Oui, car si « Death Squad » avait pu voir le jour avant que la triplette DSK (DESTRUCTION, SODOM, KREATOR pour ceux qui n’auraient pas compris…) ne sorte les bombes que je n’ai pas besoin de citer entre 86 et 87, peut être que DARKNESS aurait eu un meilleur destin.
Non, car comparé aux 3 cadors germaniques, DARKNESS ne boxe pas dans la même catégorie. Même face aux groupes de D2, DARKNESS n’a pas autant de force qu’EXUMER, ASSASSIN ou VIOLENT FORCE bien qu’il dispose d’un arsenal puissant.
« Death Squad » est un bon album mais son côté trop linéaire et trop peu varié lui confèrent de sévères handicaps et ne lui permettent pas d’atteindre les marches du podium.